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Législatives 2007 : Les candidats iront en campagne le visage découvert

Publié le samedi 14 avril 2007 à 10h00min

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Les législatives ne sont pas la présidentielle. À quelque 72 heures de l’ouverture de la campagne officielle des élections législatives, les électeurs devront se contenter des noms et prénoms des candidats dans chaque province sans pouvoir y coller une frimousse.

Pour la présidentielle, on savait physiquement, par les portraits, à qui on avait affaire. Naturellement, ils n’étaient pas des milliers, les candidats à la magistrature suprême, ce qui n’est pas le cas des aspirants à la députation.

Toutefois, à défaut de faire figurer tous les candidats sur les bulletins de vote, des posters placardés sur des lieux officiellement définis - en dehors des initiatives propres à certains partis - permettraient aux électeurs de chaque province de se faire une idée de ceux et de celles qui les représenteront à l’hémicycle. Au-delà des noms des partis et de leurs sigles qui sont servis à longueur de journée sur les écrans de télévision, ce serait sans doute encore plus expressif.

D’ailleurs, on se demande à qui cette publicité servie sur fond de musique quasi techno est destinée, car le pourcentage, dans chaque province, des votants qui ne pigent rien dans ce jargon franco-français est si important qu’il eût fallu utiliser, pour chaque province, la langue nationale la plus parlée, séparer les messages et éviter le « trois en un ».

En effet, une chose est de dire aux populations de chaque province quels sont les partis en lice, une autre est de les convier à aller changer de carte d’électeurs. Ce dernier aspect des choses est en fait valable pour tout le monde sur le territoire national.

Enfin, si la CENI veut se faire elle-même un coup de pub pour rappeler qu’elle est la résultante de la majorité, de l’opposition et de la société civile, elle pourrait aussi le faire séparément. Bref, c’est une idée comme une autre et c’est tant mieux si ce qui passe actuellement est efficace pour la communication.

En l’absence d’une bonne visibilité des candidats dans chaque circonscription où ils iront en campagne le visage masqué, les électeurs devront donc se résoudre à aller à une pêche miraculeuse, quand ce n’est pas les condamner à rester dans les zones bien balisées de leurs formations politiques. Même là, il n’est pas certain que tous les militants d’un parti connaissent physiquement tous leurs candidats à plus forte raison les sympathisants.

C’est donc une chance que ce soit des listes... les fameuses listes ! Sans elles, on aurait sans doute assisté à de belles alchimies si les électeurs pouvaient choisir, voire piocher, les hommes et femmes qu’ils veulent parmi la pléiade des candidats dans chaque circonscription et composer ainsi eux-mêmes l’équipe de leurs représentants.

Une opération d’information sur les candidats (pour ne pas parler d’identification, ce qui ferait policier) aurait peut-être eu plus d’impact que les meetings et autres porte-à-porte qui vont engloutir les parts de subvention données par l’État aux partis.

Ils ne sont pas nombreux, les hommes politiques burkinabè fortement médiatisés, donc connus du grand public. Une tendance à corriger pour éviter que ce soit les sigles des partis qui leur volent la vedette. Un parti ne vaut que par ce que valent les hommes qui l’animent.

Journal du jeudi

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