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Cinéma : Le numérique ou le 35 millimètre ?

Publié le jeudi 15 mars 2007 à 08h36min

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Le numérique ou le 35 mm ? La question est plus que jamais posée. Mais la réponse divise, crée des sillons profonds entre les cinéastes africains. Les purs et durs, les conservateurs, estiment que le vrai réalisateur, c’est celui qui travaille en 35 mm. Les autres, c’est-à-dire ceux qui font dans le numérique sont alors vus comme des sous réalisateurs. Et bonjour les bagarres !

Face à la raréfaction et au tarissement des sources de financement du cinéma africain, l’on a cru voir dans le numérique, un recours intéressant, une bouffée d’oxygène à même de permettre à notre cinéma d’exister. Par ce canal, il est plus aisé de produire des images et donc de proposer des films africains aux publics africains.

La preuve est qu’au Burkina Faso, ils ne sont pas nombreux les cinéphiles qui se posent la question de savoir quel est le support du dernier film burkinabè en date. pourvu que le film soit proche de son contexte, de son vécu quotidien, pourvu que le film soit plaisant et reflète les réalités africaines sinon burkinabè.

Même s’il est techniquement reprochable, le cinéphile se laisse entraîner. Ainsi, des films en numérique dit de "petit budget" ont fait salle comble pendant des semaines, voire des mois à Ouagadougou et ailleurs dans le pays. L’on a aussi vu des films à grand budget, tournés en 35 mm par des réalisateurs burkinabè boudés par le public. La morale de cette affaire est que ce n’est pas forcément le gros budget ou le 35 mm qui fait un grand film.

Le cinéma africain ne peut être présent dans la diversité culturelle, que s’il y a des productions du continent. Même si certains soutiennent mordicus que les films sur support numérique voyagent difficilement hors des frontières ! n’oublions pas qu’ils permettent aux gérants des salles de ciné de varier leur programmation pour le bonheur du public.

L’autre pomme de discorde qui oppose les réalisateurs est celle qui consiste à dire que seuls celui qui a été formé dans un institut ou une école de cinéma peut prétendre au titre de réalisateur.
Là aussi, il y a des exceptions, des réserves à émettre. On a parfois vu des réalisateurs formés sur le tas, réussir là où des réalisateurs bardés de gros diplômes ont échoué. Même à Hollywood, on rencontre des réalisateurs sac à dos. Et ils ne sont pas forcément les plus nuls.

Le paradoxe chez nous est que certains des réalisateurs "made in institut ou écoles de cinéma" préfèrent travailler avec des comédiens amateurs, au détriment des comédiens professionnels. Où se trouve alors la vérité ? Pour sauver le cinéma africain, il serait mieux de taire toutes ces querelles byzantines, produire et produire encore des films.

Silence. On tourne

Rabankhi Abou-Bâkr ZIDA

Sidwaya

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