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Législatives 2007 : Quels candidats pour le Mouhoun

Publié le lundi 5 mars 2007 à 09h12min

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La course à l’hémicycle est ouverte pour les candidats des différentes formations et partis politiques de notre pays. La date butoir de dépôt des listes étant fixée en principe au 6 mars prochain, c’est-à-dire demain, les différents états-majors s’activent pour être dans les délais.

Cette course mettra probablement en compétition 9 partis politiques dans la province du Mouhoun. Les 84 203 électeurs potentiels joueront les arbitres pour départager l’ADF/RDA, le CDP, le MPS/PF, le PAI, le PDP, le RDB, l’UNIR/MS, l’UPR et l’UPS. Les ambitions de siéger à l’hémicycle des uns et des autres ont fait monter d’un cran le mercure du thermomètre politique sur les bords du fleuve Mouhoun.

Si dans certains partis politiques le choix des candidats s’est fait sur la base du consensus à la base, dans d’autres, le choix a été opéré par la hiérarchie du parti, si bien que, jusqu’au moment où nous tracions ces lignes, certains militants ne savent toujours pas pour qui ils doivent voter. Ce qui a fait dire à certains que si les candidats venaient à leur être imposés, ils voteront utile pour d’autres partis.

Cinq catégories de candidats figurent sur la ligne de départ au Mouhoun. Ceux qui veulent se succéder à eux-mêmes, ceux qui ont échoué aux dernières législatives, ceux qui ont échoué aux dernières municipales, ceux qui veulent signer leur retour et ceux qui ambitionnent pour la première fois de frapper à la porte de l’hémicycle.

S’il est vrai que ces candidats partent chacun avec les mêmes chances de réussite, force est de constater que la course qui mène à l’hémicycle s’annonce difficile et pourrait réserver des surprises. L’ADF/RDA veut frapper un grand coup. Le parti de l’éléphant aura sans doute comme tête de liste Korotimi Séré et Aboubacar Sidiki Ouédraogo comme second.

Le CDP Mouhoun, en proie au doute, est miné par des querelles de clans. Après avoir mené une coalition pour évincer Hakani Elisabeth Kondé du même parti aux municipales, ce clan s’est disloqué en 4 fractions rivales. Habou Korotimi, Karim Kondé, Madeleine Bonzi et Thérèse Kondé. Les deux premiers ayant échoué aux municipales dans leurs propres secteurs veulent prouver qu’il s’agissait d’un accident de parcours. Reste à savoir si « l’internement » des électeurs qui, jusque-là, semble être la stratégie de combat au CDP Mouhoun aura encore des effets.

Le MPS /PF aura pour candidats Pierre Bonzi et Célestine Garané. Ces derniers ont fait l’unanimité au sein du parti du docteur Emile Paré. Le PAI, plus que jamais auréolé de sa victoire à Pô, veut refaire le coup de sombrero. Sa barque sera menée par Samandéni Tamini et Kani Bicaba. Kani Bicaba, le producteur a été coiffé au poteau aux dernières législatives. Il compte plusieurs flèches dans son carquois. Le PDP veut conserver sa place, sinon la renforcer. Le député Suzanne Coulibaly est tête de liste.

Cependant, sur le terrain, le parti a pris du plomb dans l’aile. Autrefois le Mouhoun était considéré comme le bastion du PDP. Mais, aujourd’hui, force est de constater que le parti de feu le professeur Joseph Ki-Zerbo éprouve de véritables difficultés. Un autre parti, le RDB, fera sans doute son apparition dans le microcosme politique du Mouhoun. Ses candidats seraient des dissidents du CDP.

L’UNIR/MS, le parti de l’oeuf, a fait confiance à la vieille garde. Roger Tibiri Kohoun et Dominique Millogo en sont les porte-drapeaux. L’UPR qui a fait tanguer le CDP aux dernières législatives entend mieux faire. Ce jeune parti qui semble respirer la pleine forme veut poursuivre son ascension. Le maître d’œuvre qui n’est autre que son président Abel Toussaint Coulibaly est tête de liste.

L’UPS aura comme figure de proue Fatin Tiébo et Kalifara Yédan. Tête pensante du FFS Mouhoun, Fatin Tiébo a sans doute tiré les leçons de son échec aux dernières législatives. Il dit avoir revu et corrigé ses erreurs d’hier, ce qui lui a vallu d’être élu conseiller municipal.

Si certains Mouhounois se disent prêts à aller aux urnes le 6 mai prochain pour accomplir leur devoir civique, d’autres, par contre, se posent la question de savoir ce qui fait courir les prétendants. Le rôle du député n’étant toujours pas bien perçu, certains n’hésitent pas, au vu des émoluments de celui-ci, à lui faire un mauvais procès. Il appartient alors aux prétendants d’informer l’électorat sur le rôle du législateur, car il y va de leur intérêt. Comme le dit l’adage, on n’apprend pas à monter sur un cheval le jour de la guerre.

Par Serge COULIBALY

Le Pays

P.-S.

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