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FESPACO 2007 : Le retour de Blaise sur scène

Publié le mercredi 28 février 2007 à 08h02min

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Depuis l’édition de 1999, on n’avait plus revu le président du Faso, Blaise Compaoré, à une ouverture du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO). Samedi dernier, lors du lancement officiel du Festival continental, jusqu’à cinq minutes avant le début de la cérémonie, les supputations allaient bon train quant à la présence effective du premier des Burkinabè à la fête.

C’est presque avec surprise que les festivaliers ont assisté à l’entrée de l’enfant terrible de Ziniaré au stade du 4-Août, qui signe pour ainsi dire son retour sur la scène... le plateau.

Comme à l’accoutumée, à l’ouverture officielle du 20e FESPACO, il y avait une animation musicale. L’orchestre national, Djata (la vieille mère), Sami Rama, la Cour suprême, le Groupe Yeleen... ont tous fait montre d’un savoir-faire, et le public, comme toujours, en redemandait.

Peu après 18 heures, Blaise Compaoré, contre toute attente, fait son entrée dans la cuvette du stade du 4-Août. On se rappelle qu’après l’édition de 1999, le président du Faso n’avait plus présidé l’ouverture du Festival, se contentant tout simplement de remettre l’Etalon de Yennenga à la cérémonie de clôture.

A l’occasion, Alpha Blondy, le rasta ivoirien, avait surpris plus d’un, en faisant fi du programme arrêté par le protocole de la cérémonie d’ouverture du 16e FESPACO, pour décocher des flèches à l’endroit de nos autorités. Alpha, alors qu’on ne s’y attendait pas, a chanté "Les imbéciles", un morceau très prisé par ses fans.

En pleine cérémonie, il a dû être arrêté dans son élan par les organisateurs, qui trouvaient sa démarche scandaleuse. Le reggae-maker alors de s’écrier : "Le président me charge de vous dire d’arrêter. Après l’ouverture officielle, nous continuerons pendant une heure et demie. La sortie d’Alpha Blondy avait en son temps fait couler beaucoup d’encre et de salive.

Est-ce cela qui avait éloigné Blaise du stade du 4-Août ?

Avec son retour sur scène, on peut considérer que l’incident est clos, et à un moment où un nouveau ministre de la Culture est aux commandes, une femme cette fois-ci, en la personne d’Aline Koala, qui inaugure son premier FESPACO en tant que chef du département.

Un événement vital

C’est donc parti pour le 20e FESPACO et en l’espace d’une semaine, Ouagadougou retiendra toutes les attentions. Baba Hama, le délégué général du FESPACO, a rendu un vibrant hommage à tous ceux qui ont patiemment écrit les pages du Festival. Hommage a également été rendu à ceux qui nous ont devancés dans l’au-delà depuis le dernier rendez-vous, dont le cinéaste ivoirien Henri Duparc, au cours de 2006. Pour lui, la présente édition verra la tenue d’ateliers et de tables-rondes, qui permettront de porter la réflexion sur la cohabitation du cinéma d’auteur avec celui populaire, collant aux réalités africaines.

Aline Koala, le ministre en charge de la Culture, qui a été très brève dans son intervention, tout en rendant elle aussi hommage aux acteurs du FESPACO et à Abdou Diouf, Secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) dont c’est la première participation, à Manu Dibango, président d’honneur de la présente édition, a invité les cinéastes africains à s’approprier le Festival.

Tidjani Serpof, directeur général adjoint de l’UNESCO, qui est venu remettre la médaille Frédérico Fellini au FESPACO, au nom de l’UNESCO, a souligné que le Festival est vital pour la survie du cinéma africain. C’est un Festival, selon lui, qui permet de faire la promotion d’un cinéma qui autorise à se regarder dans le miroir de l’autre, ce qui justifie bien le thème de la présente édition : "Cinéma africain et diversité culturelle". C’est pour tout cala, ajoutera-t-il, que l’UNESCO a décidé de l’octroi de la médaille au FESPACO, la 3e après celles attribuées aux Festivals de Cannes et de Marrakech.

La lettre de Yeleen est parvenue

L’ouverture du FESPACO, c’est aussi le spectacle. En plus des intermèdes musicaux, il y a eu samedi dernier, après la projection des extraits des 19 films en compétition dans la catégorie longs métrages, les félicitations du président du Faso aux réalisateurs présents, la prestation du groupe de l’océan Pacific "Show Tahiti Nui", le spectacle d’ouverture monté par Amadou Bourou... le Groupe Yeleen. Ce Groupe, au même titre que Bill Aka Kora, a enflammé le stade du 4-Août par une sortie époustouflante. Yeleen s’est particulièrement illustré de fort belle manière, avec son titre Dar-Es-Salam (Pays de paix), adressé à Blaise Compaoré, chargé de transmettre le message à Laurent Gbagbo, Guillaume Soro, Abdoulaye Wade, Idriss Déby... Jacques Chirac, Tony Blair, Georges Bush.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que la lettre de Yeleen est parvenue à son destinataire, et le groupe est enfin soulagé, lui à qui on avait refusé de chanter le même morceau, récemment à une tribune où étaient présents plusieurs de nos dirigeants, réunis en sommet à Ouagadougou.

Le 20e FESPACO est en marche, et l’Etalon d’or sera décerné au plus méritant au soir du 3 mars 2007, quelques jours seulement après la remise des César en France et des Oscars à Hollywood. Le spectacle son et lumières a sonné le compte à rebours du dernier acte.

D. Evariste Ouédraogo

L’Observateur

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