Par ailleurs, la tendance à tout politiser à outrance expose également ladite indépendance à la pression des oppositions politiques.

Face à cette triple source de menaces à l’endroit de l’indépendance de la justice, le risque de "transformer une justice publique en une justice populaire, une justice sereine, impartiale, indépendante, en une justice expéditive, vengeresse et approximative" est réel comme le prévient Georges FENECH, Député UMP, ancien juge d’instruction, dans son livre : « Presse, Justice : liaisons dangereuses », Edition Archipel 2007 ; P. 40. L’auteur ajoute : « une justice rendue au nom du peuple n’est pas la justice populaire, immédiate et expéditive ».

Alors, comment conjurer ce risque ? Dans ce sens, les propositions suivantes peuvent être faites :

s’agissant des rapports entre la justice et l’Exécutif, il conviendrait qu’une réforme parvienne à limiter les possibilités d’influence du parquet sur l’administration de la justice tout en créant des conditions pour une transparence des procédures, compatible avec les fonctions d’une justice régulatrice, pacificatrice des rapports sociaux ;

concernant les rapports presse-justice, il semble que le journalisme d’investigation devrait éviter de se déployer exactement sur le même terrain que la justice. Autrement, il se transformera volontairement ou non en un journalisme d’instigation visant à orienter la justice dans telle ou telle direction ;

à propos des rapports opposition politique - justice on devrait les concevoir en tenant compte des responsabilités de chacune dans la construction d’une société démocratique et l’édification d’un Etat de droit.

Mahama Sawadogo,
Député

L’Observateur