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UNDD : Le coup de grâce de Hermann

Publié le lundi 9 avril 2007 à 09h13min

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Mathieu N’Do

C’est incroyable ; c’est impossible ; ce n’est pas vrai ! Plus qu’autre chose, ce sont ces sentiments de stupeur qui se sont imposés à nous, lorsque parcourant certains numéros de L’Observateur Paalga de la semaine écoulée et la dernière livraison de San Finna, nous avons tour à tour appris l’incarcération à la MACO, puis la libération de notre confrère Mathieu N’DO, par ailleurs gérant de l’hebdomadaire San Finna et les explications du journal.

Un fait divers rocambolesque, pourtant d’une banalité affligeante qui met à nues les turpitudes et l’hypocrisie dont peut se rendre coupable un microcosme politique qui semble incapable de se fixer des limites dans ses démarches.

Les faits en eux-mêmes sont de peu d’intérêt et peuvent se résumer ainsi : approché par des gens voulant des visas pour se rendre aux USA, Mathieu N’DO aurait prétendu pouvoir les y aider contre espèces sonnantes et trébuchantes. Qu’à cela ne tienne, les demandeurs allongent le fric jusqu’à hauteur de quelque 4 millions de FCFA. De rendez-vous en promesses non tenues, ils finissent par se rendre compte qu’ils n’auront jamais leur « sésame ouvre-toi » de leur ami N’DO (qui n’a rien à voir avec le N’DO qu’ils cherchaient et qui, lui, aurait réglé leur problème puisqu’ayant les structures habilitées à le faire).

Ils réclament donc leurs mises. Devant la vitesse de remboursement proportionnellement inverse à celle avec laquelle ils les avaient remises à leur démarcheur et au bout de quelques longues cinq années de requête(l’affaire aurait débuté en 2001), ils finissent par perdre patience et demandèrent l’intervention de l’administration. Passons sur tous les détails de ces faits en dépit de leur intérêt comme ces affaires de faux en écriture publique, d’usurpation d’identité ou de titre, d’abus de confiance etc qui se greffent ou peuvent être greffés à l’affaire.

Là n’est pas le sens de notre propos ; et nous n’aurions d’ailleurs pas accordé le moindre intérêt à ce vulgaire fait divers s’il ne contenait pas plein d’enseignements dont il serait pour le moins irresponsable de se passer.

Le tout premier est cet adage selon lequel « celui qui n’a pas atteint l’autre rive ne doit pas se moquer de celui qui se noie ». Si l’on se remémore qu’il y a quelques semaines, le même San Finna brocardait sans retenue Me Fahiri SOMDA coupable lui aussi de faits globalement similaires, on ne peut que le faire sien.
Et cela plus d’une fois ! La nature humaine est bien trop fragile et est plus ondoyante et diverse qu’on ne le pense.

Plus que les libertés que notre confrère a pu prendre avec son rôle de censeur et de pourfendeur de la République des pourris, des impunis, des nouveaux riches arrogants et repus... c’est le sort qu’on lui a fait et celui qu’on semble lui préparer qui offusquent.

En effet, comment son mentor de Me Hermann YAMEOGO, dont il est le porte-parole et pour la gloire duquel il est évident qu’il donnerait fort probablement sa vie, a-t-il pu le laisser tout seul dans un tel pétrin ? Comment se fait-il qu’en cinq années il n’ait pas réussi à l’aider, même par la contrainte si cela était nécessaire, à régler cette affaire dont il devait se douter que la révélation aurait des conséquences désastreuses sur son honneur ? Des questions et bien d’autres du même cru qui taraudent les esprits et qui rappellent celles que se posait San Finna à propos du pourquoi Me Gilbert OUEDRAOGO a-t-il laissé Maître Fahiri SOMDA hypothéquer son avenir politique et professionnel pour quelques centaines de milliers de FCFA.

Assurément quelque chose ne tourne pas rond dans cette affaire d’autant plus qu’il semble que le journal San Finna se réserve le droit d’ajouter sa part de fardeau sur le dos de M. N’DO (de le renvoyer en fait) « pour protéger sa liberté de ton qu’il s’est si chèrement acquise ». Si ce n’est pas dégueulasse !

Avec toutes les affaires dont on accuse à tort ou à raison Me YAMEOGO « himself », notamment ses affaires avec le FPI à Abidjan où N’DO a même failli d’ailleurs mourir, personne ne se fait d’illusion sur ce qu’il est réellement et personne n’en voudrait à N’DO d’avoir fait ce qu’il a fait et de n’être que ce qu’il est !

Nul n’est naïf dans cette affaire, qui même si elle ternit l’image du journal n’est pas le pire qui puisse lui arriver. Si San Finna n’a pas perdu sa crédibilité en se mettant au service des Ivoiritaires et autres esclavagistes naguère au pouvoir en Mauritanie, ce ne sont pas les turpitudes de son directeur gérant qui l’égratigneront. Le sacrifier aujourd’hui pour une prétendue « liberté de ton » de San Finna ne serait ni plus ni moins qu’un second lâchage qui signerait l’hypocrisie et l’ingratitude dont on accuse volontiers le mentor de l’UNDD.

D’ailleurs travestir aussi maladroitement les faits comme il le fait dans la dernière livraison du journal pour en réalité désavouer son directeur gérant au prétexte d’une mise au point visant à incriminer l’Administration judiciaire dans son incarcération ne trompe personne.

Mathieu N’DO n’est pas plus condamnable dans cette affaire sur le plan moral que Hermann YAMEOGO qui, de toute évidence, a refusé de lui renvoyer l’ascenseur au moment où, confronté à des difficultés, il pouvait lui sauver la mise. Aujourd’hui il s’apprête plutôt à lui donner le coup de grâce. Sacré Hermann !

Par Faèz

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 10 avril 2007 à 14:56, par TEZ En réponse à : > UNDD : Le coup de grâce de Hermann

    Salut.
    Priere corriger le nom du support d’ou est extrait cet article.
    Je ne suis pas sur que ce soit San fina qui ait produit ce texte. Il ressemble a un cru de l’opinion ou de l’hebdo. Alors ,Merci donc de rendre a cesar ce qui est a cesar !!!!

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