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Discours sur la situation de la nation : Yonli fait le bilan de son septennat

Publié le vendredi 30 mars 2007 à 08h10min

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Ernest P. Yonli

46 pages, près d’une heure de speech, c’est le condensé de la radioscopie de la Nation qu’a effectuée Ernest Paramanga Yonli devant les députés hier. Exercice qui s’apparente à un bilan de son septennat puisque c’est depuis 2000 que Yonli occupe la rue Agostino Neto. Comme l’année dernière, selon le PM, le Burkina avance, et pour étayer cela, il a égrené les actions accomplies par son gouvernement.

D’entrée de jeu, le Premier ministre a martelé que l’économie burkinabè se porte bien, en dépit des séismes que sont la crise ivoirienne, la chute du dollar, la flambée des prix du pétrole et la chute du prix du coton. Autre argumentaire avancé par le chef du gouvernement pour signifier que les fondamentaux économiques sont au vert, l’élection du Burkina au Millenium challenge Account (MCC), ce qui apportera encore beaucoup de devises au pays.

Les bons offices de Blaise Compaoré, en tant que facilitateur dans le dialogue intertogolais, qui ont accouché de l’accord global le 30 août 2006 ont été soulignés par EPY, qui estime que Blaise est "une chance pour notre pays, notre sous-région et même pour l’Afrique".

L’épidémie de méningite, qui frappe encore le Burkina, a donné l’occasion au PM de manifester sa compassion aux familles infectées ou affectées. Quid de la situation de la Nation en 2006 ? C’est le premier scanner effectué sur la Nation, depuis la mise en œuvre du "Progrès continu pour une société d’espérance".

Et Yonli l’a décliné en plusieurs points dont voici quelques aspects essentiels : en ce qui concerne les forces armées, EPY estime que leurs capacités opérationnelles ont été renforcées ; tout en déplorant les événements des 20 et 21 décembre derniers, qui "ont entaché la crédibilité de nos forces armées et de sécurité et sont d’un souvenir traumatisant pour nos populations". Selon EPY, le gouvernement travaille pour qu’il n’y ait plus jamais cela.

La justice, clef de voûte de toute démocratie, a vu en 2006, l’exécution du Plan d’action national pour la réforme de la justice 2002-2006, et un plan de consolidation 2007-2009 est en cours d’élaboration. N’empêche, pour Yonli, "l’Etat de droit demeure encore aux yeux de nombre de nos concitoyens, un projet à réaliser". C’est pour cela, a-t-il ajouté en substance, que les mentalités dominantes du "Burkina des villes" sont un condensé du "Burkina des villages". D’où la justice du Talion que Yonli réprouve, et dont l’un des avatars qu’il cite est l’affaire de la chaîne des bars Kundé, qui s’est déroulée les 14, 15 et 16 mars courants.

Il a d’ailleurs présenté les condoléances du gouvernement aux familles de feu Oumarou Bambo Maré et Sempana Bancé. Abordant le volet économique, EPY s’est risqué encore à affirmer que tout va bien malgré l’environnement difficile que connaît la sous-région. Et d’assener les chiffres pour étayer ses dires : 2004 : 4,6% du PIB ; 2005 : 7,1% ; et en 2006 : 6,4%. A cela s’ajoute une maîtrise de l’inflation, qui est de 2,4% contre 6,4% en 2005.

Mieux, l’étude nationale prospective "Burkina 2025" est achevée, et il y a eu une amélioration de la qualité et de la transparence de la loi de finances. Ce qui a conduit à une meilleure exécution du Budget de l’Etat, qui se présente comme suit en fin décembre 2006 :
les recettes recouvrées sont de 650,90 milliards de FCFA, soit un taux de réalisation de 72% par rapport aux prévisions révisées ;

pour les dépenses, elles sont de 773,62 milliards de FCFA pour une prévision révisée de 898,08 milliards de FCFA, soit 96,7% de taux d’exécution. Toujours dans ce registre, le chef du gouvernement estime qu’avec l’obtention du visa textile dans le cadre de l’AGOA, tout est mis en œuvre pour accroître le volume des exportations vers le marché extérieur, surtout américain.

La filière coton, au cours de la campagne 2005/2006, s’est améliorée, grâce à une interprofessionnalisation et à l’adoption d’un nouveau mécanisme de fixation des prix au producteur, adossé à un fonds de lissage. En ce qui concerne la sécurité alimentaire, Yonli a avancé le chiffre d’excédant céréalier prévisionnel de 1 099 200 tonnes, soit une couverture de 43% des besoins du pays.

Le problème hydrique se résoud progressivement avec les retenues d’eau (12 barrages construits et 24 autres en construction) sans oublier l’opération "50 000 branchements de l’ONEA", qui sera étendue à l’ensemble des centres ONEA du Burkina Faso. Le désenclavement du BF passe aussi par les routes, d’où la construction de certains axes tels Ouaga-Léo-frontière Ghana (achevé) et le début de l’axe Bobo-Dédougou en 2007.

La santé ? En 2006, le gouvernement a accentué ses efforts pour la couverture sanitaire et l’accès aux médicaments, et un regard particulier a été porté sur la santé de la mère et de l’enfant. Dans le domaine de l’éducation, EPY estime que l’offre d’accès à l’école s’est amélioré, avec une progression notable dans la scolarisation des filles.

Et la lutte contre le chômage dans tout cela ? Yonli a cité les actions du FAPE qui, en 2006, a financé 104 entreprises (371 millions injectés, et 670 emplois créés), du FASI (755,6 millions mis dans des micro-projets) et la création en 2007 du Fonds d’appui aux initiatives des jeunes (FAIJ).

EPY a évoqué également la bonne entente entre l’Etat et les partenaires sociaux, fruit du dialogue permanent entre les différents acteurs de la vie nationale. Dans la foulée, il annoncera une augmentation de salaires toutes catégories de l’ordre de 5% à compter du 1er avril 2007.

Applaudissements dans l’hémicycle avec ce commentaire mi-acide de certains députés : "ce n’est pas beaucoup et pourvu que ça ne soit pas un poisson d’avril". Le PM a terminé son grand oral avant l’épreuve des questions, en annonçant l’augmentation de l’aide de l’Etat aux partis politiques qui passe de 300 à 500 millions de FCFA, tout en souhaitant une bonne campagne électorale (qui s’ouvre le 14 avril), aux candidats.

Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana

L’Observateur Paalga

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