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Burkina-Bénin : Comment résoudre notre litige frontalier ?

Publié le lundi 5 mars 2007 à 08h50min

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Blaise Compaoré et Boni Yayi

S’il existe donc un litige entre le Burkina Faso et son voisin le Bénin, c’est parce que la France colonisatrice a laissé derrière elle, des témoignages opposés sur la ligne qui les sépare : ni démarcation théorique exacte, ni donc frontière pratique.

Ceci étant, il revient aux deux parties de résoudre leur différend en faisant preuve de responsabilité. Pour le cas de ces pays, les uns et les autres ont toujours privilégié le dialogue ; le Burkina a même proposé une médiation de la Cour pénale internationale. Sur ces principes, l’on ne peut que déplorer ce qui se passe aux frontières ; notamment cette intervention des forces de sécurité béninoises.

Le problème que connaissent le Burkina Faso et le Bénin à leurs frontières communes revient de plus belle sur le feuilleton de l’actualité. Depuis le mois de février, les forces de sécurité béninoises auraient investi la zone litigieuse et seraient en train de mener unilatéralement des opérations de démarcation.

On sait par ailleurs que l’école primaire de Niorgou était contrainte de fermer ses portes, que le recensement général de la population du Burkina Faso a connu des difficultés en ce lieu.

Bref ! Voilà encore une des monstruosités que les maîtres colonisateurs ont léguées à la postérité africaine, notamment à ces populations burkinabé et béninoises. Ce feuilleton rappelle encore plus près de nous le problème d’appropriation et de propriété qui a opposé Béninois et Nigériens à propos de l’île de Lété ; mais aussi celui de Bakassi entre Camerounais et Nigérians.

L’on se rappelle que dans l’un ou l’autre de ces deux cas, les protagonistes s’en étaient remis à l’arbitrage de la Cour pénale internationale ; chacun prenant le soin d’engager d’éminents spécialistes, pour le défendre, bien entendu avec des documents divers.

Occasion de dire que les pays africains qui connaissent des problèmes de frontières ont presque tous en commun des documents contradictoires attestant de leur souveraineté sur telle ou telle partie des terres convoitées.

S’il existe donc un litige entre le Burkina Faso et son voisin le Bénin, c’est parce que la France colonisatrice a laissé derrière elle, des témoignages opposés sur la ligne qui les sépare : ni démarcation théorique exacte, ni donc frontière pratique.

Ceci étant, il revient aux deux parties de résoudre leur différend en faisant preuve de responsabilité. Pour le cas de ces pays, les uns et les autres ont toujours privilégié le dialogue ; le Burkina a même proposé une médiation de la Cour pénale internationale. Sur ces principes, l’on ne peut que déplorer ce qui se passe aux frontières ; notamment cette intervention des forces de sécurité béninoises.

On ne donne tort à personne, mais il est important de redire que les populations ont plus de valeurs humaines à partager, plus d’intérêts à coopérer que des querelles à se faire. Et ce, d’autant plus que la donne internationale a changé.

Qu’on le veuille ou non, les pays africains en général et ceux de la sous-région ouest africaine en particulier, sont dans une dynamique de démarche forcée vers l’intégration. Et l’intégration, c’est devenu le credo des premiers responsables des pays ; c’est une occasion rêvée pour les populations burkinabé et béninoise qui, d’une manière ou d’une autre, ont été séparées par les frontières arbitraires des puissances occidentales.
De ce qui précède, les deux pays - Burkina Faso, Bénin-devraient davantage œuvrer ensemble pour la mise en place d’une autorité commune de développement de la zone litigieuse. Ainsi, les populations en tireront meilleur parti.

S’arc-bouter sur les questions de propriété et d’appropriation, c’est maintenir aujourd’hui et demain les habitants dans des frustrations inutiles car l’un aurait perdu une partie de son territoire et l’autre l’aurait gagnée.

Si cette solution venait à être écartée, les protagonistes devraient privilégier le dialogue et la négociation. Car, au fond, ils n’ont pas créé cette situation ; elle a été imposée. Hubert Maga et Maurice Yaméogo, pères respectifs de l’indépendance, des deux pays, s’ils se sont tus, ce n’est pas qu’ils ignoraient tout de ce problème. Ils ont gardé le silence pour des raisons politiques.

La nouvelle génération de Burkinabé et de Béninois doit plutôt reconnaître ce différend, non pas pour se battre ou se tirer dessus, mais pour expérimenter des vertus de cohabitation, de solidarité et d’entraide qui, du reste, doivent demeurer parmi les biens que la colonisation ne peut pas nous enlever ! C’est là aussi l’âme africaine !

Bendré

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Vos commentaires

  • Le 5 mars 2007 à 20:20 En réponse à : > Burkina-Bénin : Comment résoudre notre litige frontalier ?

    Le journal a fait une analyse exacte de la situation en proposant une zone de développement locale pour ces populations frontalières afin d’éviter l’institution d’une zone de séparation qui ne servira, en tout état de cause, à rien. La volonté politique doit être de mise pour un tel projet de part et d’autre, d’autant plus que les deux chefs d’Etat s’entendent à merveille. Paul Kéré, Nancy

  • Le 8 mars 2007 à 17:47, par COMPAORE HAMADO En réponse à : > Burkina-Bénin : Comment résoudre notre litige frontalier ?

    je tire mon chapeau a Mr le president pour toute sa sagesse qu’il a toujours su utilisé pour nous tiré de toutes ses insufisances que nous avons hériter depuis des decénies.nous n’avons pas tors de le meintenir,et personnellement j’ose espérer qu’il sera toujours a la hauteur,et surtout regler ces problèmes epineus avant la fin de son mandat.je vous remercie.

  • Le 9 mars 2007 à 12:03 En réponse à : > Burkina-Bénin : Comment résoudre notre litige frontalier ?

    La perte du procès international engagé contre le Niger a quelque peu exacerbé la fibre nationaliste des Béninois : si l’on ajoute à cela le grand Nigéria qui n’attend qu’une occasion pour en découdre avec le Burkina et pour ce faire transformer le Bénin en corridor de passage (confère Libéria), il y a lieu de vite trouver une solution à ces incursions répétées. Ou on accepte tous d’aller au procès en s’abstenant de toute action tendant à un fait accompli devant la Cour ( comme avec le Mali en 1985), ou on renonce à y recourir, et nous devrons en ce moment reconsidérer plusieurs choses, car on peut ne pas vouloir aller en guerre, mais se la voir imposée par l’attitude du contradicteur. Il y a lieu pour le Burkina de re-définir urgemment sa politique des frontières avec trois voisins au moins (Mali, Niger et Bénin), au risque de se voir "grignoter" constamment de parcelles de son territoire.
    Dans tous les cas, l’alternative du conflit armée n’est point souhaitable pour aucun de nos deux pays. Mais....

  • Le 15 mars 2007 à 13:11 En réponse à : > Burkina-Bénin : Comment résoudre notre litige frontalier ?

    Comment peut-on à ce point continuer à se faire mener par le bout du nez par les Blancs ? C’est à cause d’eux qu’on en est à se tirailler pour des lopins de terre qui jadis appartenaient à une population et non à un pays donné. En voyant les choses sous cet angle les 2 parties devraient s’entendrent et non se disputer sinon cele ferait tout bonnement plaisir au colonisateur ! Enfin soyons réalistes et objectifs.

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