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Investiture de Wade II : Peu de paroles, plus d’actions

Publié le mardi 3 avril 2007 à 08h57min

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Abdoulaye Wade

3 avril 2007 : date désormais mémorable pour les Sénégalais. Pour ceux qui l’ignorent, c’est aujourd’hui que le Sénégal fête l’investiture de son président réélu, Me Abdoulaye Wade, pour un mandat de cinq ans à l’issue de l’élection du 25 février 2007.

Cette victoire de Wade au premier tour avec 55,86% des voix a surpris plus d’un observateur, au regard du bilan mitigé du célèbre homme chauve de Dakar, qui aura passé déjà 7 ans à la tête de l’Etat sénégalais. Pourtant, que d’espoirs suscités à son arrivée au pouvoir le 19 mars 2000 ! Mais on l’aura remarqué, sa gestion n’avait pas tenu toutes ses promesses.

Bien au contraire, Wade est un intellectuel africain de haut vol, avec de belles idées sur le devenir du continent et surtout sur comment sortir le Sénégal des affres de la pauvreté et de la misère au quotidien. Pour ainsi dire, le chef d’Etat sénégalais a des idées à en revendre, à telle enseigne que son bureau présidentiel fourmille de maquettes de toutes sortes, et de bien d’autres idées et configurines en tout genre. Véritablement avec Wade, ce ne sont pas les promesses et idées généreuses qui manquent le moins.

Wade, on s’en souvient, a multiplié les projets qui n’ont pas tous abouti et son règne a été marqué du sceau de quelques scandales politico-financiers, par le bâillonnement de la presse avec des emprisonnements de journalistes et d’hommes politiques tels qu’Idrissa Seck, son fils spirituel et ancien premier ministre, sans compter l’implication, vivement critiquée, de ses enfants dans la gestion du pouvoir d’Etat.

L’on se disait alors que la présidentielle du 25 février serait serrée face à des opposants déterminés à lui barrer la route et qui menaçaient de paralyser le pays en cas de passage de force du chef de l’Etat sortant au 1er tour. La désillusion fut totale.

Idrissa Seck, Ousmane Tanor Dieng, Moustapha Niasse et tous ces hommes politiques de l’opposition ont subi une déculottée mémorable, et du coup, l’on s’est demandé si l’alternance était si piégée que l’a écrit le journaliste Abdou Latif Coulibaly dans son livre, "Wade au pouvoir, l’alternance piégée". Bref, le pape du sopi a repris sa chose, pour un mandat de cinq ans cette fois. Son investiture se déroule aujourd’hui même devant un parterre de chefs d’Etat africains et de personnalités de premier ordre venues d’Europe, d’Amérique et d’Asie. Dans la foulée, les journées des 3, 4 et 5 avril ont été déclarées fériées, chômées et payées sur toute l’étendue du territoire sénégalais.

La fête se poursuit donc, et à y voir de près, ce n’est que le mardi 10 avril que les compatriotes de Me Abdoulaye Wade retrouveront les chemins des bureaux et des ateliers, dans la mesure où il y a un lundi de Pâques qui se profile à l’horizon. On doit espérer qu’après une dizaine de jours sans travail, les Sénégalais reprendront du service avec beaucoup d’enthousiasme et de détermination à accompagner leur président, qui doit aussi être concret cette fois.

Depuis que Wade est aux affaires, les discours et les belles paroles ampoulées n’ont guère fait défaut, et pourtant, le panier de la ménagère se rétrécit de jour en jour, et les fins de mois sont de plus en plus difficiles pour les travailleurs. Il est à espérer que pour son 2e et dernier mandat (nous le pensons sérieusement) Wade va arrêter de trop parler pour aller résolument vers l’action afin de permettre au Sénégalais moyen de vivre mieux. Et il a grand intérêt à tenir ses grandes promesses électorales, car les Sénégalais, qui l’ont plébiscité, en ont grandement besoin.

Balle à terre. Parlons donc peu du côté de Dakar et résolvons les problèmes les plus cuisants auxquels sont confrontés les populations. Il y va de la survie du PDS en tant que parti. C’est connu, ventre vide n’a point d’oreille.

Damiss Ouédraogo

L’Observateur

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