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Guinée, Zimbabwé, deux poids, deux mesures !

Publié le vendredi 23 mars 2007 à 07h27min

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Deux poids, deux mesures, pourrait-on dire au vu des réactions de la communauté internationale face à la barbarie en politique constatée ces derniers temps sur le continent africain. Il y a à peine deux mois, le président guinéen, Lansana Conté, faisait tuer des dizaines de manifestants avec lesquels il était dans un bras de fer interminable.

Devant ces nombreux morts, très peu de condamnations fermes de la part des pays africains et des superpuissances. En tous les cas, c’est ce qui a été donné de constater. Plus récemment, c’est le Zimbabwéen Robert Mugabé qui se livrait à des actes de violences, cette fois-ci sur des opposants politiques. Les victimes sont défigurés par des coups et blessures.

Heureusement, il n’y a pas eu mort d’homme. Mais là, les récriminations contre les agissements du président Mugabé ont fusé de partout. Sans vouloir minimiser les exactions sur les opposants zimbabwéens, les morts guinéens devaient eux-aussi bénéficier de la même rigueur dans les protestations. Ou bien s’agit-il encore de la tergiversation francophone par opposition à la promptitude anglophone ?

Ainsi, pensent certains observateurs. La Guinée étant un « précaré » français, les pays francophones ainsi que leur « mère » la France, à défaut de pouvoir arrêter le massacre à temps, n’ont pas délié la langue comme il se devait. Certes, la sous-région ouest-africaine, à travers la CEDEAO, entamera par la suite une médiation qui mettra fin au bras de fer. Mais les « grands » de façon générale ne se sont pas montrés préoccupés.

Du moins, comparativement aux déclarations de désaveu de la politique de Robert Mugabé, depuis George Bush des Etats Unis d’Amérique jusqu’au plus « petit » Etat membre du Commonwealth. Même si en soi, Mugabé semble se moquer éperdument de ces condamnations extérieures, elles ont le mérite d’étaler aux yeux du monde un sentiment de désapprobation généralisée.

Ces réactions contrastées dans les condamnations pourraient s’expliquer aussi par le fait que Mugabé a commis le « pêché originel » d’exproprier les fermiers blancs. Depuis, l’Occident ne lui a guère pardonné ce crime de « lèse-majesté » et ne manque pas une occasion de le lui faire savoir.

Autrement, anglophones, francophones ou lusophones, les Africains sont souvent logés à la même enseigne en cas de catastrophe humanitaire et politique. C’est l’indifférence générale. Il faudra que les dirigeants africains, à travers l’Union africaine, aillent jusqu’au bout de leur logique dans la promotion de la bonne gouvernance sur le continent.

La mise en place du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) pour disséminer, s’il y a lieu, les bonnes pratiques au sommet des Etats et rectifier les indélicatesses, serait peine perdue s’il n’y a pas de décisions fermes. L’excès de diplomatie peut faire perdurer certains vices. Au-delà, ces travers démocratiques sont le réflet du sous-développement. Il faudra donc gagner le combat du développement pour triompher dans celui de la démocratie.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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