Un groupe de députés s’emploie à élaborer une proposition de modification de la Constitution qui annulerait la limitation des mandats au Cameroun.

Si la proposition de loi passait, Paul Biya, au pouvoir depuis 1982, et qui fait partie des chefs d’Etat africains qui comptent le plus d’années au pouvoir, pourrait s’ouvrir les larges boulevards d’un règne ad vitam.

Quand les dirigeants africains comprendront-ils enfin que le pouvoir n’est pas une camisole confectionnée à leur unique mesure ? Comment comprendre qu’au 21e siècle, il y ait des chefs d’Etat qui continuent à ramer à contre-courant des aspirations légitimes de leur peuple ? Quelle gloire y a-t-il à tirer d’un pouvoir dont les rênes sont condamnées à rester entre les mains d’un seul individu, d’une famille, d’un clan ?

Malgré la non-limitation des mandats en France, Jacques Chirac dira bientôt au revoir aux Français. A-t-il pour autant été moins méritant que tous ces dinosaures africains tels Omar Bongo, Lansana Conté, Hosni Mubarak et autres, dont la simple idée de s’imaginer hors des arcanes du pouvoir suffit à leur créer une crise d’urticaire ?

Cette race de timoniers, aux trônes usés par des décennies de pouvoir, ne peuvent rien apporter de nouveau à leur peuple. On oublie parfois que Biya est aux manettes du régime policier camerounais depuis le temps où il était Premier ministre de Ahmadou Ahidjo. Assurément, si l’Afrique continue à traîner ses tares, c’est en grande partie parce qu’elle a mal à son opinion.

Cheick Beldh’or SIGUE

Le Pays