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Discours sur la situation de la Nation : Le social à cœur, la République aussi

Publié le mardi 3 avril 2007 à 09h02min

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Jeudi 29 mars 2007, le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli a sacrifié à la tradition républicaine en prononçant son discours sur la situation de la Nation devant la représentation nationale.

Si Yonli a “balayé” tous les secteurs sociopolitiques et économiques, nous retiendrons qu’il a choisi d’insister sur le social et les performances y enregistrées ainsi que sur la nécessité de consolider l’Etat de droit en ces moments troubles. Retour donc sur deux aspects de ce “speech” et zoom sur l’ambiance de fin de règne qui a prévalu à l’hémicycle en ce 29 mars.

Le social à cœur

Le Premier ministre, Paramanga Ernest Yonli a fait son bilan de la gestion du Burkina Faso en 2006, devant les députés à l’Assemblée nationale, le 29 mars 2007. A y voir de près, le discours de M. Yonli dénote que son gouvernement a le social à cœur. Raison pour laquelle le Premier ministre soutient : “Je suis particulièrement fier de notre bilan social qui se traduit par des performances remarquables en matière de taux de scolarisation et par de nombreux acquis dans le domaine sensible des droits des travailleurs”.

Si M. Yonli est fier des acquis de son gouvernement dans le social, il ne doit pas oublier que ces acquis sont les fruits du dialogue social qui a été ininterrompu, malgré les malentendus qui l’ont jalonné.

Situation qui suggère qu’il sera souhaitable, d’éviter les cas des 4 et 5 mai 2006 où le gouvernement a augmenté le prix des hydrocarbures en pleines négociations gouvernement-syndicats. Tout compte fait, le Premier ministre et son gouvernement, dans la mise en œuvre du “Progrès continu pour une société d’espérance” du président du Faso Blaise Compaoré, ont fourni des efforts au plan social en 2006.

En témoignent : “Le relèvement de l’âge de départ à la retraite, l’institution de l’indemnité de départ à la retraite, la création de la branche de prévention et de réparation des risques professionnels, la baisse des prix des hydrocarbures, le relèvement du montant de l’allocation familiale, le relèvement de la pension vieillesse de la CNSS”, etc.

C’est certainement pour rester dans la même dynamique que Paramanga Ernest Yonli a annoncé l’augmentation générale des salaires au taux unique de 5 % pour toutes les catégories salariales, pour compter du 1er avril 2007 ainsi que la hausse de la subvention des organisations syndicales qui passe de 100 à 150 millions de FCFA. Cette augmentation des salaires est salutaire, mais l’on ne peut s’empêcher de dire qu’elle est en deçà des attentes que les syndicats exigent, à savoir une augmentation à 25%.

De même, ces gestes à l’endroit des travailleurs et des organisations syndicales suscitent des interrogations de la part des citoyens du pays des Hommes intègres : “Pourquoi une augmentation des salaires à un mois des élections ? N’est-ce pas une façon d’amadouer les travailleurs afin d’orienter leurs votes” ?

En tout état de cause, comptons sur la bonne foi de M. Yonli et son gouvernement qui, sans doute, s’inscrit dans la lutte contre la cherté de la vie en tenant compte de la fragilité macro-économique et des efforts de développement à entreprendre pour faire du Burkina Faso, un pays émergent d’ici à 2015, comme le témoigne le programme quinquennal du président du Faso, “Le progrès continu pour une société d’espérance”.

Ali TRAORE

Sidwaya

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