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XXIVe Sommet Afrique-France : Bientôt une université du coton au Burkina

Publié le lundi 19 février 2007 à 09h21min

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C’est fini pour le XXIVe sommet Afrique-France. Les rideaux ont été tirés le vendredi 16 fevrier sur cette grand-messe des dirigeants africains et français qui, durant deux jours, ont discuté des conflits en Afrique mais aussi de l’apport du continent dans l’équilibre du monde. En attendant Egypte 2009 pour le prochain sommet, que peut-on retenir de Cannes 2007 ?

Les chefs d’Etat ont exprimé leur vive préoccupation face à la crise guinéenne et ont appelé les autorités guinéennes à honorer leurs engagements. Jacques Chirac a invité les candidats à l’Elysée à prendre conscience de l’importance capitale de l’Afrique pour le monde.

Sans être le point central de ce XXIVe sommet, le Darfour a constitué tout de même une préoccupation qui a semblé avoir trouvé une lueur d’espoir. En effet, un accord a été signé entre les présidents soudanais Omar El Béchir, tchadien Idriss Déby Itno et centrafricain François Bozizé en présence de leurs homologues Jacques Chirac, Hosni Moubarak, Omar Bongo Ondimba et Dénis Sassou Nguesso.

Dans cette déclaration dite de Cannes, les signataires réitèrent leur engagement à respecter les souverainetés et à ne pas soutenir les mouvements armés, souhaitent la mise en place d’instances de concertation active entre le Soudan, le Tchad et la Centrafrique et enfin soutiennent la poursuite de l’engagement de l’ONU et de l’Union africaine.

Si cette signature a été saluée de part et d’autre, il est encore très tôt de croire en la résolution de cette crise du Darfour parce que dès le lendemain au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, le président soudanais ne semblait pas favorable à l’envoi des Casques bleus de l’ONU dans la zone. Il est pourtant d’accord pour le soutien technique et matériel de l’ONU aux forces de l’Union africaine.

Autre crise, autre décision. Les chefs d’Etat ont exprimé leur vive préoccupation face à la crise guinéenne et ont appelé les autorités guinéennes à honorer leurs engagements conformément à l’accord signé le 27 janvier avec les syndicats. Ils ont de ce fait appuyé les efforts de la CEDEAO et de l’Union africaine dans la recherche de solutions.

Ces crises n’ont toutefois pas éclipsé les autres points à l’ordre du jour.Aussi, a-t-on parlé des matières premières en Afrique notamment le coton qui constitue la première richesse des pays sahéliens. La relance et l’approfondissement du partenariat Europe-Afrique, la mise en place de mécanismes innovants pour atténuer les effets de la volatilité des cours mondiaux ont été préconisés.

Dans la même lancée, il est prévu la création d’une université du coton au Burkina Faso à Bobo-Dioulasso courant 2007/ 2008 soutenue par la France et l’Union européenne . Si Bobo- Dioulasso reconnue mondialement comme le cœur du coton africain a été choisie pour abriter cette université première du genre, cela est dû non seulement au dynamisme de nos cotonculteurs, mais aussi à l’engagement du président Blaise Compaoré pour la défense du coton africain dans toutes les tribunes .

Cette université selon les dires, formera par cycle une trentaine d’étudiants Bac+ 3 pour l’obtention de master dans les différentes filières du secteur coton . Toute chose qui favorisera la modernisation de ce secteur assez porteur pour nos économies.

Rappelons que cette corbeille(commission ) des matières premières a été présidée par le président Blaise Compaoré.
On retiendra également cette adhésion volontaire de 18 pays africains à l’UNITAID lancée à New- York en septembre 2006 pour une facilité internationale d’achat de médicaments. En signant cet accord, ces pays dont le Burkina Faso, marquent ainsi leur engagement dans la lutte contre les trois pandémies les plus meurtrières à savoir le SIDA, la tuberculose et le paludisme. Malgré ses crises, ses problèmes, l’Afrique demeure un trésor qui attise les appétits.

Et Jacques Chirac n’a pas manqué de le souligner. « L’Afrique commence à être entourée, voire courtisée. Je m’en félicite, car je me bats depuis des années pour qu’on lui accorde davantage d’attention » Il a, de ce fait, interpellé les candidats pour sa succession à l’Elysée pour qu’ils prennent conscience de l’importance capitale de l’Afrique pour le monde. Il continuera certainement à mener le combat pour cette nouvelle Afrique même s’il n’est plus à l’Elysée et n’ira pas au Caire en 2009 pour le XXVe sommet. Avant tout, il reste un ami de l’Afrique comme il l’a clamé lui-même : « J’aime et je respecte l’Afrique ».

A la différence de la cérémonie d’ouverture qui a connu une solennité, la clôture a été très sobre et s’est résumée en une conférence de presse animée par Jacques Chirac entouré des présidents Amani Toumani Touré du Mali et John Kufuor du Ghana. Mais dans tous les cas, Jacques Chirac peut se réjouir des conclusions de son dernier sommet même si elles ne sont pas à la hauteur de toutes les attentes.

Zakaria YEYE,
Envoyé spécial à Cannes

Sidwaya

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