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Dialogue direct interivoiriens : Il faut de la foi

Publié le vendredi 2 mars 2007 à 08h33min

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« La plus belle femme du monde, ne peut donner que ce qu’elle a ». C’est la maxime qui vient à l’esprit lorsque l’on scrute le dialogue direct interivoiriens qui se tient dans notre capitale depuis le 5 février dernier.

Une maxime qui n’est pas, loin s’en faut, un aveu d’impuissance, mais qui traduit plutôt l’état d’esprit qui prévaut entre les protagonistes au dialogue. Lequel n’est pas délétère si tant est que « les lignes bougent » comme l’a souligné la ministre française déléguée à la Coopération, Brigitte Girardin à l’issue de l’audience qu’elle a eu hier avec le médiateur Blaise Compaoré, mais n’est pas loin d’être empreint de quelque méfiance.

En effet, la même madame Girardin a indiqué qu’il appartient aux Ivoiriens de « s’approprier le processus » en « s’inscrivant » dans le schéma du médiateur qui s’emploie à « débloquer » les choses. Cela, en ayant « un minimum de confiance entre eux ».

Car, le médiateur a déjà dégagé « les modalités concrètes et précises qui vont amener la Côte d’Ivoire à des élections démocratiques », le plus dur restant à notre sens, la mise en œuvre de celles-ci, ainsi que la désignation de leur « conducteur ».

Si jusqu’à présent les Ivoiriens ne perçoivent pas le bout du tunnel, c’est bien parce que « les en hauts de en hauts », chargés jusque-là de conduire le processus de sortie de crise, ne se sont pas entendus. Du duo Laurent Gbagbo - Seydou Elimane Diarra, au tandem Charles Konan Banny - Laurent Gbagbo, les querelles de préséance et les égos quelque peu surdimensionnés n’ont pas permis de mettre en œuvre les Accords pertinents (Linas-Marcoussis, conclusions d’Accra III, résolution 1721) adoptés et qui devaient permettre à la Côte d’Ivoire de sortir de sa longue nuit.

A ce stade de la réflexion, il faut indiquer que la constitution ivoirienne aura été pour beaucoup dans cet état de fait, son invocation ayant permis au statu quo ante de perdurer. Faut-il la mettre sous le boisseau, on n’oserait pas le dire, les textes ne valant que ce que valent les hommes chargés de les appliquer.
C’est des bâtisseurs et nationalistes convaincus dont a besoin la Côte d’Ivoire de la trempe d’un NKrumah, d’un Agostinho Neto, d’un Franklin Delano Roosevelt ou d’un Winston Churchill. Laurent Gbagbo, Charles Konan Banny, Guillaume Soro en ont, nous semble-t-il, la stature intellectuelle et le poids moral. Il manque ce « petit quelque chose », à savoir cette confiance sans laquelle aucune œuvre humaine ne peut se bâtir.

Pour l’avoir bien compris, Jésus-Christ a indiqué à ses disciples que « la confiance dans les plus petites choses, déterminent celle dans les grandes ». Il faut donc de la foi aux leaders politiques ivoiriens pour sortir leur pays de l’ornière et bâtir une nation grande et prospère ainsi que les immenses richesses du pays nous autorisent ce « rêve ». Faites-nous rêver Messieurs !

Boubakar SY

Sidwaya

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