LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Instabilité en Irak : La preuve par Ban Ki-moon

Publié le lundi 26 mars 2007 à 08h15min

PARTAGER :                          

Ban Ki-Moon

Il n’oubliera certainement pas de si tôt la visite surprise qu’il a effectuée le jeudi 22 mars 2007 à Bagdad, où il a fait un crochet en marge du calendrier officiel de sa tournée de 10 jours au Moyen-Orient. Ban Ki-moon, le secrétaire général de l’ONU, a donc surpris plus d’une personnes en faisant une escale en Irak. Pour des raisons évidentes de sécurité, il n’y a pas eu de tapage médiatique sur ce voyage.

On ne sait jamais, surtout dans un pays où les djihadistes tirent froidement et aveuglément sur tout ce qui bouge, même sur ceux qui sont censés être neutres, comme les travailleurs de l’humanitaire et les agents du système des Nations unies. Pour preuve, cette institution n’a-t-elle pas perdu en 2003, lors d’un attentat contre ses locaux, son représentant résident, Sergio Vieira de Mello ?

C’est donc en catimini que le boss de l’ONU a foulé le sol du pays de Saddam Hussein. Il a pu échanger avec les autorités irakiennes et animer une conférence de presse avec le Premier ministre, Nouri Al-Maliki. Avec le recul, Ban Ki-moon doit se dire dans son for intérieur, qu’il n’aurait pas dû tenir cette rencontre avec la presse.

Et pour cause : pendant qu’avec Al-Maliki ils expliquaient aux journalistes que l’Irak est en train de se mettre sur la voie de la stabilité et que les Nations unies allaient en conséquence y renforcer leur présence, une très forte détonation s’est fait entendre : une roquette venait d’atterrir au cœur de la zone verte, l’endroit le plus sécurisé de Bagdad, à environ une cinquantaine de mètres des bâtiments de Premier ministère, théâtre de cette conférence de presse. Sur son point d’impact, l’engin de la mort a creusé un cratère d’un mètre dans le sol. La déflagration aurait fait trembler l’édifice et fait tomber un peu de plâtre du plafond.

Grâce aux caméras qui filmaient cette conférence, nous avons vu un secrétaire général de l’ONU très paniqué, faisant un mouvement de recul pour s’abriter derrière la tribune sur laquelle il était debout, s’adressant aux journalistes. Comme quoi, devant un danger de mort, les hommes, grands ou petits, sont souvent mus par le même instinct de survie : essayer de se mettre à l’abri. Par contre, de l’autre côté, nous avons vu un Nouri Al-Maliki, plein de sang-froid, resté de marbre face à cette détonation.

Normal pour quelqu’un qui vit en permanence dans cette ville déchiquetée chaque jour par des attentats et de fortes explosions. Tous ceux qui avaient besoin d’une preuve illustrant la non- stabilité de l’Irak, Ban Ki-moon, par son comportement suite à ce tir de roquette, vient de la leur donner. C’est un signe évident que le pays est loin d’être stabilisé, puisque les insurgés ont montré qu’ils sont capables de frapper au cœur de la zone verte, de haute sécurité, au cœur même du « Tabernacle » où sont logés les autorités du pays.

L’Obserbateur

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique