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Mœurs bafouées par des cléricaux et des coutumiers : la réaction d’un prêtre

Publié le vendredi 13 avril 2007 à 07h02min

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Merci une fois de plus au portail Lefaso.net qui permet aux Burkinabè à l’étranger d’avoir accès à la presse nationale et de vivre au diapason des réalités nationales.
J’ai apprécié le dernier article de Zoodnoma Kafando de l’Observateur sur les clercs et les chefs coutumiers en difficultés.

L’auteur a fait montre d’un respect soutenu des institutions et manifeste un effort constant de ne pas réduire l’ensemble d’un corps à son membre malade, encore moins de réduire le malade à sa maladie.

Ce souci rend possible la conversion et la réintégration sociale de celui qui par faiblesse, par imprudence ou par manque de soutien de son milieu, se retrouve au fond d’un trou dans lequel il est tombé. Merci donc à l’auteur pour cette humanité et cette sagesse ! Notre société a besoin plus de solidarité positive que de lapidation de coupables et de chasse aux sorcières en effet.

D’ailleurs, comme pour la femme prise en flagrant délit dans l’évangile, on ne parle guère de partenaires ni de complices. Si notre société est tombée si bas comme Zoodnoma Kafando l’écrit, les personnes à responsabilité sociale ne sont-elles pas du coup plus assujetties aux agressions de ce genre, du fait de leurs engagements sociaux et donc de leur proximité avec la "bassesse" ?

Ce n’est pas excuser à priori le prêtre, le pasteur ou le chef coutumier quand il tombe dans la disgrâce ! Ils ont une mission d’exemplarité parce que de leader et de lieu de cohésion. (Quoique la moralité, comme la sainteté, ne s’obtient pas par procuration !).

Mais quand ils sont perçus comme bouée de sauvetage pour sortir d’une vie sans espoir, quand ils sont l’objet de paris ou de défis de la part de personnes vicieuses, quand ils sont agressés intentionnellement dans leur moralité pour discréditer leur engagement un peu gênant pour leurs adversaires, quand ils sont victimes de leur naïveté ou par abus de confiance, ne doit-on pas prospecter aussi ailleurs que du seul côté de ce prêtre, ce pasteur ou ce chef coutumier devenu in-fréquentable du jour au lendemain ?

Alors peut-être que la bonne réaction deviendra la protection et la défense de ces personnages utiles à la société, plutôt que de les affaiblir eux et du coup la communauté qu’ils doivent servir au nom de Dieu ou de la Coutume.

Ma contribution se veut donc être un prolongement de la recherche de solution à laquelle semble s’engager Zoodnoma Kafando. Il y a là un esprit nouveau à promouvoir dans un Burkina où le seul cri "au voleur" est synonyme de "à mort" !

Il y a là aussi un souffle nouveau à encourager dans nos médias menacés par la recherche de sensations, sur fond d’oppositions, de délations, d’attaques et même de demi-vérités enrobées de légendes. On devrait valoir sans dévaluer la maison d’en-face !

France,12 avril 2007

Dominique YANOGO, abbé
yanogod@yahoo.fr

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