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Cinéma : Leçon de cinéma de Thierry Michel à l’ISIS

Publié le jeudi 15 mars 2007 à 08h24min

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« Mobutu, roi du Zaïre » a fait le renom de Thierry Michel qui vient de présenter au 20ème FESPACO, « Congo River ». Sa performance est d’avoir su mettre le documentaire marginalisé au goût des publics accrochés par l’attractivité du genre qu’il crée.

Après le festival, il a tenté de partager deux jours durant (5-6 mars) la dense expérience de ses 35 ans de documentariste et de plus de 15 ans d’enseignement de cinéma. Une gageuse ?

Comment raconter une histoire du réel pour lui donner une puissance émotionnelle comme une fiction et la partager avec le public à travers une alchimie captivante. Ces deux préoccupations ont été les axes d’intérêt de la démarche pédagogique de Thierry Michel.

La leçon de cinéma est la deuxième du genre dans le cadre des échanges mis en place par le service général de l’audiovisuel et de multimédia (SGAVM) de la communauté française de Belgique au profit des étudiants de l’ISIS. Elle a tenu en partie ses promesses dans le genre documentaire, champ de prédilection des investigations du missionnaire Thierry.

Sur la base de projets présentés par les étudiants, ils ont ensemble, à travers des films de référence et des œuvres personnelles, défriché les formes d’écriture du documentaire, les différentes éthiques et esthétiques qu’il doit revêtir, la manière de penser le rapport à l’autre car pour Thierry Michel « l’humanisme est la valeur principale du documentariste ». Il essaye d’apprendre comment regarder l’autre, transfigurer le réel et cristalliser sa richesse par le découpage des images en captant les moments forts pour créer.

Pour forger cette vision documentariste, les réflexions et les illustrations ont porté sur l’analyse de l’écriture, le développement de la dramaturgie les types de narration et de commentaire, l’utilisation de la musique et de la bande sont en général comme élément de la dramaturgie ; l’importance de l’insertion des interviews et des voix off a été abordé ainsi que des aspects capitaux comme le choix des personnages et leur direction.

Une projection nocturne de « Mobutu, « roi du Zaïre », sur le campus, le 5 mars, a immergé les étudiants dans l’ambiance du public pour saisir ses réactions dans le déroulement de la dramaturgie.

Les matériaux fournis par Thierry Michel devraient permettre aux apprenants d’écrire avec les ressorts de l’art, les synopsis et notes d’intention de leurs projets, en élaborer les meilleures esthétiques adaptées et définir les modes de production appropriés à chacun des projets, cibler les lieux de tournage susceptibles et les personnages-clés.

Les équipes de travail de la section création et de la section technique de l’ISIS mèneront ensemble le développement de ces projets en termes d’esthétique, de dramaturgie et de narration.

Deux jours sont trop courts, de l’avis général, pour l’ampleur d’un tel chantier et cette brièveté crée des frustrations chez les étudiants qui n’ont pas le temps d’aborder des aspects qui les tiennent à cœur.

L’enseignant-auteur est tout même optimiste. « Il pense qu’ »il y a des choses comme des graines qu’on sème dans la terre et avoir opéré quelques déclics, ouvert quelques portes à la créativité des étudiants et avoir recadré leur manière d’appréhender le réel ». Thierry Michel est confiant en l’ISIS. Il estime que « c’est bien qu’il y ait déjà une école, il faut la développer et lui donner une envergure internationale ».

Emmanuel SAMA,
Centre national du cinéma

Sidwaya

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