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PAI : Gare à la chute

Publié le mercredi 11 avril 2007 à 08h57min

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Il fallait le voir pour le croire. N’eussent été ces écrits dans la presse, on n’aurait juré que le Parti africain de l’indépendance, version Soumane Touré était taillé dans du roc. La façade de solidité est en train de se fissurer en direct dans les médias.

Après donc, la passe d’armes issue des listes invalidées, voilà que l’hommage rendu à feu le fondateur du parti se passe à Fada sans certains « barrons ». Forcément reviennent en surface, les démons de la fraction, rendue redoutable suite à celle ayant donnée pendant un temps et aujourd’hui encore deux PAI.

Les camarades mis en cause dans cette invalidation ont choisi un autre programme plus porteur que d’aller s’incliner sur la tombe de feu Amirou Thiombiano. Interrogé sur une telle défection, loin d’être banale, Soumane Touré s’est contenté d’un laconique : « le parti a mal à sa direction, au militantisme ».

Il semble en somme que depuis la scission de 1998, le parti en est encore là ? On ose avancer que la boîte de pandore est ouverte et que la malédiction de la division n’a pas fini de courir. La lettre de démission de Toundoum Sessouma et de Alphonse Bonou publiée dans la presse rompt le faux suspens. Force est de s’interroger sur nos partis et leur capacité à devenir les dynamiques porteurs de transformation sociale.

Car, à la moindre petite secousse, des pans entiers se lézardent jetant un vrai doute sur la valeur intrinsèque des hommes qui les animent. Sinon comment saisir le pourquoi d’un tel acharnement à l’autodestruction, orchestrée par des petits bourgeois ayant perdu l’essence réelle du militantisme partisan. L’exigence d’investissement personnel, de don de soi, de capacité à s’élever sont des qualités trop rares chez la race des politiciens burkinabè.

Sans être trop sévère, la plupart s’est trompée de vocation et serait inspirée de se recycler ailleurs. Et devant ce spectacle donné par l’opposition, l’alternance devient un sujet du débat public ayant de beaux jours devant elle.

Souleymane KONE

L’Hebdo

P.-S.

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