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"Tropiques Amers" ou l’esclavage français assumé

Publié le vendredi 2 mars 2007 à 08h46min

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La projection en avant première de deux épisodes sur six, de la future série télévisée française "Tropiques Amers" , s’est déroulée le 27 février 2007 au Centre culturel français (CCF), Georges Méliès de Ouagadougou.

Un Blanc aux allures de corsaire, debout dans une pirogue, invite des rameurs, eux aussi blancs, à souquer fort. Puis on aperçoit en gros plan des objets de couleurs entassés dans cette pirogue. Un de ces objets bouge, puis une tête se soulève, un visage apparaît. Il s’agit d’une pirogue contenant des esclaves au bois d’ébène. Elle s’éloigne d’un bateau négrier, au large, en direction de la plage. A la plage c’est une ambiance de port esclavagiste : colonnes d’esclaves, tonneaux, marchandises diverses, foyers incandescents, etc.

Des nègres débarquent quatre Blancs, nouvellement arrivés d’Europe. Il s’agit du Comte de Rochant, venu prendre service en qualité d’intendant du roi de France, de son épouse, de son fils et de sa fille Olympe. Une fille destinée à un riche propriétaire de plantation de canne à sucre, Théophile Bonaventure.

Le film nous plonge par la suite dans la vie quotidienne de cette plantation où la nouvelle maîtresse de maison veut imprimer sa marque à son domaine. Une vie quotidienne faite d’intrigues, de droit de cuissage, de punitions, d’infidélité, de fugues, de révoltes, de cas de conscience, etc. Ces deux épisodes présentent le passé esclavagiste français en Martinique. Un passé qui a défrayé la chronique en France au point qu’une loi a institué le 6 mai de chaque année, journée du souvenir.

La productrice de "Tropiques Amers" , Élisabeth Arnac, a loué le travail des pionniers dans ce genre cinématographique, en l’occurrence Sotigui Kouyaté du Burkina à travers son film "Le courage des autres". Jean-Michel Martial, un des principaux acteurs, se dit content que le film soit projeté en avant première en Afrique. Il y voit un hommage aux millions de morts au cours de la traversée et aux descendants de ces esclaves aux Antilles. Pour Tabara Ly, une afro-antillaise vivant à Ouagadougou "ce film est bien tourné et fait passer beaucoup d’émotions". Cette projection de "Tropiques Amers" a bénéficié du parrainage de Radio France Internationale (RFI).

Le directeur de communication de cette station, André Sarfati, dit éprouver un sentiment de fierté en parrainant ce film qui jette un regard sur cette période douloureuse qu’est l’esclavage. "Pour ce qui se passe dans ce film, le sujet évidemment est grave, c’est l’affaire des spectateurs. Nous sommes un média et notre rôle c’est d’apporter à chacun les éléments de la compréhension, de la découverte de l’analyse, de la critique et de l’appréciation", a-t-il souligné.
"Tropiques Amers" sera projeté en France le 6 mai prochain.

Alassane NEYA

Sidwaya

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