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Soutiens à Compaoré : Des "côcôs stratégiques" venus de l’Hexagone

Publié le samedi 5 mai 2007 à 00h00min

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On connaissait les côcôs locaux prêts à tout pour se faire une place au soleil ou tout simplement pour se remplir la panse. À ce sujet, Issa Tiendréobéogo avait été particulièrement inspiré en parlant de ‘’tube digestivisme’’.

Sous la IVe République, les hommes et les femmes ont libéré leur génie créateur pour aller à la soupe. Pour cela, on a assisté au printemps des associations de tout genre pour soutenir le président Blaise Compaoré. Les plus connues sont les ABC (Amis de Blaise Compaoré) et leurs versants « Tanties de Blaise Compaoré », « Tontons » et autres « Cousins », si ce n’est « Voisins de l’enfant terrible de Ziniaré ». Certains voulaient même créer les Amis de Djamila Compaoré (la première... fille). Mais il y a déjà les Amies de Chantal Compaoré (la première... dame). Original, non ? Gardez-vous cependant de croire qu’en la matière les Burkinabè ont le record Guinness. Que nenni !

Certaines personnalités occidentales, françaises notamment, sont en train de montrer que dans le domaine du griotisme les Burkinabè sont des débutants. Ils sont si actifs que Salif Dolbzanga, le président national des ABC, n’a plus le monopole de son sigle. ABC pouvant aussi se décliner en « Amis Blancs de Compaoré ». En effet, le chef de l’État burkinabè dispose d’une cour de serviteurs de toutes races et de tous les milieux socioprofessionnels.

Depuis quelques mois maintenant, on voit se bousculer aux portillons des Compaoré d’illustres personnalités dont la seule mission est de chanter les louanges du chef de l’État. Cette cour de béni-oui-oui regroupe aussi bien des hommes politiques que des personnalités du monde des affaires. Il en va jusqu’aux diplomates accrédités dans notre pays qui semblent cirer proprement les bottes du président Blaiso nouveau. L’ambassadeur de France au Faso, Son Excellentissime François Goldblatt, représentant officiel du grand Blanc Chirac, est personnellement descendu dans l’arène.

Estimant certainement que l’ambassadeur du Burkina à Paris (payé pour promouvoir l’image du Faso) ne jouait pas suffisamment bien son rôle, il a pris sa plume pour « supplier » les journaux français d’ouvrir leurs colonnes au Burkina. Il fait même des propositions alléchantes comme la prise en charge totale du séjour des équipes de reportage, la condition étant, sans doute, de bien présenter le Burkina. Qui dit mieux ? Avec le nombre qu’ils atteignent, les amis gaulois du chef de l’État peuvent être tentés par la création d’un fan club de Blaise Compaoré.

Jean Guion, par exemple, est connu aux quatre coins du Burkina pour son attachement au président Compaoré. Il est l’un de ses premiers soutiens et il est du premier cercle de ceux qui ont cru à l’étoile du capitaine Compaoré alors que de nombreux observateurs doutaient de sa capacité à imposer sa vision à une classe politique plutôt bouillante. Depuis 1987, il se passe rarement un trimestre sans que Jean Guion ne roule sa bosse au Faso.

Ces derniers temps, de nouvelles personnalités françaises sont entrées dans la danse. C’est le cas de Michel Roussin et de Michel Noir, qui arpentent les couloirs de la préFaso. Reste maintenant à savoir si le Blaiso parie sur de bons chevaux, car la seule évocation de ces noms fait sursauter dans certains milieux. Parce que certains n’auraient pas des casiers judiciaires vierges, certaines personnes se demandent à juste titre ce que Blaise Compaoré est allé chercher dans cette galère.

Les deux sont d’anciens ministres et ont été contraints de décrocher avec la politique active à cause des sales affaires qui leur ont valu des condamnations judiciaires. Avec un si « beau parcours », que peut-on encore attendre d’eux, sinon à leur servir de couverture pour se servir à volonté dans les milieux financiers et économiques du Burkina, voire de l’Afrique ! Avec Roussin, par exemple, est-ce que ce n’est pas le groupe Bolloré dont il est le vice-président pour l’Afrique qui se fraie un passage en douceur avec la couverture du soutien à Blaise Compaoré ? Alors, prudence.

Adam Igor

Journal du jeudi

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