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Législatives 2007 : Les partis sauront-ils mettre les Hommes qu’il faut à la place qu’il faut ?

Publié le mercredi 14 février 2007 à 08h41min

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Les élections législatives au Burkina devraient avoir lieu le 06 mai prochain. Une quatrième législature d’affilée, c’est incontestablement un signe de stabilité politique qui gagnerait à être renforcée.

En effet, il est bon que stabilité politique rime avec maturité démocratique et que l’engagement de tous les acteurs converge vers une synergie favorable au développement socioéconomique. Comment y parvenir si les populations ne s’approprient pas véritablement le processus électoral par un exercice conscient, plein et entier de leurs droits de citoyens notamment celui d’être électeur ? Ce combat n’est pas gagné d’avance.

On a vu que la révision des listes électorales du mois de janvier n’a pas déplacé grand monde et il faut craindre le syndrome de l’abstention qui affecte les vieilles démocraties européennes. De fait, malgré les débauches énormes d’énergies dans l’animation de la vie politique, les taux de participation aux scrutins restent bas. En dessous de 50% pour la plupart.

Cette désaffection des citoyens à l’égard des scrutins menace aussi les démocraties émergentes et pour plusieurs raisons. Mais on retiendra particulièrement que le discours des acteurs politiques n’offre pas, d’un parti à l’autre, des différences fondamentales pour inciter les électeurs à aller voter. Les notions " droite " " gauche " ne veulent plus dire grand-chose.

Pour prendre l’exemple français, on voit un Nicolas Sarkozy chasser sur les terres de Jean-Marie Le-Pen ou une Ségolène Royal reprendre les thèses d’un Olivier Besancenot. On en déduit que de l’extrême droite à l’extrême gauche française, les différences dans les programmes politiques sont une question de nuances.

De fait, un gouvernement de gauche ou de droite dans la France d’aujourd’hui ne créera pas une rupture fondamentale dans les orientations politiques et économiques. En Afrique et particulièrement au Burkina, à l’image de la France , il ne peut pas y avoir mille et un projets de société. Nos acteurs politiques devraient le savoir. La préoccupation fondamentale des Burkinabè, c’est se sortir de la pauvreté. On voit mal un parti burkinabè gagner la sympathie des citoyens burkinabè en dehors de cette bataille pour le développement.

C’est dire qu’en matière de programme politique, tous les partis sont logés presqu’à la même enseigne. Quelle que soit donc la nouvelle majorité qui sera issue des législatives à venir, les défis du développement pour le Burkina sont bien connus : Valorisation des ressources humaines, élargissement des opportunités de création de richesses, modernisation des infrastructures économiques et de services, soutien aux secteurs productifs... Les partis politiques burkinabè sont donc avertis. Ceux d’entre eux qui tiendront des discours surréalistes avec des invectives à n’en point finir, risqueront de se mordre les doigts au lendemain du 06 mai 2007.

Du reste, les électeurs s’identifient d’abord aux candidats, aux chefs de partis avant de se référer à leurs programmes qui comme on l’a vu ne sont pas si différents les uns des autres. Le choix des hommes et femmes qui brigueront le mandat de député a donc une grande importance dans l’issue du scrutin. Ce n’est pas pour rien que certains partis prennent le taureau par les cornes dès à présent. Mais auront-ils suffisamment de tacts pour être à l’écoute de leurs électeurs pour mettre les femmes et les hommes qu’il faut, à la place qu’il faut ?

Djibril TOURE

L’Hebdo

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