De cette crise, l’Iran en sort gagnant. Car ce fut pour lui l’occasion de montrer qu’il n’entend pas se laisser dicter sa conduite par qui que ce soit, et qu’il doit être pris au sérieux. La victoire se mesure non seulement en termes diplomatiques - l’Iran étant depuis toujours un acteur avec lequel il faut compter dans la région -, mais aussi médiatiques.

Ce d’autant qu’ayant montré, jusqu’au bout, au reste du monde, qu’il restait toujours maître du jeu, Mahmoud Ahmadinejad a envoyé un message fort : la capacité de son peuple à résister à l’Occident.

La propagande médiatique dont a usé l’Iran tout au long de la crise, a eu des retombées bénéfiques, les marins ayant reconnu être effectivement entrés dans les eaux iraniennes. Si, pour Londres, les aveux des marins ont été obtenus sous la pression, de quelle pression s’agit-il, les ex-captifs ayant réaffirmé, même après leur libération, n’avoir jamais été inquiétés et avoir toujours été bien traités ?

Si bien traités qu’ils seraient même tombés sous le charme de l’Iran et qu’ils n’excluraient pas l’éventualité d’y retourner. On veut bien croire que la mauvaise foi se trouve du côté de Londres. Mais pas du côté de Téhéran dont les "otages" gardent un souvenir des moins mauvais.

Malgré les dénégations de Téhéran, de Londres et de Washington, il n’est pas exclu qu’il y ait eu des négociations souterraines ayant conduit à l’élargissement des quinze marins. Toujours est-il que c’est un pied de nez que Mahmoud Ahmadinejad fait à l’Occident par son geste de magnanimité. Les présents offerts aux marins par celui que Washington et Londres veulent faire passer pour le "diable", ne manqueront sans doute pas de gêner aux entournures les autorités anglaises.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays