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Discours sur la situation de la Nation : Et pourtant elle tourne !

Publié le jeudi 29 mars 2007 à 08h20min

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Paramanga Ernest Yonli

Le discours sur la situation de la Nation du Premier ministre Paramanga Ernest YONLI intervient dans une conjoncture sociale quelque peu perturbée ces derniers mois et dans un contexte économique à l’avenant, la stabilité des différents indicateurs (le taux de croissance notamment) n’influant jusque là pas grandement sur le panier de la ménagère pour diverses raisons.

Avec les « bisbilles » observées à certaines de nos frontières, le tableau aurait paru peu reluisant si le gouvernement de combat ne s’était pas attelé à maintenir le navire à flots.

Lors de son avènement à la tête de l’exécutif burkinabè, Paramanga Ernest YONLI s’était attelé à rechercher une identité, si tant est que, s’il n’était pas un parfait inconnu du landernau politique, il n’avait pas la réputation de certains « grands ». Sa nomination a surpris plus d’un de ce fait, même si l’on se rendra compte à l’ouvrage qu’il n’était pas dénué de tout fondement.

Héritier des séquelles de la crise socio-politique consécutive à l’assassinat du journaliste Norbert ZONGO, YONLI est parvenue à surmonter ce cap houleux et à mettre en œuvre le programme de développement solidaire de son patron, Blaise COMPAORE. Un programme qui visait entre autre à « optimiser l’allocation et la répartition des ressources », ce qui s’est traduit par la multiplication de fonds pour la promotion de l’emploi des jeunes et des couches sociales spécifiques (femmes, jeunes ruraux...).

En définitive, la société alternative qui était projetée dans ce programme, plaçait au cœur de sa démarche, « les véritables besoins des populations en se fondant sur la connaissance et l’acceptation de l’interdépendance économique des hommes et des femmes pour mener à bien la construction d’une économie solidaire dans une société démocratique porteuse de créativité, d’inventivité et de dynamisme entrepreneurial au service du développement ».

Les réformes entreprises ont permis de mettre l’économie sur la bonne voie avec une inflation maîtrisée et un taux de croissance majeur du PIB évoluant au-dessus de 5% avec un niveau record de 8% en 2003. L’agriculture quant à elle, vainc progressivement toutes les précarités pour s’installer dans une logique d’autosuffisance.

Poursuivre les efforts

Autant d’acquis parmi tant d’autres (modernisation des plates-formes, dynamisme de la politique culturelle, vitalité de la politique étrangère...) qui confortent a-priori la nomination de Paramanga Ernest YONLI au poste de Premier-ministre. Le plébiscite de Blaise COMPAORE à la magistrature suprême de notre pays le 13/11/2005 est en partie dû à cela. Les Burkinabè ont traduit ainsi leur satisfaction au bilan du mandat précédent et marqué leur adhésion pour l’avenir qu’il leur proposait. Il y a lieu d’accentuer les efforts de développement pour inscrire son programme « Le progrès continu pour une société d’espérance » dans la réalité vivante et quotidienne des Burkianbè.

Pour ce faire, YONLI a déclaré vouloir combiner « harmonieusement le réalisme, l’audace et le volontarisme ». Un fil conducteur qui a permis par le biais du PDDEB (Plan décennal de développement de l’éducation de base) d’atteindre des taux appréciables de scolarisation et d’alphabétisation.

Nul doute que YONLI insistera sur ces acquis dans son discours sur la situation de la Nation tout comme il parlera du vaste programme d’animations communautaires initié à travers des stratégies novatrices pour accélérer l’élimination de l’analphabétisme. L’accroissement de l’offre éducative figurera en bonne place dans son discours ainsi que le développement de l’enseignement technique et professionnel.

L’amélioration de l’offre publique de santé, la facilitation de l’accès aux médicaments, le renforcement de la santé maternelle et infantile ainsi que les actions de prévention des épidémies devront figurer en bonne place dans ce discours.

YONLI n’omettra pas non plus de parler de l’assise d’une base politique et institutionnelle de l’action de son gouvernement en matière de jeunesse qui participe à la mise en œuvre des grandes orientations définies en faveur des jeunes dans le programme du président du Faso.

Le Burkina Faso, pays émergent

Autant d’actions qui, combinées avec la politique de promotion de la femme, le renforcement de la couverture sociale existante et son élargissement à d’autres couches sociales, la mise en synergie de la culture et du tourisme, devront contribuer à faire du Burkina Faso, un pays émergent.

Ce d’autant que l’adoption du cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (CSLP) a doté le gouvernement de stratégies plus adaptées visant à réduire la pauvreté et à garantir la sécurité des citoyens. Le PM parlera naturellement de la volonté de son gouvernement d’atteindre une croissance forte et durable qui tienne compte à la fois de la préservation des équilibres macroéconomiques et des exigences de développement durable. On le voit, les perturbations sociales n’auront pas influé négativement sur les efforts entrepris depuis bientôt deux décennies pour faire du Burkina Faso, un pays où il fait bon vivre.

Pour autant, leur fréquence doit nous mettre la puce à l’oreille et faire comprendre aux uns et aux autres que nous sommes tous acteurs du développement. Autant nous avons des droits, nous avons des devoirs et l’exercice des premiers ne doit pas nous faire perdre de vue le respect des seconds.

Premier de ces devoirs, l’attitude citoyenne que nous devons avoir en tout temps pour préserver notre maison commune. Le Burkina vient ne l’oublions pas, de très loin et les cicatrices de l’Etat d’exception, ne s’effacent pas en si peu de temps. L’Etat de droit est une quête permanente qui ne saurait souffrir plus encore des déviances psycho-morbides sur fond de jalousie inavouée de certaines brebis galeuses.

Autre particularité, ce discours intervient à l’orée d’une élection législative, dont l’issue pourrait entraîner une redistribution des cartes politiques. Que YONLI soit à la barre ou pas n’est pas le problème, l’intérêt du Burkina et des Burkinabè devant guider l’action du futur gouvernement.
Pour l’heure, la Nation tourne, et bien.

Par Alpha. Yaya

L’Opinion

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