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CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

Publié le mercredi 14 février 2007 à 08h51min

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"Analyse critique sur l’excellence attribuée au commissaire politique régional du Centre-Est", tel est l’objet de la lettre ci-dessous que Laoussény Ouédraogo, militant CDP, ancien maire, a adressée au président du parti. Il y dénonce des anomalies qui auraient prévalu dans les appréciations des candidats à la candidature

"Camarade Président,

En ma qualité d’observateur avisé de la scène politique de ma province, et ce, pour avoir exercé entre autres fonctions, celle de maire de la commune urbaine de Tenkodogo de 1995 à 2000, je voudrais très respectueusement me permettre d’attirer votre bienveillante attention sur les dérives démocratiques ayant actuellement cours, et dont les conséquences, à court terme, peuvent être préjudiciables aux élections législatives du 6 mai 2007 pour notre parti et, à moyen terme, compromettre par ricochet le programme quinquennal de Son Excellence Monsieur le Président du Faso.

Compte tenu de la situation qui prévaut actuellement, je me vois dans l’obligation de sortir de mon mutisme pour dire la vérité, la vérité nue sur les insuffisances ayant jalonné le processus d’évaluation des candidats à la candidature. D’ailleurs, Charles Péguy déclare bien à propos ceci : "Qui ne gueule pas la vérité quand il la sait se fait le complice des menteurs et des faussaires".

La vérité étant l’expression sincère et sans réserve de ce que l’on sait, je vais aux faits c’est-à-dire au déroulement des travaux proprement dits du collège d’appréciation des candidats à la candidature tels que rapportés par quelques animateurs profondément affectés par ce qu’ils ont vécu après-coup.

Concernant la procédure d’évaluation des candidats à la candidature, les consignes du parti n’ont pas été respectées. En effet, les membres de la section au nombre de dix-neuf (19), dont quinze (15) qui résident dans la seule ville de Tenkodogo, ont fait l’objet d’instrumentalisation à outrance. Ainsi, les représentants de proximité de l’ électorat que sont les treize (13) secrétaires généraux des sous-sections et les neuf (9) maires du parti ayant été mis devant le fait accompli et sérieusement intimidés n’avaient d’autres choix que de s’aligner, de peur d’être mal vus par le coordonnateur.

Le comble est que désormais les appréciations issues des travaux du collège ne reflètent nullement la volonté de la majorité, et ne collent pas avec les besoins de redynamisation du parti dans la province.

C’est dans la soirée du samedi 27 janvier 2007 que le camarade Bedouma Alain Yoda a organisé dans sa villa cossue de Tenkodogo une réunion secrète regroupant le noyau "dur" des 15 résidents, acquis entièrement à sa cause avec lesquels il a partagé ses préoccupations sur les appréciations des candidats à la candidature qui se résument aux points ci-après :

a) proscrire à tout prix l’idée de vote ;

b) apprécier négativement certains candidats susceptibles de lui porter probablement ombrage ;

c) parvenir à imposer cette vision des choses aux autres membres du collège convoqués pour le lendemain à 7 heures pour concertation préalable avant l’heure de réunion prévue pour 10 heures avec les membres du Bureau politique venus de Ouagadougou.

C’est à partir de ce scénario conçu par Bedouma Alain Yoda que le maire de Tenkodogo, Secrétaire général de la Section du Parti prendra la responsabilité de faire valider ces directives informelles avec les autres membres du collège d’appréciation.

Le dimanche 28 janvier 2007, tous les membres du collège d’appréciation convoqués se sont retrouvés autour du Secrétaire général de la Section pour s’accorder sur les modalités pratiques avant le début de la séance des travaux.

Au cours de cette rencontre l’idée de vote préconisée est à peine effleurée. Elle est même battue en brèche au profit du consensus dont l’adoption n’a pas fait l’objet de concertations poussées. Ce qui aurait permis aux membres de s’accorder sur la manière de procéder dont notamment l’obligation de laisser chacun se prononcer en toute indépendance et connaissance de cause sur chaque candidature.

Finalement, c’est dans un flou total que les membres se sont rendus dans la salle de rencontres pour débuter les travaux. De toute évidence, cette ambiguïté devait favoriser les concepteurs et les exécutants du scénario préalablement arrêté. C’est donc sans surprise aucune que les résultats des travaux qui se sont déroulés de 10 heures à 16 heures environ autour d’une trentaine de candidatures ont été concrétisés avec tout naturellement les insuffisances ci-après :

1. les appréciations sont restées purement qualitatives, abstraites alors qu’elles auraient dû être matérialisées, soutenues par des chiffres pour attester leur effectivité ;

2. Les candidats qui « émergent » de leurs appréciations sont généralement des personnes inconnues sur la scène politique locale, des fantoches pour ainsi dire ; soit des personnages falots et très peu crédibles, soit enfin des personnes émoussées appartenant au troisième âge.

Ces choix sont ceux retenus par le camarade Bedouma Alain Yoda pour se maintenir durablement dans la province sans aucune perspective de relève ou d’alternance à sa personne.

Cette situation n’augure naturellement pas des lendemains rassurants, sinon inquiétants pour notre parti.

En s’attachant à l’unique appréciation "Excellent" abusivement octroyée au camarade Bedouma Alain Yoda, on est en droit de se poser légitimement les interrogations suivantes :

1. Peut-on être "excellent" quand on sait que la position du CDP dans la province du Boulgou ne fait que régresser après les toutes premières élections du CDP réalisées en 1997 ?

2. Peut-on être "excellent" quand tout un axe, en l’occurrence celui de Zabré, Zonsé, Zoaga a échappé au CDP au profit de l’UPR lors des élections municipales d’avril 2006 ?

3. Peut-on être "excellent" quand le contrôle de Komtoega, le propre village de Bedouma Alain Yoda lui-même, a échappé totalement au CDP au profit de l’UPR lors des municipales d’avril 2006 ?

4. Peut-on être "excellent" quand quatre-vingt-dix-huit (98) militants sur environ deux cents (200) exclus du Parti lors du dernier congrès, soit près de la moitié, sont originaires de la région du Centre-Est dont Bédouma Alain Yoda est le

coordonnateur politique régional ?

5. Peut-on être "excellent" quand les communautés, jadis en parfaite harmonie, sont aujourd’hui plus que jamais divisées ?

6. Peut-on être "excellent" quand d’autres forces politiques sont en train de dominer le CDP dans la province ?

De mon point de vue qui est certainement celui de la majorité des populations du Boulgou, cette appréciation relève d’une complaisance abjecte, loin de toutes les réalités espérées.

Camarade Président du Parti, vous êtes interpellé au plus haut point pour l’intérêt supérieur de notre parti, en tant que parti qui gère les destinées du Burkina Faso, pour trouver des solutions idoines à cette situation de catastrophe politique entretenue par le camarade Bédouma Alain Yoda dont l’unique salut politique a été sans conteste l’heureux avènement du CDP en février 1996.

En effet, aux premières élections municipales de février 1995, le RSI de Bedouma Alain Yoda a réalisé un score minable de soixante- dix-huit (78) voix réparties sur l’ensemble des six (6) secteurs de la commune de Tenkodogo.

Camarade Président, mon intention ici est de vous fournir davantage d’informations complémentaires sur la situation critique du CDP dans la province du Boulgou.

Je vous prie d’agréer, camarade Président, les assurances de mes salutations militantes."

Ouagadougou, le 12 février 2007

Laoussény OUEDRAOGO Zogona
secteur 13
Tél. : 50 36 10 57

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 14 février 2007 à 21:16 En réponse à : > CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

    Toi Laousséni, tu es un mauvais esprit et tout un chacun sait comment tu as géré la mairie et ta députation.
    Le simple fait d’évoquer le caractère "cossu" de la villa de Monsieur Le Ministre de la Santé, YODA, prouve que ton argumentation n’est pas objective. Tu n’es pas le seul à tenkodogo à vouloir la mort de notre province. Il y a aussi le chef de Tenkodogo qui fait n’importe quoi alors même qu’il est membre du Bureau politique du C.D.P.. En fait, pour toi et le chef de Tenkodogo, tout ce qui n’est pas mossi ou sorgho n’a pas droit d’exister au Boulgou. Vous vous trompez énormément, car, cette façon de faire est malsaine pour le peuple du boulgou.
    Pour ma part, je ne suis ni du C.D.P., ni de l’A.D.F./R.D.A., ni de l’U.P.R., ni du parti de Monsieur YODA. Mais je trouve que ton comportement à travers cette lettre au Président du Parti est simplement inadmissible, éhonté.
    Que fais-tu pour assurer un large rassemblement au C.D.P. pour sa victoire ? Rien et rien, rien que le dénigrement de Monsieur YODA que je ne connais même pas, mais qui a le mérite de se battre pour faire avancer notre province et le Burkina tout entier à travers les programmes médicaux du Faso. Pourquoi ne pas aller discute ouvertement avec Monsieur YODA ? Tu préfères écrire directement au Président du Parti pour étaler au grand jour la division que toi et les autres accolytes de l’acabit du chef de Tenkodogo tentent de péréniser au Boulgou. L’avenir de Tenkodogo ne passera certainement pas par vous car ce n’est pas de cette façon que vous aller promouvoir le progrès au Boulgou et au Burkina.
    S’il y a bien des détracteurs du programme politique de Monsieur COMPAORE, c’est bien toi et le chef de Tenkodogo. Vous vous opposez à toute forme de réforme et de progrès à Tenkodogo. Pour preuve concrète, le chef de Tenkodogo, sous le motif fallacieux et rétrograde a demandé aux commerçants de ne pas déménager à la nouvelle gare et au nouveau marché parce que l’ancien marché serait un lieu de sacrifice. Quelle obscurantisme pour un intellectuel comme ce pharmacien, devenu, par la force des choses, chef de village. Même son père se retournerait dans sa tombe, car il était apparemment plus progressiste que le fils. Normal, il a fait Dakar alors que le fils a fait Moscou, le village des bolchéviks. Quant à Laousséni, les mots me manquent pour qualifier son mauvais esprit et son imposture. Quelle mouche a pu le piquer ? Ces arguments sont ceux d’un observateur attentif et placé hors du sérail politique. Je n’ai aucune ambition politique au Burkina même si j’en ai les qualités pour l’action politique et je souhaitais rétablir ma vérité des choses, car, la vérité de Laousséni est, en réalité, la traduction d’une aigreur, d’une vengeance, d’une jalousie inavouable et inavoué. L’excellence n’existe pas. C’est une vertue à laquelle, chacun de nous doit tendre vers...cet idéal. Pasek Tallé. Tenkud bila.

    • Le 17 février 2007 à 20:23 En réponse à : > CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

      Pour quelqu’un qui je pense intervient pour apporter une touche construtive, c’est vous le tenkud bila. ayez le courage de signer votre nom au moins. Pourquoi en discuter directement quand tu peux y allez en utilisant la presse ?
      Je pense que c’est politiquement correcte. C’est vrai qu’au cours de la dissertation de Laousséni quelques lignes apparaissent, nous laissant croire qu’il a un probleme personel avec le sieur Yoda.
      Exprimons dans le respect et surtout ayons le courage de signer.
      Bertrant Gansore
      Patte D’Oie, Ouagadougou

      • Le 20 février 2007 à 20:11 En réponse à : > CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

        Mon Cher Bertrand,

        Le nom et l’identité n’ont, en tout état de cause, aucune importance dans le débat d’idées. Je vois que vous partagez mon point de vue sur l’hypothétique problème personnel qu’a ce Monsieur Laousséni avec le Ministre de la Santé.
        Pour le reste, je considère qu’il s’agit purement et simplement d’une dénonciation calomnieuse qui pourrait faire l’objet d’une procédure pénale contre son auteur, tellement, les faits sont grossiers et diffamatoires. En politique, tous les coups sont permis jusqu’à la limite de ce que vous avez appelé "le politiquement correct". Je ne partage pas votre point de vue sur cette appréciation dans le cas d’espèce. C’est même incorrect de la part d’un partisan du C.D.P. vis-à-vis d’un membre du Bureau politique National. Mais je ne prétends pas détenir la vérité et ignore le but poursuivi par le sieur Laousséni. Ce qui m’agace, c’est l’obscurantisme ambiant qui sévit à tenkodogo. Tankud Bila

        • Le 23 février 2007 à 03:02 En réponse à : > CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

          Drole de contestation ! Cette affrontation au devant de la presse entre l’ancien edyle de Tenkodogo, et l’actuel ministre de la sante met simplement a nu les insuffisances de notre jeune systeme democratique. je suis burkinabe vivant aux USA, et j’observe de tres pres l’evolution de la situation politique au pays. Il est vrai que l’ancien maire est alle loin dans ses propos, mais il a decrie certains faits qui restent tout de meme poses a savoir le non respect des textes. C’est le propre des politiciens africains de tordre le cou aux textes selon les situations qui les arrangent. L’ex maire l’a probablement fait de meme pendant son mandat. Ce debat qui se mene donc se rapporte a mon avis au traffic d’influence, a l’honneur et a l’argent que se font certains compatriotes une fois elus. c’est la course, la competition pour le gain facile au lieu de l’engagement personnel pour le service communautaire. Peu de nos politiciens cernent aujourd’hui le sens profond du service public, qui passe par un don de soi. Le choix des candidats a la legislature par les bonzes d’un parti me parait injuste en ce sens que tout militant doit pouvoir aspirer au service public. Si le choix est laisse a un cercle restreint de bonzes, seulement les poulains de ces bonzes se verront selectionnes a l’antipode de la volonte populaire au sein du parti. Je crois que le CDP gagnerait a organiser des primaires transparentes, donnant l’occasion a tout militant qui le desire de se declarer candidat, et laissant le soin aux autres membres de voter celui qu’ils pensent pouvoir porter vaillamment et brillamment leur flambeau. Cela mettrait court a toutes les frustrations vecues ca et la. De nos jours les populations savent qui peut reellement les aider a avancer. Le recent cas a Po vient de le confirmer.

          • Le 24 février 2007 à 21:19 En réponse à : > CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

            Eh mon gars, contente-toi de ta situation aux states. Tu es vraiment naif car en politique, c’est ça la dure loi de " j’y suis, reste, et, s’il te plaît, par tous les moyens". Qui dit mieux ? Soyons réaliste. Tenkud bila. France

  • Le 17 mars 2007 à 19:31 En réponse à : > CDP/Boulgou : Le leadership de Alain Yoda contesté

    personnellement je crois que le score CDP de alain dans le boulgou fiche plus d`un bon burkinabe au pole nord, en ses temps ou les dece`s de meningite ce compte par centaine , alors qu`il est le ministre en charge de ce departement. assez.....
    qu`il retourne au boulgou reffaire son score ...MERDE.....

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