A l’issue des échanges que ces militants ont eus avec les membres du bureau provincial, une correspondance a été remise au président du parti, sous le couvert de la voie hiérarchique. Dans celle-ci, les militants, visiblement mécontents demandent des informations sur la procédure du choix des candidats CDP de la Comoé.

En lieu et place de la marche qui était prévue, c’est une rencontre entre les membres de la section provinciale et des militantes favorables à la candidature de Mme Héma qui s’est tenue. "De mémoire de militant fieffé, depuis le temps de l’ODP/MT jusqu’à ce que le parti prenne le nom de CDP, jamais on n’avait demandé de comptes au parti quant au choix des candidats." Tels étaient les propos de certains militants du CDP, à la vue de la foule. "Pourvu que tout se passe bien", renchérissaient d’autres avant de poursuivre leur chemin. De 15 h à 15 h 30, la cour du CDP a accueilli les femmes venues des villages de la Comoé. Deux camions benne et un véhicule tout-terrain ont fait chacun environ trois allers-retours pour conduire les femmes du siège de l’association Munyu à celui du parti.

Puis arrivent certains ténors du parti : Mme Compaoré, SG provinciale, Héma/Tou Delphine, sœur de Ludovic Tou, l’ex-maire Yacouba Sagnon et les ex-députés Héma Bassié et Jean Pierre Soulama. Mme Héma Laurence, pour qui a lieu cette mobilisation, était également présente. A l’arrivée de la plupart des membres de la section provinciale CDP, les militantes mécontentes ne se sont pas fait prier pour dire l’objet de leur venue. Et c’est Mme Dao/Sibiri Bacouo qui a planté le décor en disant aux membres de la section que toutes ces militantes s’étaient présentées à eux pour comprendre comment s’était effectué le choix des candidats pour que Mme Héma ne soit pas retenue.

Elles ont indiqué que Mme Héma est active sur le terrain politique et apte à briguer ce mandat de député. A sa suite, la secrétaire provinciale, Mme Compaoré/Coulibaly Abibata, prenant la parole, dira que le CDP est un parti structuré, et que chaque structure qui le compose avait ses prérogatives dans le choix des candidats.

Le collège d’appréciation des candidats de la Comoé a fait le travail qui était demandé et les 222 candidats du parti ont été désignés parmi 665 prétendants, a dit la SG. La parole fut donc donnée à l’ex-maire de Banfora, Yacouba Sagnon. Celui-ci fera à l’intention des militantes désireuses de s’informer une lecture des articles 12, 13, 14, et 15 de la directive relative à la désignation des candidats. Et Mme Compaoré de conclure que seul le commissaire politique régional pouvait peut-être, s’il était présent, donner de plus amples informations sur la question.

C’est alors que parmi les militants mécontents, quelques jeunes prirent la parole pour dire que selon certaines sources, la première liste arrêtée par le parti est différente de celle qui a été publiée le 6 mars. Selon ces sources, Mme Héma figurait sur la liste initiale. Comme pour dire que quelqu’un dans l’assistance était responsable de la non- prise en compte de la candidature de Laurence Héma. La tension monte d’un cran. On pouvait alors entendre des propos du genre : "Le parti doit présenter des candidats qui ont une base de militants solides ! Nous pouvons demander à nos militants de ne pas voter si d’aventure nous ne sommes pas satisfaits ! C’est d’ailleurs nous qui faisons le CDP !"

A la fin de l’entretien, Mme Dao/Sibiri Bacouo a remis la correspondance que les femmes avaient rédigée à l’intention du président national du parti. Elle a confié à la presse qu’elles y demandaient une révision de la liste de la Comoé, avec à la clef la prise en compte de leur candidate. Elles envisagent d’ailleurs d’autres actions dans les jours à venir si leur doléance ne trouve pas une solution satisfaisante. Pour elle, le CDP ne peut pas leur imposer des candidats que la population ne connaît pas.

La secrétaire provinciale du CDP, à l’issue de la cérémonie, a fait cet aveu : "Nous ne pouvons que transmettre leur correspondance sinon il est devenu pratiquement impossible de modifier la liste qui se trouve au niveau de la CENI."

Par Mamadou TRAORE/Banfora

Le Pays