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Journée nationale de pardon : 6 ans après, où en sommes-nous ?

Publié le vendredi 30 mars 2007 à 07h56min

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Le 30 mars de chaque année est célébrée au Burkina la Journée nationale de pardon (JNP). Hier matin, au ministère des Affaires étrangères, Monique Ilboudo, ministre de la Promotion des droits humains, entourée des différents présidents des comités œuvrant à une paix sociale, a animé une conférence de presse. Une occasion de faire le point sur le chemin parcouru depuis 6 ans.

La rencontre avec la presse visait à faire le bilan des engagements pris le 30 mars 2001. Cette année, le ministère de la Promotion des Droits humains est au devant des choses, pour imprimer une nouvelle dynamique à la JNP.

Ainsi, outre la conférence de presse, il est prévu une sortie des différents comités à Bogandé pour rendre compte à l’opinion publique locale des actions menées dans le sens d’une réconciliation nationale.

Selon le ministre Ilboudo, des avancées notables ont été enregistrées qui confortent les différents acteurs dans la recherche d’une paix sociale durable. Le 30 mars 2001, le président Blaise Compaoré avait invité les Burkinabè à une introspection et à un sursaut pour sortir de la logique de la violence.

Il avait personnellement pris "l’engagement ferme et solennel de travailler à restaurer une paix véritable dans l’intérêt de tous les Burkinabè". Sept engagements avaient alors été énoncés.

Ces engagements portent sur :
La mise en œuvre des mesures de réparation dont la création d’un fonds d’indemnisation en faveur de toutes les familles victimes de la violence en politique ;

l’érection de monuments qui seront les témoins d’un devoir de mémoire à l’égard de tous les martyrs et héros nationaux ;

le traitement diligent de l’ensemble des dossiers de crimes économiques et de sang qui ont causé tant de torts au Burkina ;

la commémoration, sur toute l’étendue du territoire national et le 30 mars de chaque année, d’une journée de souvenir, de promotion des droits humains et de la démocratie au Burkina Faso, une occasion de recueillement et de mémoire pour les martyrs mais aussi une occasion pour faire le point de l’état de la démocratie et le respect des droits humains au Burkina Faso ;

la mise en œuvre d’un comité d’éthique composé de personnalités dont la probité et la compétence font autorité, dans le but de moraliser la vie publique et sociale notamment la lutte contre la délinquance économique et la corruption ;

la consolidation du dialogue avec tous les acteurs politiques et sociaux aux fins de résorber le déficit de dialogue et de communication, facteur de négation d’une réconciliation nationale durable ;

la mise en place d’un mécanisme de suivi de la journée comprenant les représentants des autorités morales et spirituelles, des organisations de défense des droits humains et de la démocratie et ceux du gouvernement. Ce mécanisme veillera à l’application des engagements pris.

Que retenir ?

Les comités créés ont, comme l’ont indiqué leurs présidents respectifs, exécuté leurs missions dans la limite de leurs moyens. Ainsi, le comité de suivi de la mise en œuvre des engagements de la JNP du 30 mars 2001, que dirige Didace Douamba, suit avec attention la construction du monument aux martyrs à Tampouy au secteur 22 de Ouagadougou, le mémorial aux héros nationaux qui a déjà fait l’objet d’une réception provisoire le mardi 4 juillet 2006. Y feront leur entrée : Ouézzin Coulibaly, Philippe Zinda Kaboré, Nazi Boni et Thomas Sankara.

Le nombre des assises tenues depuis le début de la mise en œuvre du troisième engagement s’élève à 13 pour 183 affaires traitées dont 10 dossiers relatifs aux crimes économiques.

Le second volet du quatrième engagement a connu une prise en compte conséquente et une visibilité à l’initiative du ministère de la Promotion des Droits humains.

Dans ce cadre, ont été effectuées des tournées de sensibilisation à la problématique des droits humains au Burkina. Une table ronde sur l’état de la démocratie et des droits humains a été organisée à Kaya et le sera à Bogandé...

A ce jour, plus de 1 700 dossiers ont été enregistrés qui portent sur des décès, des séquestrations, des coups et blessures, des actes de vandalisme...

Près de 104 familles concernées par la violence en politique ont été répertoriées et à ce jour, 90 d’entre elles ont déjà été visitées. D’énormes fonds ont été mobilisés pour l’indemnisation des ayants-droit des victimes de violence en politique.

Le résultat de tous ces efforts, a souligné Didace Douamba, c’est une accalmie relative sur tous les fronts. Reste à poursuivre les efforts et consolider les acquis.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur Paalga

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