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Dialogue Inter-ivoirien : Ni grand manguier, ni rônier ; simplement les deux

Publié le lundi 19 février 2007 à 09h09min

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Les négociations entre protagonistes de la crise politique en Côte d’Ivoire débutées le 5 février ont amorcé leur dernier virage depuis le 14 février dernier. Ainsi la dernière ligne droite qui conduit vers la rencontre directe Gbagbo-Soro pourrait se matérialiser cette semaine et les propositions des deux parties, représentants du pouvoir et des Forces nouvelles, seraient finalisées.

Plaise à tous ces fils et filles de l’Eburnie qui ont fait le déplacement de Ouagadougou que le 19 septembre soit un point noir dans l’histoire politique de ce pays. Un souvenir à ranger accompagné d’un "plus jamais çà".

Tout le monde s’accorde pour dire que jamais les Ivoiriens n’auront été si près de la paix. Une paix pour laquelle, ils ont bénéficié de la présence de la communauté internationale à divers niveaux. Depuis Marcoussis, Accra, Dakar. L’adage qui veut que "quand la maison de ton voisin brûle, tu lui portes secours parce que le feu peut s’étendre jusqu’à la tienne" n’ a jamais connu une matérialisation en Afrique de l’Ouest que ces dernières années. La Côte d’Ivoire, et aussi d’autres foyers de tensions.

Et à chaque fois, de bonnes volontés y sont accourues, mandatées par des organisations régionales ou panafricaines. Dans les différentes crises dans la sous-région Ouest africaine, les bons offices de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) n’ont jamais fait défaut.

Ce qui contribue à chaque fois à mettre sous les rampes de l’actualité, les premiers responsables de ces organisations de développement et de regroupements. Blaise Compaoré, président en exercice de la (CEDEAO), ne devra donc pas s’y soustraire.

Déjà une mission sous les auspices de la communauté conduite par l’ancien président nigérian le général Ibrahim Badamassi Babangida a effectué un déplacement à Conakry et devra incessamment lui faire le point . Une sortie infructueuse pour une crise dont il faut trouver des remèdes tant « la Guinée est un pays très très important pour l’Afrique de l’Ouest » pour reprendre les propos de l’ancien président nigérian.

Surtout que ce dossier fait partie des tout premiers auxquels Blaise Compaoré doit s’attaquer si on s’en tient aux conclusions du sommet de Ouagadougou des 19 , 20 et 21 janvier derniers de la CEDEAO. Les Burkinabé qui suivent les actions de Blaise Compaoré dans les différentes médiations, lui reconnaissent le mérite de parvenir à réconcilier des frères « ennemis ».

Aujourd’hui, à la faveur des négociations directes inter-ivoiriennes, il est heureux d’entendre les jugements de l’opposition burkinabé sur les actions d’un homme sur qui d’ordinaire, elle donne plus d’épines que de roses. Il en est ainsi du chantre du « tékré » connu pour ses remontrances, et sa verve hostile au dirigeant de la IVe République qui affirme avoir une appréciation positive. Avec lui d’autres hommes politiques nationaux saluent la rencontre de Ouagadougou.

Ainsi un des leaders de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a simplement demandé à Blaise d’être le grand manguier, le baobab et non le rônier. Quand on sait que l’ombrage du manguier déteint sur ceux qui sont juste au-dessous, alors que le rônier arrose ceux qui se trouvent à distance, on n’ a plus besoin de deviner ce que cache cette métaphore.

En d’autres termes, que Blaise Compaoré s’occupe des problèmes internes d’abord. Plutôt l’un que l’autre, les politiques doivent se rendre à l’évidence que l’intégration telle que prônée veut que les dirigeants suivent maintenant leur peuple et qu’ils soient à la fois « manguier » et « rônier ». A la vérité l’un ne pourra plus aller sans l’autre. Il y aura de moins en moins des îlots de paix, de stabilité, d’abondance submergés par des océans de désastres, de guerres et de famine.

Si alors le rônier et le grand manguier peuvent former une paire, c’est tant mieux pour les populations de notre sous-région et un grand pas vers l’intégration. Il est de notre devoir de faire en sorte que ni "indifférence, ni ingérence" du président de la Commission de l’Union africaine soit réalité. Si la crise que traverse la Guinée doit sa solution à la médiation de la CEDEAO, alors que le président en exercice prenne son bâton de pèlerin. Si tant est que la paix n’a pas de prix. Et pour gagner la bataille de la stabilité, du développement, aucune action n’est de trop.

Jean Philippe TOUGOUMA

Sidwaya

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