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Législatives sénégalaises de 2007 : Wade sera-t-il minoritaire à la place Soweto ?

Publié le vendredi 6 avril 2007 à 07h44min

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A moins d’un nouveau report, c’est en principe le 3 juin prochain que les Sénégalais iront aux urnes pour renouveler leurs députés. Les états-majors des partis fourbissent leurs armes pour affronter ce scrutin majeur.

L’opposition, tétanisée par sa déculottée à la présidentielle du 25 février, tient là une occasion de contraindre Wade à la cohabitation si elle sortait majoritaire de ce vote. Mais le PDS, parti présidentiel, compte régner en maître à la place Soweto, siège de l’hémicycle.

En postposant les législatives par rapport à la présidentielle ou plutôt en découplant ces deux scrutins, le Conseil d’Etat a plus ou moins réalisé un vœux secret du candidat président d’Abdoulaye Wade, candidat président à l’époque. En effet, ce dernier, qui cherchait à rebeloter, craignait qu’avec ces deux votes jumelés, il ne soit non seulement mis en ballottage à la présidentielle, mais qu’aux législatives, ses opposants ne le coiffent au poteau. En son temps, rien n’était joué à l’avance, tout pouvant arriver, y compris la mise en minorité du PDS.

Ce danger est-il pour autant écarté ? En partie oui et pour deux raisons : - D’abord il y a évidemment le fait que Wade a repris sa chose, il a été réélu et il va sans dire que les alliés qui hésitaient encore vont faire chorus derrière le « gorgui » pour lui tailler une majorité à l’Assemblée nationale, quitte à marchander leurs apports contre des strapontins ministériels ou des postes juteux. Djibo Leyti Ka de l’Union pour le Renouveau démocratique (URD) l’avait si bien compris en 2000 qu’il profite toujours d’une alliance, nouée au bon moment.

Quant aux fidèles, ils doivent confirmer que le PDS est bien le parti majoritaire, en engrangeant de nombreux députés ; - deuxième raison, il n’y a pratiquement plus d’inquiétude pour le camp au pouvoir, du fait de la situation, plus que bancale, dans laquelle se trouve l’opposition, qui se fait certes entendre de temps en temps, mais avec des voix discordantes. Idrissa Seck, qui semblait le seul à pouvoir « inquiéter » son père spirituel, s’est manifestement fourvoyé, à moins qu’il ne s’agisse d’un deal non encore dévoilé, en rencontrant, par deux fois en janvier, celui qui ne cesse de clamer que les ponts sont coupés entre eux.

Enfin, le PS, qui a tenu les rênes du pays pendant plus de 40 ans, a vu son champion, Ousmane Tanor Dieng, se faire laminer, même dans son fief de Mbour, pendant la course à la magistrature suprême . A l’évidence ce sera la mer à boire pour cette opposition de contraindre Wade à la cohabitation, à moins d’un renversement de vapeur de dernière minute.

Cependant, il s’agit de politique et il ne faut exclure pour personne la possibilité de rebondir à tout moment comme le dirait quelqu’un, et les opposants au PDS, pour peu qu’ils sachent taire leurs querelles de personnes et qu’ils se disent qu’il faut laver l’affront du 25 février dernier, peuvent réserver des surprises désagréables à ...Wade ; surtout, toute chose étant égale, par ailleurs, ici aussi au pays de Senghor, il y a toute une cohorte de mécontents, parce que recalés sur les listes du PDS, qui sont allés grossir les rangs de formations adverses.

Ces militants laissés en rade constituent un bon vivier électoral pour l’opposition ; de plus, de nombreux libéraux ne voulant plus que certains députés rempilent (comme c’est le cas dans la région de Diourbel importante en nombre de députés après Dakar, où les populations sont remontées contre des députés « inopérants »), l’opposition peut bien se tailler la part de « Gaindé » le lion dans les 150 députés que comptera la prochaine législature.

En tout cas cette opposition ne saurait rater ce challenge, surtout si elle veut mettre fin à ce que d’aucuns qualifient déjà de démocratie dynastique ; Dakar bruissant que Karim Wade pourrait bien porter l’écharpe de député en juin prochain avant de lorgner le palais Roume.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana à Dakar

L’Observateur Paalga

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