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Listes électorales : Des pactes pour la circonstance ?

Publié le mercredi 21 mars 2007 à 08h19min

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Les sankaristes de l’UPS

Le 6 mai 2007 les Burkinabé iront aux urnes pour la quatrième fois sous la IV république afin de choisir leur porte-voix à l’Assemblée nationale. Pour la circonstance l’heure est au regroupement et aux alliances au sein des partis et formations politiques tant au niveau de la mouvance présidentielle qu’à l’opposition. Alliance d’un jour ? Quelle efficacité ? Chacun y va de sa stratégie.

C’est le 24 février 2007 que la Convention des forces démocratiques du Burkina (CFD/B) est née sous l’alliance de quatre partis politiques de la mouvance présidentielle. Il s’agit notamment de la Convention pour la démocratie et la fédération (CDF) de Amadou Diendioda DICKO, de la Convention pour la démocratie et la liberté (CDL) de Kiélo Célestin DABIRE, du Rassemblement des forces indépendantes / Parti des jeunes du Burkina (RFI/PJB) de Adam Régis ZOUGMORE et des Verts du Burkina de Ali Diaby KASSAMBA.

En 2002, la CDF et les Verts du Burkina avaient initié la coalition sous la bannière CFD. Enfin de course cinq députés élus. Cette année il s’agit pour eux de rebelotter avec d’autres partis mais en vue d’une fusion plus tard. En effet, pour eux, l’unité d’action est la seule stratégie politique pour mériter une confiance à la base afin d’apporter sa pierre à l’édification du processus démocratique.

Ainsi porté à la tête de cette coalition Amadou Diendioda DICKO a dévoilé leur stratégie en ces termes « notre convention apporte une volonté de mettre en commun nos moyens, nos forces afin de définir une orientation politique qui tire ses sources de la « réal politik ». Concept qui n’est rien d’autre que la prise en compte de l’ensemble des aspirations des populations à la base ». Le chantier est vaste mais qu’en est-il des ressources pour l’atteinte de leur objectif ? L’avenir le dira.

Pour l’instant, la CFD/B est partante pour le législatives prochaines avec 17 listes. Quant à sa sœur l’Union pour la république (UPR) de Toussaint Abel COULIBALY, composante de l’Alliance pour la mouvance présidentielle (AMP), pour elle il n’est pas question d’adopter un nouveau sigle au risque de disperser les énergies et de dérouter l’électorat vu que le temps presse.

En effet sous la bannière UPR, iront à ces législatives outre l’UPR elle-même, trois autres partis que sont le Rassemblement des démocrates du Faso (RDF) de Salvador YAMEOGO, le Réveil démocratique des masses (RDM) d’Eugène DIENDERE, l’Union des patriotes pour le développement (UPD) de Boniface TENREBSOM. Ces partis ont scellé leur accord le 26 février 2007 dernier.
A quelques mois de l’occurrence, les responsables de l’UPR ont vite compris qu’il fallait battre la cloche du rassemblement car s’hasarder « isolément c’est organiser son propre échec ».

Et tous reconnaissent qu’au regard des dispositions réglementaires de la répartition de la subvention de l’Etat aux partis et formations politiques, le risque est grand de perdre des subsides car individuellement il ne sera pas aisé pour chacun des partis d’atteindre le « score » de 5% des voix exigées après les élections pour prétendre à cette cagnotte.

Cette coalition est donc nécessaire et stratégique. « il faut agir ou périr. Nous avons choisi d’agir, de nous donner tous les moyens d’être entendus parce que devenus plus opérationnels, en plus représentatifs », a martelé Toussaint Abel COULIBALY le président de ce regroupement.

A la question du choix des candidats, le président COULIBALY a rassuré que les listes nationales et provinciales seront établies dans le respect des implantations respectives, des particularités locales, de l’optique stratégique du protocole et des positionnements ainsi que dans l’observance du consensus dans la prise des décisions. C’est ainsi qu’ils ont pu déposer à la date de clôture du dépôt des candidatures, le mardi 6 mars 2007, des listes dans 35 provinces réparties dans l’ensemble des 13 régions du Burkina.

Pour ce qui concerne les partis de l’opposition notamment en la branche Sankariste, a été mise en place l’Union des partis Sankaristes (UPS) afin de réunir les forces pour le triomphe lors de ces échéances de mai 2007. C’est Ernest Nongma OUEDRAOGO qui est à la tête de cette coalition qui se veut un processus de fusion de toutes les sensibilités du mouvement Sankariste afin d’établir une bonne fois pour toute une confiance à la base au regard des échecs précédents de multiples tentatives de regroupement.

De cette coalition une absence de taille, l’Union pour la renaissance /Mouvement Sankariste (UNIR/MS) de Me. Bénéwendé SANKARA. Pour peser de leur poids sur le landerneau politique du Burkina, l’UPS aligne 33 listes et l’UNIR /MS 45 au compte des Sankaristes.

Ces nouvelles alliances dénotent-elles d’une maturité politique et d’une prise de conscience conséquente ou tirent-elles leur source d’intérêts politiques inavoués ? Pourvu que la démocratie burkinabé en sorte grandie dans la pluralité des débats pour l’intérêt national.

Par Issoufou MAIGA

L’Opinion

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