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Listes du CDP pour les législatives : Pouvait-on mieux faire ?

Publié le mercredi 21 mars 2007 à 08h10min

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Comme il faillait s’y attendre, la publication de la liste des candidats du CDP pour les législatives suscite moult commentaires les uns l’approuvant bruyamment cependant que d’autres y voient la confirmation que l’ingratitude est la chose la mieux partagée au sein du mega-parti.

Et pourtant, le Congrès pour la Démocratie et le Progrès (CDP) ne pouvait faire autrement ou mieux, au regard de la donne politique issue de la présidentielle puis des municipales et de la « psychologie » qui a dicté l’adoption de cette liste de « députables ».

Sur le premier point, l’honnêteté commande de dire que l’élargissement du parti avec la fusion-absorption effectuée avec une aile de la Convention nationale des Patriotes progressistes, parti social-démocrate (CNPP/PSD) n’a pas produit tous les effets escomptés. Les ténors de ce parti n’ont en définitive apporté que leur « nom » au parti de Roch Marc Christian KABORE leurs militants pour l’essentiel ayant préféré rallier le PDP/PS parti né de l’éclatement de la CNPP/PSD. C’est un peu comme l’histoire du tigre en papier qui ne fait peur qu’aux enfants, tant il est avéré qu’il n’a pas de dents pour mordre.

C’est dire s’ils ont peu influé sur le vote de leurs fiefs ( ?) lors des scrutins suscités, préférant laisser les militants de la première heure (les « ODP/MT » comme on les appelle) aller au charbon afin d’assurer une victoire confortable au candidat du « progrès continu pour une société d’espérance ». Du coup, ceux-ci ont ressenti cet engourdissement comme une trahison ou à tout le moins un manque d’intérêt pour la survie du parti, bref une absence de culture militante. Ce « désamour » se comprend donc aisément et les « CNPPistes » ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes, eux qui l’ont suscité par leur léthargie.

Foin de sentiments en politique, les intérêts de l’heure dictant la conduite à tenir. Et puis le CDP aurait-il voulu en faire des sentiments que le diktat de la base l’aurait contraint à revoir sa copie. Lors de la confection de la liste, la plus large autonomie avait été donnée à celle-ci pour désigner ceux à travers lesquels elle se retrouvait, ce qui a amené des arbitrages surprenants dans certaines provinces.

Si le peuple n’a pas la rancune tenace, il a en tous les cas de la mémoire et certains ténors ont été payés pour le savoir. « On ne veut plus de lui » cette phrase revenait comme une antienne dans nombre de provinces. Malgré les missions nocturnes et « feuillues » et les intermédiations des grands « gourous » des poids lourds sont donc restés sur le carreau. Ils ne devront s’en prendre qu’à eux-mêmes pour avoir oublié la base plutôt que de se complaire dans un discours qui mêle mauvaise foi et graine de xénophobie toutes choses préjudiciables à l’ancrage de la démocratie.

On a ainsi entendu certains « deflatés » et non des moindres prétendre que la confection des listes a obéi à une procédure digne de la mafia parlementaire. Ce au prétexte qu’ils ont été écartés lors des débats, alors qu’ils occupaient une place de choix dans la hiérarchie du parti.

L’argument ne pèse pas dans la mesure où le collège arbitral du parti était connu à l’avance. Et il n’a fait qu’entériner la volonté de la base au grand dam de certains. Plus surprenant, les arguments « technicistes » évoqués par d’autres pour expliquer leur décagnotage de la liste des candidats du parti.

Un argumentaire spécieux et inopérant, le CDP ayant fait la preuve dans d’autres provinces que « l’élément ethnique » n’était aucunement pris en compte dans la confection de ses listes.
Et puis, force est de convenir que toutes les populations de par le monde ont besoin de s’identifier fortement à leurs représentants et la communauté de langue peut être un facteur déterminant.

Mais il n’est pas suffisant à lui seul, les mésaventures de certains leaders dans leur terroir voire même au sein de leur famille (suivez notre regard) venant nous le rappeler quotidiennement. Pour conclure disons que tout arbitrage est en soi douloureux mais ne devrait pas pour autant être source de divisions préjudiciables à la bonne marche d’un parti de la taille du CDP.

Les mécontents de l’heure devront se le tenir pour dit, et travailler à mériter à nouveau la confiance jadis placée en eux.
Et si d’aventure ils manifestaient le désir d’aller voir ailleurs, on ne pourrait que leur souhaiter bon vent, la transhumance politique n’étant guère un fait nouveau sous nos latitudes.

Par Alpha yaya

L’Opinion

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