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Liste des candidats aux législatives 2007 : Au delà des interprétations...

Publié le samedi 17 mars 2007 à 07h49min

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Pierre TAPSOBA, non-partant pour les prochaines législatives

On peut dire que le dépôt des listes des candidats des partis politiques engagés aux législatives du 6 mai 2007 a sonné le top de départ pour la course aux 111 postes de députés. Depuis le 7 mars dernier, sont du domaine public, les candidats choisis par plus d’une quarantaine de partis politiques en lice et, cela ne manque pas de susciter plusieurs commentaires.

Comme on s’y attendait, chose du reste normal, le parti majoritaire a fait l’objet d’une attention particulière. Sa liste scrutée au scalpel aura surtout été remarquée de par l’absence de trois supposés poids lourds et en raison du fait qu’ils sont tous issus de l’ex-CNPP. Pierre Tapsoba, Moussa Boly et Marc Yao, pour ne pas les nommer ne seront pas de la prochaine Assemblée nationale.

Pour autant que cette absence constitue une surprise, elle pose surtout la question des alliances et même ici des fusions-absorptions quand on sait que l’ex-ODP/MT avait tout du géant avalant une CNPP déjà fractionnée à l’annonce du rapprochement entre les deux partis.

En politique, une greffe peut-elle objectivement prendre, quand on mesure au sein d’une entité originelle, les luttes de clans, les accointances réelles ou supposées entre tel et tel groupe de militants ? Il est presque naturel que les alliances qui se concrétisent avec tout le bonheur escompté, chanté à sa matérialisation ne durent dans beaucoup de cas, que l’espace d’un printemps.

Mais, il n’est pas ici de croire que cette alliance a vécu, parce que le militantisme ne saura s’arrêter à l’obtention de postes ou de récompenses par des mandats électifs. Certes, les mis à l’écart ne comptent pas pour du beurre et ils peuvent, touchés dans leur orgueil, avoir tout type de réaction. Seul le résultat obtenu par le CDP dira si le parti a fait le bon choix ou pas. Parce qu’il est surtout attendu sur son message de campagne et sur ses ambitions au cours des cinq prochaines années de la législature.

Bilan dans la continuité

Le bilan de la législature qui s’achève reste encore à établir tant, les voix qui sont sorties de l’hémicycle n’ont pas été bien hautes. On s’attendait et fort logiquement à ce qu’il y ait plus de joutes, la majorité du CDP n’étant pas aussi écrasante.

Mais, à part le vote du budget, qui régulièrement apporte son lot de désaccords, pour le reste, la plupart des projets et propositions de loi, n’ont pas abouti à des échanges de fond ou à des divergences idéologiques ou conceptuelles.

C’est pourquoi, la campagne, qui s’ouvre bientôt, apparaît telle une attente, une curiosité pour ce qui sera dit par les uns et les autres. Si après un an et demi, une autre campagne succède à celle de la présidentielle, on suppose que le parti majoritaire va solliciter le suffrage des électeurs pour la poursuite de la mise en œuvre du chantier commencé. La différence entre les deux élections lui intime d’apporter un son de cloche qui donne à mieux espérer de l’avenir.

L’opposition au révélateur

Mais, c’est l’opposition et sa capacité à cerner les attentes des populations et donc à trouver les thèmes porteurs qui sont l’attraction de ces législatives. De ce qu’elle pourra dire, de son pouvoir à capter l’attention, à susciter un intérêt pour cette élection vont dépendre deux choses.

D’abord que ces législatives ne prennent point le visage d’une morne plaine et qu’elles soient vivantes et animées. Il n’est pas superflu de rappeler aux acteurs politiques que la succession des scrutins peut entraîner lassitude et surtout désintérêt si l’animation des campagnes ne suit pas.

Ensuite de sa campagne, va dépendre sa future représentativité dans le prochain hémicycle. Si en 2002 ; elle est parvenue à bousculer le CDP, on attend de savoir comment cette donne va se manifester. Etait-ce un feu de paille dicté par les circonstances du moment, tensions sociales et relecture du mode de scrutin ou découpage électoral qui ont pu favoriser cette montée en puissance.

L’opposition est à nouveau au pied du mur pour essayer de s’affirmer dans ce secteur stratégique de la démocratie. Mais, il y a des doutes quant à son aptitude à renouveler ce score presqu’irréel, vu les deux premières élections du même type et dont les verdicts avaient été pour elle un vrai calvaire.

Aujourd’hui, elle est plombée par le trop grand nombre des partis engagés sur la ligne de départ. Cette multitude ne constitue pas en elle-même un frein à l’audition de son message de campagne ? L’électeur peut-il objectivement s’y retrouver et pouvoir discerner dans ce panier à crabes, celui qui parle en faveur de ses intérêts ?

Du reste, dix-sept ans après l’avènement de la IVe République , ce phénomène des partis, qui se créent chaque jour, demeure pour cet électeur un immense mystère. Bien sûr qu’on peut y apporter toutes les explications qu’on veut, mais si on se place du côté de ceux dont tous ces partis sollicitent les voix, on ne peut pas trouver une justification à ce qu’il convient d’appeler la norme africaine.

Si c’est la passion pour la politique, alors cette passion-là est immodérée et ne manquera pas de jouer un tour `à l’opposition. Peut-être que nous nous trompons, mais on devine déjà la configuration de la future Assemblée nationale.

Souleymane KONE

L’Hebdo

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