Pour la coupe masculine par contre, il n’y a eu aucun lauréat, à cause d’une "insuffisance de créativité".

Ils étaient au départ près d’une trentaine de couturiers à prendre part à cette 6e édition du Grand prix national de l’art vestimentaire. La phase des éliminatoires a eu lieu les 1er et 2 avril 2007 à la maison du Peuple de Ouagadougou. Chaque participant devait présenter deux modèles originaux de coupe féminine ou masculine. Un des modèles devait être obligatoirement en Faso Dan Fani ; pour le deuxième modèle cependant, le candidat avait la latitude d’utiliser le textile de son choix.

Ainsi, le jury, après avoir minutieusement examiné les tenues des concurrents, a retenu 13 candidats, dont 8 en coupe féminine et 5 en coupe masculine, pour la finale. C’est la ville de Djibo , chef- lieu de la province du Soum dans la région du Sahel, qui a eu le privilège d’accueillir cette grand-messe nationale de l’élégance, le 6 avril 2007.

Patronnée par Désirée Conombo, le secrétaire général, représentant le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, la finale de la 6e édition du Grand prix national de l’art vestimentaire, comme on devait s’y attendre, a draîné du monde. Pour sa part, le comité d’organisation mis en place par Raphaël Kompaoré, directeur des Arts du spectacle et de la coopération culturelle, avait tout prévu pour que la fête soit belle.

A cet effet, en plus du défilé exécuté par une dizaine de mannequins professionnels, le public a eu aussi droit à des prestations musicales assurées par le raggaemaker Dick Marcus, et Charly Sidibé, qui connaît présentement un succès national avec son dernier album. Le choix de ces deux artistes n’était pas fortuit d’autant que tous deux sont originaires de la région. Aussi, pour permettre au public de profiter pleinement de la manifestation, un avant-goût du spectacle lui a été offert la veille, le 5 avril donc.

La 6e édition du Grand prix national de l’art vestimentaire avait pour objectifs, entre autres, d’offrir un cadre privilégié d’expression et de promotion aux couturiers, stylistes et modélistes nationaux, en vue de créer des modes vestimentaires utiles à travers un savoir-faire artistique et original.

Levain du développent de la création dans le domaine de la mode et de la culture, le Grand prix national de l’art vestimentaire vise donc à susciter de nouveaux talents et encourager les couturiers burkinabè dans leur recherche novatrice. Et comme à l’accoutumée, la compétition récompense les cinq meilleures oeuvres de chaque coupe.

Pour la 6e édition, les prix allaient de 100 000 F CFA à 500 000 F CFA. Sauf que, cette fois-ci, aucun lauréat n’a été déclaré en coupe masculine, le jury ayant déploré une insuffisance de créativité à ce niveau. Cependant, en ce qui concerne la coupe féminine, la vedette a été ravie par le couturier ouagalais R. Abel Hyli qui emporte ainsi la fameuse somme de 500 000 F CFA.

Palmarès

Coupe féminine

1er - R. Abel Hyli/Ouaga : 500 000 F CFA

2e - T. Paul Yaméogo/Koudougou : 400 000 F CFA

3e - Ablassé Ouédraogo/Ouaga : 300 000 F CFA

4e - Mohamed Seye/Dédougou : 200 000 F CFA

5e - Ali Yaméogo/Ouaga : 100 000 F CFA

Coupe masculine

Aucun lauréat, pour insuffisance de créativité. Une prime d’encouragement de 100 000 F CFA a été néanmoins remise à chacun des 5 couturiers finalistes.

Deux nuits à la belle étoile

La ville de Djibo souffre énormément d’un manque d’infrastructures hôtelières. Si fait que dans la délégation venue de Ouaga pour la phase finale de la 6e édition du Grand prix national de l’art vestimentaire, tenue les 5 et 6 avril 2007, nombreux étaient ceux qui dormaient à la belle étoile, surtout au sein des membres du comité d’organisation. Les auberges de la ville ne disposant pas d’assez de chambres pour contenir tout ce monde.

Avec le nouveau contexte de communalisation intégrale du territoire national, l’actuel édile de cette cité, Amadou Dicko, devrait donc songer à mobiliser les forces vives de sa commune pour qu’elles s’investissement davantage dans le développement du secteur de l’hôtellerie. Surtout quand on sait que la région regorge d’énormes potentialités touristiques.

"Inspectrice Mouna" séduisant mannequin

L’"inspectrice Mouna" (Samira Sawadogo), qui évolue dans le sitcom "Le commissariat de Tampy", évolue aussi dans le mannequinat. En tout cas, en la matière (le mannequinat), ce ne sont pas les atouts qui lui font défaut. Le public qui a assisté à son défilé à Djibo lors du Grand prix de l’art vestimentaire saurait-il le démentir ? La question est surtout posée aux hommes qui y étaient et dont la plupart, tels de bons voyeurs séduits par son physique, "mugissaient" à chacun de ses passages sur le podium.

Deux lauréats ont rebelotté

Parmi les lauréats à Djibo, deux avaient déjà été primés lors des précédentes éditions du Grand prix de l’art vestimentaire.

Il s’agit du deuxième, Paul Yaméogo, qui avait été classé 4e à Houndé (5e édition) et 3e à Koudougou (4e édition), en coupe féminine, et de Ali Yaméogo, le 5e , qui fut 3e à la 5e édition à Houndé, également en coupe féminine.

Par Lassina SANOU

LE Pays