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Côte d’Ivoire : La désignation d’un nouveau Premier ministre à l’agenda du second round de discussions

Publié le jeudi 22 mars 2007 à 08h45min

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Désiré Tagro et Sidiki Konaté

Les négociateurs de l’Accord de paix inter-ivoiriens se sont réunis à nouveau pour une semaine de discussions environ à Ouagadougou. Trois points sont à l’ordre du jour : la désignation d’un nouveau Premier ministre en remplacement de M. Charles Konan Banny, le nouveau gouvernement et la place de la communauté internationale dans le processus.

Deux semaines après la signature de l’Accord politique, les négociateurs des deux camps ont à nouveau déposé leurs valises à Ouagadougou. Premier objectif de ce second round des discussions inter-ivoiriennes : s’entendre sur la désignation d’un nouveau Premier ministre. De sources proches de la médiation, le secrétaire général des Forces nouvelles (FN), Guillaume Soro Kigbafori devrait accepter le poste. Il est arrivé mercredi 21 mars avec, dans son agenda, des discussions d’abord, avec sa délégation en place depuis une semaine.

Il s’agit notamment du ministre de la Solidarité et des Victimes de guerre, André Louis Dacoury-Tabley, du porte-parole Sidiki Konaté, du ministre de la Justice Mamadou Koné et de Me Fakhy Koné. Le secrétaire général des FN a ensuite eu une discussion avec les membres de la délégation du président Laurent Gbagbo conduite comme toujours, par le conseiller et porte-parole de la présidence, Désiré Tagro.

Selon une source proche des discussions, M. Soro aurait également rencontré, le principal négociateur, le ministre de la Sécurité burkinabè Djibrill Bassolé, juste pour des échanges avant le début des discussions prévues pour ce jeudi. Justement, ce second round des discussions indique-t-on, permettra de comprendre et de discuter des tâches du nouveau chef de gouvernement que M. Soro aurait enfin accepté d’assumer. “Il s’agit de faire en sorte que ce qui a bloqué le fonctionnement des gouvernements des deux Premiers ministres précédents soit évité”, a expliqué cette source sous couvert de l’anonymat.

Le second point sur lequel le médiateur veut entendre les deux délégations porte sur la formation du gouvernement que devrait diriger, à coup sûr, M. Soro. Jusque-là, certaines personnes avaient laissé entendre que M. Banny nommé en 2005 par la communauté internationale pourrait être reconduit.

Mais pour les observateurs, M. Banny n’a pas été associé de bout en bout aux négociations et “mieux est, ce sont des discussions directes qui ont eu lieu entre les deux camps en guerre qui ont finalement décidé de faire la paix. S’il y a quelqu’un qui doit assumer cette responsabilité (sous-entendu de Premier ministre, ndlr), ce doit être l’un des deux. Ce sont eux qui ont signé l’Accord, ils le maîtrisent mieux que quiconque dans son esprit et sa lettre pour savoir l’appliquer”, explique-t-on.

Pour l’heure, rien n’a filtré sur la composition du nouveau gouvernement. En effet, les sources proches des discussions soutiennent que les débats des dernières heures ont été exclusivement consacrés aux prérogatives du nouveau Premier ministre et de ses relations avec le chef de l’Etat, le président Laurent Gbagbo. En tous les cas, le nouvel exécutif est appelé à mettre en œuvre l’Accord de Ouagadougou avec à la clef, l’organisation de l’élection présidentielle dans dix mois.

En dernier ressort, il est prévu l’examen d’une requête du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies, M. Ban Ki-moon qui souhaite recevoir les deux signataires de l’Accord à New York. Dans une lettre adressée au médiateur, M. Ban souhaite recevoir des explications sur la place de la communauté internationale et notamment de l’ONU dans la mise en œuvre de l’Accord.

“Nous nous sommes accordés pour dire que ce n’est pas la peine que nous allions tous à New York. Nous avons demandé au médiateur de bien vouloir transmettre les explications détaillées de l’Accord au secrétaire général de l’ONU”, a souligné un délégué.

En effet, de sources proches des discussions, on indique que les déclarations de certains responsables du gouvernement français ont laissé des doutes sur la place et le rôle de la communauté internationale dans la mise en oeuvre de l’Accord. Or, l’Accord de Ouagadougou précise clairement que la communauté internationale et les forces impartiales doivent continuer d’appuyer les efforts de retour de la paix en Côte d’Ivoire voulus par les deux protagonistes.
L’ONU d’ailleurs devrait recevoir officiellement l’Accord cette semaine, étant donné que l’Union africaine (UA) l’a déjà validé.

Un communiqué rendu public mardi à Addis-Abeba indique que le CPS de l’UA s’est réuni sur la Côte d’Ivoire et a décidé “d’entériner pleinement l’Accord politique de Ouagadougou et recommande au Conseil de sécurité des Nations unies d’entériner à son tour l’Accord”. Le CPS appelle également l’ONU à une “réduction progressive” des forces internationales déployées en Côte d’Ivoire, précise le communiqué.

Romaric Ollo HIEN

Sidwaya

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