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Politique : Attention à la contagion

Publié le mercredi 21 mars 2007 à 07h56min

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Les probables candidats à la députation sont quasiment connus. Il ne manque plus que le verdict de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) pour retenir ou recaler X ou Y. Avant cette échéance, les surprises ne sont pas seulement liées à la non présence sur une liste d’un candidat à la députation jugé influent dans son parti.

Elles vont également de la présence de certains caciques sur des listes de partis politiques que ces messieurs hier encore thuriféraires vouaient aux gémonies. On en arrive à perdre son latin. A ne plus rien comprendre.

La politique serait-elle alors l’art de chialer le matin, et le lendemain se donner armes et bagages à ceux qui recevaient hier seulement notre toxine ? Il faut avoir le courage de cesser de vouloir toujours tout relativiser. Il existe des domaines dont les valeurs universelles interdisent de vouloir chaque fois faire un repli et les tropicaliser. Un goût amer envahit l’esprit lorsqu’on voit ces hommes et ces femmes battant pavillon pour un parti, aujourd’hui le tourner en dérision le lendemain.

La sagesse africaine enseigne certes que lorsque "votre tante quitte son mari, il faut changer de parents à plaisanterie". Mais tout de même. On reste toujours sans voix à la vue de ce qui, peut-être, se veut normal mais qui n’est pas sans anormalité. Il ne faudrait donc pas se surprendre que les populations déjà en décalage avec les politiciens suite aux nombreuses promesses non tenues, s’éloignent de plus en plus de la chose politique. Dont les scrutins.

Cette attitude des sans-voix, est une manière de rappeler aux politiciens que les mues avant, et après les élections qui se collent à leurs propres intérêts bassement matériels ne sont pas sans conséquence. Faut-il en rire, faut-il en pleurer ? Toujours est-il que c’est tout le processus qu’on banalise avec ces incessants va-et-vient.

Passe encore que des politiciens qui, ayant adhéré dans un quasi anonymat, veulent lorsqu’ils rompent les amarres, le faire avec des haut-parleurs. Alors il ne faut pas s’étonner si les militants, voire les sympathisants également commencent à cultiver une versatilité bien malgré eux. Car de plus en plus, ce qui servait de repère s’est étiolé au point de ne plus servir d’étoile polaire.

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya

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