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"Jah Verity" : Le duo musical de l’intégration

Publié le jeudi 22 avril 2004 à 07h36min

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L’un est Béninois, Etimbé Koffi dit Jah Verity, l’autre est Ivoirien Ibrahim Traoré Ras Ib. Leur groupe "Jah Verity" est récent mais fait déjà parler de lui au Burkina, notamment Terre d’asile de Jah Verity. Jah Verity de passage aux Editions Sidwaya nous situe sur ce groupe qui, s’il est bien reçu au Burkina, rencontre des problèmes de censure (de leur album) en Côte d’Ivoire.

Etimbé Koffi - Jah Verity et Ibrahim Traoré Ras Ib se sont connus en fin 2002, en république de Côte d’Ivoire. Ibrahim Traoré travaillait alors à la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE) et Jah Verity, tout petit faisait dans la musique. Il a commencé par imiter le célèbre musicien ivoirien Alpha Blondy en 1996 lors d’un concours d’orchestration à l’issue duquel il fut désigné meilleur imitateur. A cette occasion, il reçut les félicitations du Jagger Alpha Blondy. En fin 2002 avec Ras Ib, ils travaillent en studio et sortent un album en 2004 (le 6 janvier) dans les studios de Seydoni-Productions.

Cet album de 13 titres intitulé "Rebelle" revendique la paix, l’égalité, la liberté, l’amour, etc. Le titre-phare de l’album "Rebelle" parle de la dictature en Afrique et de la "malgérance" de nos présidents africains. Le Burkina Faso a été choisi par ces deux musiciens par le destin, diront-ils. Bien accueillis, le Béninois et l’Ivoirien se sont bien insérés dans le circuit du show biz ouagalais et leur œuvre musicale a été bien accueillie.

L’album a été autoproduit par les deux artistes qui espèrent "rentrer dans leurs fonds". En république de Côte d’Ivoire, la censure a eu la main lourde sur l’album qui est interdit en Côte d’Ivoire.

"Quand on chante la justice, celui qui est injuste n’est pas à l’aise", dira Jah Verity. Le duo espère néanmoins que cette censure sera levée et le produit, sur le marché ivoirien. En dehors de leur œuvre musicale, les deux artistes ont en projet, des tournées de promotion à l’intérieur du pays et peut-être en Côte d’Ivoire. "On ne peut pas cacher le soleil avec la main, "comment", "comment" l’album sortira à Abidjan", dira Jah Verity. Le duo a opté pour le reggae qui est pour eux, le canal approprié pour faire véhiculer les messages. La semaine dernière (le 17 avril dernier), Jah Verity en compagnie des "frères" Vitalo ont donné un spectacle au Théâtre de l’amitié à Bobo. Le public bobolais, amateur du genre, a répondu présent à ce concert. Ras Ib vit en Côte d’Ivoire (compte tenu de son travail), et Jah Verity au Burkina. Comment s’arrangent-ils. "Ras Ib s’occupe de la partie ivoirienne et moi du côté du Faso et il y a des problèmes. Ras Ib peut donner des concerts en Côte d’Ivoire tout comme je peux en donner au Faso. Du reste, Ras Ib est en Côte d’Ivoire et lutte à faire lever la censure sur notre album", nous dira Jah Verity. Le duo planche déjà sur un deuxième album qui est théoriquement prêt, mais ils prennent leur temps afin de voir venir. "L’Ivoirien" et le Béninois par cette union dans la musique, témoignent à leur manière de la réalité de plus en plus palpable de l’intégration africaine.

Hier, un Burkinabè et un Ivoirien ont donné naissance au Vitalo, aujourd’hui, un Béninois et un Ivoirien s’unissent pour nous faire écouter et aimer la musique reggae venue du ghetto africain ; il y a pas plus grand témoignage de la vitalité des liens et surtout de l’absence de barrières entre nos Etats.

L’artiste Jah Verity n’a pas manqué de remercier le peuple burkinabè qui l’a accueilli "comme il faut" et les nombreux fans qui ont aimé et soutenu sa musique.

"Que Dieu bénisse l’Afrique et le Burkina Faso et que la paix revienne en Côte d’Ivoire", dira-t-il en guise de conclusion.

Fernando GUETABAMBA (guetabamba@yahoo.fr)
Sidwaya

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