Comme nous l’avons déjà écrit, ce collège d’appréciation composé de 34 membres et dirigé par Abdoulaye Sougouri, SG de la section, a connu de 25 dossiers dont 5 candidatures féminines. Il s’agissait de 15 candidats à la liste des titulaires (dont 4 femmes) et 10 candidats à la suppléance (dont 1 seule femme.) Les critères d’appréciation, on le sait maintenant, sont au nombre de trois. Il y a le militantisme actif, la popularité et la bonne moralité des postulants. De là découlera l’appréciation générale.

Tel au tribunal, le président du collège d’appréciation appelait chaque dossier et posait les questions : Est-il un militant actif ? Est-il capable de contribuer à une victoire éclatante du parti (popularité) ? Est-il propre (moralité) ? Selon nos informations, un peloton de six candidats et mené par le leader incontesté du CDP Yatenga (a Salfo comme ses camarades politiques l’appellent ici), s’est détaché du groupe. Ce sont donc :

 Salif Diallo, docteur en droit et ministre d’Etat. Il est le vice-président du parti et chargé de l’orientation politique au sein du BEN mais aussi commissaire régional du CDP au Nord. Lui, personne ne lui dispute sa place de leader. Il est celui qui a remporté le maximum de suffrages du collège d’appréciation. S’il choisit d’obtenir du Bureau politique national une place de choix sur la liste nationale, il pourrait laisser à Yacouba Barry dit Bo de conduire la liste provinciale. Cela ne paraît pas évident si le président de l’ADF/RDA, Me Gilbert Ouédraogo doit conduire la liste de son parti au Yatenga.

 Yacouba Barry, DG de la maîtrise d’ouvrage du projet Ziga et ex-DG du CBMP. Il a été directeur de campagne de son parti dans la région du Nord aux deux dernières élections, à savoir les municipales de 2006 et la présidentielle de 2005. Faut-il noter aussi que Yacouba Barry est issu d’une famille supposée incontournable et bien courtisée en politique au Yatenga ? La famille Barry des Silmimossi de Bema (vers Yako). C’est son oncle direct, le député RDA Nouhoun Barry, qui y règne actuellement. Et il paraît que ce dernier aurait vu sa candidature rejetée à l’ADF/RDA cette fois-ci.

 Le député Cécile Beloum ou Tibo Ouédraogo a l’état civil. Originaire de Kossouka, sage-femme d’Etat et ancienne DG de l’ENSP de Ouahigouya, le député Cécile Beloum dirige une célèbre association de lutte contre le Sida à Ouahigouya : l’association AMMIE. Selon certaines sources, le principe de quota que le CDP réserve aux femmes lui donnerait, en plus de sa popularité que lui confère son association de lutte contre le VIH/Sida, un avantage sur Jacob Ouédraogo, le gouverneur du Centre-Est ( Tenkodogo).

 Jacob Ouédraogo, cet administrateur civil, originaire de Barga avec des liens à Zogoré (il est né à Règa à quelque 6km de là) qui a été haut-commissaire de la province du Yatenga pendant 7 ans quand il n’y avait pas encore les gouverneurs. C’était donc la première personnalité administrative de la localité. Il aurait même été pressenti à un moment donné pour un poste ministériel sous Kadré Désiré Ouédraogo.

 Il y a aussi Mamadou Ouattara dit Kountché, un des fidèles lieutenants de Salif Diallo. Il est membre du BPN et de la coordination provinciale, SG adjoint du CDP Yatenga, maire de la commune rurale de Tangaye et président régional de l’AMBF / Nord (l’Association des municipalités du Burkina Faso). L’enfant de Goutoula fait partie des têtes pensantes du CDP Yatenga si ce n’est lui l’intellectuel de la section. Proviseur du lycée professionnel de Ouahigouya, il a été directeur de campagne de son parti à Tangaye en 1998 et 2002, superviseur de campagne dans le même département en 2005 et 2006.

 Amsétou Nomtondo Madeleine Ouédraogo, plus connue sous le nom de Madeleine Koom, présidente de l’Association Koom pour l’autopromotion des femmes du Yatenga du nom de feu son père le Yatenga Naaba Koom, la princesse du Yatenga et membre du CES se fait de plus en plus présente sur le terrain du développement rural depuis quelques années avec son association.

Du côté des candidats à la liste des suppléants, 4 dossiers ont particulièrement frappé dans l’oeil du collège d’appréciation des candidatures du CDP Yatenga. Dans ce groupe, au-delà de la bonne note obtenue du collège, la fille de Somyaga, l’ingénieur agronome et chercheur au CNRSS Mamounata Ouédraogo/Belem semble être rassurée d’être retenue ne serait-ce qu’au nom du principe du quota genre. Membre du BPN, elle est la seule femme à avoir postulé pour la suppléance.

Nandian Ismaël Ouédraogo de Bougouraoua. Juriste, chargé d’affaires professionnelles à la direction de la clientèle Entreprises et professionnelles de la BICIA-B / Ouaga, il est le fils naturel et spirituel d’un vieux loup de la scène politique du Yatenga : Amadé Bougouraoua Ouédraogo. Membre fondateur du RDA, celui-ci était effectivement sur les rives du Djoliba (au Mali) en octobre 1946 à la naissance du Rassemblement démocratique africain. Premier maire élu de la ville de Ouahigouya, le père de Ismaël Nandian Ouédraogo est resté attaché à la terre, à la paysannerie et au développement rural et ce bien qu’il ait occupé les hautes fonctions (dans des gouvernements et à l’Assemblée nationale de la Haute Volta). Si fait qu’il a légué à son fils, en héritage, un carnet d’adresses politique, son association de promotion de la technique culturale le zaï et une popularité au sein des masses paysannes. Révélé à la scène politique à la faveur des municipales de 2006, Ismaël Ouédraogo a réussi, pour un coup d’essai, un coup de maître. Face au CDP, il a été élu sur une liste ADF/RDA au secteur n° 7 de Ouahigouya. Les 2 autres cités sont Boubacar Ouédraogo et El hadji Salam Docteur Ouédraogo. Le premier, directeur provincial de l’Agriculture, de l’hydraulique et des ressources halieutiques du Zondoma, est membre du Bureau politique national. Le second, un attaché de santé en ophtalmologie, à la retraite, est membre de la coordination provinciale du CDP/Yatenga. Il est aussi le président de l’Association des maraîchers du Yatenga.

En outre, il y aurait des grosses pointures qui, malgré leur poids politique au sein du parti, n’auraient pas été bien notées. Même si, pour la décision finale, le sommet à qui revient le dernier mot peut ne pas suivre le collège d’appréciation dans sa notation. Selon nos informations, sont de ceux-là, 3 membres du Bureau politique national. Il y aurait Mahamoudou Ouédraogo dit Samady qui fut ambassadeur du Burkina Faso en Arabie Saoudite, puis secrétaire général du MEBA. Les anciens députés Oumarou Dano Sawadogo de Kalsaka et Wend-Yellé Sawadogo de Kossouka seraient logés à la même enseigne.

En dehors de ces 2 lots distincts, il y a le peloton de 12 candidats aux fortunes diverses : 6 candidats à la liste de titulaires et autant de candidats à la liste de suppléants. Parmi eux, on compte des membres du Bureau politique national, des membres de la coordination provinciale du Yatenga et des conseillers municipaux et régionaux. Même si certains semblent s’afficher comme de parfaits anonymes, en tout cas sur le plan local, toujours est-il que nous avons pu glaner quelques informations sur tout le monde. Ils ont pour noms, et par ordre alphabétique, Amadé Kabaré Belem, secrétaire permanent du CONASUR, Kadiatou Ouédraogo dite Kadietou Monsin, qui fut la 1re responsable de l’Union des femmes du Burkina Faso au Yatenga sous la révolution d’où son surnom de Pagb-naaba, Mady Ouédraogo, instituteur principal en service à la CEB Ouahigouya n°1. Mamadou Ouédraogo de la pharmacie Wend-Raabo, délégué CDP du secteur n° 13 de Ouahigouya. Mamadou Traoré, cadre des impôts en service à Ouagadougou et ressortissant de Koumbri, Nougatara/Zorome Gnoné, agent de santé à Ouagadougou. Du côté des candidats à la suppléance, il y a, et toujours par ordre alphabétique, Abdoulaye Zamko Sawadogo, entrepreneur, conseiller municipal au secteur n° 4 de Ouahigouya et président de l’Union Sportive Yatenga (USY), Boureima Matourkou Ouédraogo, ancien SG du CDP/Yatenga. Jean Baptiste Toé dit Maki le Samo de Ouahigouya, entrepreneur, Nobilo Moumouni Ouédraogo, DREBA du Nord et fils de Rambo, Dr Seydou Sawadogo, conseiller municipal de la commune rurale de Séguénéga, El hadji Souleymane Sawadogo de Kalsaka.

Enfin, à la lecture de cette liste, on peut dire qu’il y a des absents. Comme nous l’avions écrit dans notre édition du 29 janvier 2007, aucun des maires (ni l’actuel ni ses prédécesseurs) n’a postulé. Ce qui revient à dire que le SG du CDP/Yatenga et maire de la commune urbaine de Ouahigouya, Abdoulaye Sougouri n’est pas partant, de même que Simplice Ouédraogo et Issa Joseph Diallo, mais aussi le député Bernard Lédéa Ouédraogo qui confirme par là sa retraite politique annoncée en début d’année.

Il y a d’autres grosses légumes qui manquent à la liste, tels que le ministre Boureima Badini qui, soit dit en passant, n’a jamais postulé à un poste électif, Arzouma Alphonse Ouédraogo, secrétaire permanent des Engagements nationaux ainsi que Aboubacar Sawadogo, président du conseil régional et Dominique Barry, ancien député.

Par Diouldé Sadou DIALLO

Le Pays