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A propos d el’identification des Dagara : Agissons plutôt que de tergiverser !

Publié le mardi 13 février 2007 à 08h52min

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Le débat sur l’identification du dagara continue de susciter des réactions. Ainsi, réagissant au dernier écrit sur le sujet, celui du 1er février 2007 du n°6817 de L’Observateur paalga, l’auteur des lignes qui suivent apporte sa contribution. Selon lui, le débat sur la question est vieux de plus de 30 ans et est bien antérieur au code des personnes et de la famille (CPF) dont il est fait cas à chaque fois.

Je suis avec intérêt le débat, devenu récurrent, qui se mène actuellement dans la presse au sujet de la dénomination du dagara en rapport avec le Code des personnes et de la famille (CPF). Rien que dans L’Observateur paalga et pour l’année 2006 seulement quatre numéros (6595, 6597, 6714 et 6772) ont enregistré des points de vue y relatifs ; et au moment où je terminais mon texte, une contribution au même débat est publiée dans le même journal dans le numéro 6817 du 1er février 2007.

Le débat sur ce problème de la dénomination du dagara dure depuis plus de 30 ans et est bien antérieur au CPF. Plus d’une génération à discuter voire à se disputer sur la même chose, avouons que c’est excessif et finalement oiseux car il n’y a pas trente six mille solutions à ce problème. En effet, à l’heure actuelle, tous les arguments ou presque sont entendus.

D’abord, le "dowlu" ou "dowru" est le patronyme ou nom de famille du dagara. Mais, il se trouve qu’il n’est pas inscrit sur nos actes à l’état civil ; c’est plutôt le matronyme ou "bèlu" qui y est inscrit suite à un "accident historique". Kpielle Dabiré Dombagniwa Pierre en donne une explication avec des photocopies de documents de l’époque coloniale dans son article publié dans le numéro 6817 de L’Observateur paalga.

De ce fait, le patronyme "dowlu" qui est le premier et le plus important identifiant du dagara demeure implicite et occulté. Et le matronyme "bèlu" qui est second, est devenu explicite parce que transcrit sur nos actes. Ce qui fait dire à Kpielle Dabiré Dombagniwa Pierre que "le dagara est un "hors-la-loi" quant à son identification". Et c’est à partir de là aussi que les non dagara traitaient la société dagara de matrilinéaire alors qu’elle est bel et bien patrilinéaire.

Puis vint le CPF qui demande d’inscrire le nom patronymique sur nos actes. Et en toute logique, c’est le "dowlu" qui doit être transcrit en lieu et place du "bèlu". Mais, comme dans la société dagara, le "bèlu" a aussi son importance et son efficacité, la sous-commission nationale du dagara a préconisé de le garder dans les prénoms. Mais certains intellectuels, bien que reconnaissant "l’anti-traditionnalité" du "bèlu" comme nom patronymique veulent qu’on l’adopte ou le conserve comme tel. Et justifient leur position en disant que c’est moins onéreux, plus commode et on évite ainsi les tracasseries administratives.

Et les gens, par "inertie" comme le dit Kpielle Dabiré Dombagniwa Pierre et par ignorance pour certains, continuent de conserver le "bèlu" comme nom patronymique, ce qu’entérine, malheureusement, l’alinéa de l’article 1053 du CPF qui stipule : "Toute personne conserve le nom et les prénoms sous lesquels elle est actuellement connue. Ce nom devient son nom pilier essentiel de la culture dagara et partant de l’identité du dagara. C’est la raison pour laquelle, quand bien même le "bèlu" serait conservé comme nom patronymique par certains, il règnera, certes, mais c’est le "dowlu" qui gouvernera toujours.

En résumé, il y a présentement deux options : a) Adopter le "dowlu" ou "dowru" comme nom patronymique et le transcrire sur nos papiers en gardant le "bèlu" dans les prénoms ; b) adopter ou conserver le "bèlu" comme nom patronymique. Vous constatez avec moi qu’il n’y a pas trente six mille solutions. Et pourquoi donc le débat perdure-t-il depuis une génération ? La question se corse quand on sait que les partisans de l’option (b) reconnaissent le "dowlu" comme étant la famille et que le "bèlu" ne constitue pas une famille.

Cela est d’autant vrai que lorsqu’un dagara se présente avec son "bèlu" comme nom patronymique et ses prénoms (MEDA Bawniyele), son interlocuteur dagara (ou dagraphone) attend de lui qu’il précise son "dowlu" ; et s’il ne le fait pas, il lui pose la question suivante : "de quelle famille êtes-vous ?" (je suis Metuolé, lui retorquera-t-il). Ce qui veut dire qu’une présentation avec le "bèlu" suivi des prénoms est incomplète et il faut dévoiler le "dowlu" et parfois même le "dowlu" de la mère (Kuseb-le) pour qu’elle le soit. En précisant le "dowlu" de la mère on sait de quelle famille vous êtes neveu.

Inversement en se présentant uniquement avec le "dowru" (Metuolé Bâwniyele), le dagara (ou dagaraphone) averti lui demandera son matronyme ou "bèlu" (Méda). En explicitant donc le "dowlu" et le "bèlu" dès le début de la présentation (Metuolé Méda Bâwniyele), on fait l’économie d’une telle gymnastique. Et cela veut dire que le patronyme "dowlu" et le matronyme "bèlu" sont indissociablement liés pour une identification correcte du dagara.

Toujours en adoptant et expliciant le "dowlu", ce n’est pas "pour ne pas porter un nom patronymique hérité d’une femme !" ("bèlu"), mais c’est parce que c’est ce qui est conforme à la culture dagara, sans verser dans le puritanisme. Egalement, en adoptant le "dowlu" ce n’est pas pour "faire comme les autres", mais faire ce qu’on aurait dû faire depuis bien longtemps auparavant puisque tel est et tel doit être le nom du père.

Quant aux dagara qui éprouveraient un quelconque complexe d’infériorité, ils feraient tout simplement preuve d’ignorance de leur propre culture ; et on en veut malheureusement aujourd’hui qui n’ont du dagara que le nom. Ainsi va l’évolution semble-t-il mais pour quel devenir ? Sinon il n’y a vraiment pas lieu de se complexer car le "bèlu" est spécifique à la culture dagara et constitue un plus au niveau du genre et de la démocratie. En effet, c’est une haute et généreux idée de la femme et non un avertissement à elle que de donner son nom à son enfant : elle est ainsi honorée et sa lignée ne se perd pas.

De plus rendre visible le "dowlu", prévient des rapports sexuels interdits entre membres d’une même famille (clan). Et comme les membres d’un même "dowlu" sont des frères et sœurs, c’est exogamie qui est la règle à observer. Mais en occultant le "dowlu", certains, surtout en ville, franchissent la ligne rouge sans se rendre compte et c’est quand ils entreprennent les démarches pour se marier qu’ils l’apprennent.

En outre, le développement actuel du mariage inter-ethnique plaide aussi pour l’adoption du "dowlu" comme nom patronymique parce que quand un homme d’une autre ethnie épouse, mais avant tout et surtout une Metuolé, une .... ("dowlu"). Et cela participe de cette explication nécessaire de la filiation patrilinéaire du Dagara, et il n’y a que le "dowlu" pour mieux le rendre.

Bref, il est suffisamment établi que c’est le "dowlu" qui est le nom de famille ; et bien qu’il ne représente pas à lui seul toute la culture dagara, l’organisation de la société dagara et beaucoup de ses fonctions prennent appui et sens à partir de lui. De ce fait, les fonctions assignées au "dowlu" ne peuvent être prises en charge par le "bèlu" sans que nous ne nous retrouvions dans une société autre que dagara.

De ce qui procède, je peux répondre à la question ci-dessus posée à savoir que si le débat perdure à mon grand dam, c’est purement de la mauvaise volonté, une résistance au changement. Alors on traîne les pieds ou on verse dans la rationalisation. Et c’est connu en psychanalyse que la rationalisation est un des mécanismes de défense du "moi" pour résister à la levée du refoulement et donc refuser le changement. Il est également connu que l’habitude est une seconde nature et c’est souvent plus commode de s’y (com) plaire.

Je pense que nous n’avons nul besoin de tant d’arguments, d’arguties, de salive et d’encre, encore moins de tout ce temps, (une génération !) pour rendre visible la filiation dagara et nous conformer, "in fine", aux dispositions du CPF même si elles ne sont pas toutes appropriées à la réalité culturelle dagara. Ce qui fait que la CPF est souvent indexé dans le débat et parfois accusé de menacer la survie de la culture dagara et surtout l’identité du Dagara alors qu’il offre l’occasion d’insérer le "dowlu" dans l’écriture de nos noms.

En effet, même avec l’alinéa 1 de l’article 1053 et d’autres du CPF, celui-ci n’impose pas irrémédiablement le "bèlu", mais laisse certains espaces permettant, heureusement, des corrections que résume Kousseb-Le. Somda Koubèterzié dans son article dans "L’Observateur paalga", numéro 6597 à travers le rappel qu’il y fait des articles 35, 44 et 1053 en ses alinéas 3 et 4 du CPF. Et ce sont ces corrections possibles et autorisées qui sont jugées onéreuses voire inutiles le "dowlu" dans nos actes et ceux de nos enfants. A ce moment, ce n’est plus la faute du CPF. C’est à nous de savoir ce que nous voulons et surtout d’agir.

Agissons donc au lieu de tergiverser à longueur d’années et de pleurnicher sur une situation qui n’est pas perdue ni ne remet irréversiblement en cause l’identité du Dagara. Et ce n’est pas à coup d’atermoiements que nous sauverons ce que nous avons tant peur de perdre. Il faut plutôt se décider "hic et nunc", comme le demandait déjà à l’époque la sous-commission nationale du Dagara : "Ou bien nous reculons devant les difficultés de l’heure pour continuer de jouer au faux jeu sur la scène de l’Administration et rester ainsi, au risque d’étouffer tôt ou tard l’identicité, ou bien nous transcendons les difficultés pour vivre dans l’harmonie qui dure".

On ne peut pas mieux dire ! Et c’est là la raison principale de mon irruption dans le débat pour en même temps souhaiter sa fin en faveur d’actions concrètes sur le terrain pour que le Dagara cesse d’être "hors-la-loi" avec sa propre identification. En effet, pendant que ce long débat se mène au niveau des intellectuels, la majorité de la population concernée l’ignore jusqu’à ce qu’elle soit confrontée à des difficultés d’établissement de certaines pièces à l’état civil.

Je tire toutefois mon chapeau aux représentants de l’église catholique dans la région, à certains anciens et à certains intellectuels tels ceux qui ont relancé dernièrement le débat de se conformer à la recommandation de la sous-commission nationale du Dagara : Monseigneur KPIELE Somé Jean-Baptiste, Monseigneur KUSIELE Dabiré Der Raphaël, Abbé GBAANE Dabiré Constantin, K. PAWGNANE Méda Benoît (qui a nommé sa fille KPAWGNANE Dabiré Adéline parce que la mère est KPIELE Dabiré Marie Bernard), BEKUONE Somda Kùuceti, etc. Eux au moins prouvent le mouvement en ?marchant et non en dissertant seulement. J’invite alors les indécis à rentrer dans la danse et donc dans le mouvement.

Et avant d’exhorter les Dagara à se lancer à l’assaut des tribunaux comme les y incite pertinemment KPIELLE Dabiré D. Pierre, je me joins d’abord à K. OUSSEB-LE Somda Koubèterzié pour souhaiter une grande sensibilisation des populations. Là-dessus, le gouvernement donne l’exemple à travers le projet « Information et sensibilisation sur le code des personnes et de la famille pour le bien-être familial ». ? Je demande à cette structure gouvernementale et au ministère de la Promotion des droits humains de fournir encore des efforts pour la sensibilisation des populations ?dagara par rapport à la transcription de leurs noms sur les actes de l’état civil et à l’appropriation du CPF de façon générale. On peut organiser des séances collectives ?d’établissement ou de correction d’actes de naissance ou de jugements supplétifs d’actes de naissance comme on le fait pour les mariages collectifs.

Ensuite, je demande aux différentes associations de développement et autres ainsi qu’aux personnalités du Sud-Ouest de s’impliquer dans cette sensibilisation. Et tes ?canaux ne manquent pas pour une telle opération : les différentes radios, nationales des émissions en dagara notamment celle qui a lieu un vendredi sur deux vers 20 ?heures), régionales (radio Gaoua, radio Unitas à Diébougou), la RTB, dans les églises et mosquées de la région.

Enfin, il faut aussi une sensibilisation des structures administratives surtout les maires et les agents de la santé (les accoucheuses et sages-femmes). Et maintenant avec la décentralisation, les choses s’annoncent encore sous de meilleurs auspices puisque l’établissement des actes de naissance se fera désormais par les maires. Nous demandons par conséquent à nos maires de veiller à ce que le « dowru » soit désormais intégré dans les actes de naissance des enfants. Comme on le voit, les occasions d’agir individuellement et collectivement pour la sensibilisation de nos populations laborieuses sont légions. Il faut donc les exploiter ?au lieu de passer le temps à écrire, tergiverser.

Décidons-nous, soyons concrets et moins prolixes. Inscrivons enfin le « dowlu » ou « dowru » sur les actes de naissance ?de nos enfants et ayons le courage de faire corriger les nôtres. Seule la volonté a manqué jusque-là, sinon rien n’est impossible ni perdu déjà, encore moins d’avance. Nous avons suffisamment parlé et écrit, ce qui importe ?maintenant c’est d’agir. Agissons donc ! Et du courage !

METUOLE Meda Bâwniyele

L’Observateur

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Vos commentaires

  • Le 15 février 2007 à 09:33 En réponse à : > A propos d el’identification des Dagara : Agissons plutôt que de tergiverser !

    Je ne suis pas Dagara mais je trouve que cet article donne un peu plus d’eclairage sur le nom dans la societe dagara. Je me permets de partager mon point de vue :

    Premierement le fait que le debat sur ce sujet dure depuis longtemps une indication claire qu’il y a un malaise ou probleme et que cela preoccupe les Dagara. Et comme le dit si bien l’auteur de l’article il faut agir.

    Deuxiemement, il faut que les gens se rassurent et comprennent que le Code des Personnes et de la Famille est un document neutre, concu pour toute la societe Burkinabe. A ce titre, il est errone de penser qu’il peut etre oriente contre les interets d’une communaute specifique (j’evite soigneusement les termes "ethnie", "tribu", "clan" qui me paraissent etre des termes pejoratifs).

    Troisiemement, les Dagara doivent se convaincre que la solution a ce probleme ne proviendra ni de l’Administration, ni du CPF, ni des tribunaux, ni des maternites ou meme du Clerge. Elle proviendra des Dagara. Seuls eux comprennent le fond culturel du probleme et peuvent s’accorder sur les solutions. Je dis bien s’ACCORDER car seuls les Dagara savent si les solutions A et B proposees par l’auteur peuvent etre appliquees concomitamment sans creer d’autres difficultes. S’il faut faire un choix entre les 2 solutions, laquelle preserve au mieux les interets de la societe dagara ?

    Des lors que l’option est prise, le reste peut etre plus simple et les Dagara integreront le CPF avec les noms qu’ils auront choisi. Ce probleme d’identification se pose dans bien d’autres pays mais chaque communaute le resoud et la loi ne peut qu’enteriner : Au Niger, il y a des noms qui sont composes a partir de deux prenoms (celui de l’enfant et celui du pere) ; En Ethiopie on retrouve la formule "Prenom de l’enfant + Prenom du pere + Prenom du grand pere" ; En Espagne on retrouve la formule "Prenom de l’enfant + Prenom du pere + prenom de la mere + Nom de famille du pere", etc. Dans tous ces cas les lois des pays concernes ont enterine la decision de la communaute et ces noms sont portes sur les documents officiels tels que souhaites par les interesses.

    Un premier pas serait que les Dagara tiennent un colloque sur ce probleme pour ebaucher les solutions ou la solution qui leur convient.
    Amities d’un Samo.

  • Le 24 février 2007 à 16:27, par Mr birforêt dabire kouyicoule Sylvain En réponse à : > A propos d el’identification des Dagara : Agissons plutôt que de tergiverser !

    Je dis bravo mon oncle maternel car je suis Birforêt-Dabire-Kouyicoule Sylvain et ma mère est Kpielle donc je porte le nom Dabire de ma mère et mon père étant né Somé. C’ est un vrai problème que je m’ en suis rendu compte dès l’ enfance, que j’ en parle sans succès, maintenant que vous posz le problème au plus haut niveau, j’ apporte mon total soutien à cette démarche afin que cette injustice soit réparée tout en espérant que ca aboutisse très rapidement afin que nous, Dagara , retrouve notre vraie identité une fois pour toute. J’ attends avec impatience que ce problème se règle au niveau de l’ assemblée nationale pour être transcrit sur le registre d’ état civil pour les dagara. merci

  • Le 26 mars 2007 à 17:12, par Le Gonze En réponse à : > A propos d el’identification des Dagara : Agissons plutôt que de tergiverser !

    iL EST GRAND TEMPS DE METTRE FIN A CET ETHNOCENTRISME CULTUREL QUI COMBAT A RECULONS NOTRE UNITE NATIONALE. CES DAGARAS DOIVENT ARRÊTER DE CROIRE QUE SANS EUX LE FASO VA COULER, OU QU’ILS SONT CEUX QUI PAYENT LE PLUS LOURD TRIBUT A LA MARCHE VERS L’UNITE NATIONALE. QUE DIRE ALORS DES GOUROUNSI DE REO QUI SONT OBLIGES DE FAIRE APPELLER LEURS FILLES BA-MOUNI AU LIEU DE KAN-MOUNI PAR EXEMPLE, OU DES TOUAREG OU AUTRES POPULATIONS DU NORD OBLIGES DE FAIRE APPELLER LEURS ENFANTS DU PATRONYME DU PERE, ALORS QUE C’EST SON PRENOM QUI DEVENAIT LE PATRONYME DE SES ENFANTS ?

    UNE QUESTION : POURQUOI PAR EXEMPLE ; QUAND UN HOMME DAGARA (BÈKUONÈ) EPOUSE UNE FEMME MOSSI (SAWADOGO) ; ET QU’ILS ONT UN ENFANT ; CE DERNIER NE SE PRÉNOMMERAIT-IL PAS BÈKUONÈ-SAWADOGO YVES OU LOUIS, POUR SUIVRE LA LOGIQUE DES DEFENSEURS DE CETTE FACON DE VOIR ? OU ENCORE, POURQUOI NE PAS ADJOINDRE TOUT SIMPLEMENT LE VERITABLE PATRONYME DE LA MERE ? IL NE ME SEMBLE QUE CE JUMELAGE D’UN PATRONYME ET D’UN "FAUX" NOM (CELUI DE LA MERE POUR DONNER PAR EXEMPLE GBAANÈ-DABIRE...) NE S’APPLIQUE QU’EN CAS DE MARIAGE ENTRE DAGARAS, CHOSE QUI NE SAURAIT JUSTIFIER UNE TELLE DEBAUCHE D’ENCRE POUR NOUS RAMENER EN ARRIÈRE, ALORS QUE TOUS ONT ACCEPTÉ DE PERDRE UN PEU POUR QU’ON VIVE ET QU’ON AVANCE ENSEMBLE. EN EFFET ; LA SEULE INDICATION QUE LE PATRONYME SAWADOGO DONNE, C’EST QU’IL S’AGIT D’UNE PERSONNE DE L’ETHNIE MOSSI. RIEN N’EST DIT SUR LA RÉGION D’OÙ CETTE PERSONNE VIENT, NI SUR SA FAMILLE OU SON CLAN QUI BIEN SOUVENT ONT UN NOM DIFFERENT DE CELUI QUE CETTE PERSONNE PORTE...

    LE CODE DES PERSONNES ET DE LA FAMILLE EST ASSEZ CLAIR SUR LA QUESTION, ET RIEN N’EMPÊCHE CES DAGARAS DE BIEN SE DISTINGUER AU VILLAGE LORS DES FUNERAILLES, OU EN VILLE EN CAS DE DECES COMME ILS LE FONT DEJA SI BIEN ; ALORS, QU’ON ARRÊTE DE NOS ABREUVER DE CHOSES QUI NE TROMPENT POINT. EN CELA ; L’EGLISE CATHOLIQUE DE LA RÉGION NE DEVRAIT PAS ENCOURAGER CE MOUVEMENT "RETRO-CULTUREL" EN INSCRIVANT DES PATRONYMES POUR LE MOINS FANTAISISTES AU REGARD DE LA LOI SUR LES CARNETS DE BAPTEME.

    NOUS AIMONS BIEN LA DANSE, LA CUISINE, ET AUSSI LES FEMMES DAGARAS, MAIS PAS CETTE FIBRE D’UNE RESONNANCE D’UN AUTRE GENRE...

  • Le 24 juin 2007 à 22:44, par M SOME En réponse à : A propos de l’identification des Dagara

    SANS AUCUNE PRETENTION DE MAITRISER LES CONTOURS DE CE DEBAT AUSSI IMPORTANT SOIT-IL, JE CROIS QU’IL YA DES POINTS DE CONTRE VERITE DANS CET ARTICLE OU DU MOINS JE DIRAIS QU’IL YA PLUSIEURS SORTES DE DAGARAS. QUAND L’AUTEUR NOUS DIT QUE LA SOCIETE DAGARA EST PATRILINEAIRE ET QUE L’INSCRIPTION DES BELU(LES NOMS DAGARAS) SUR LES DOCUMENTS D’ETAT CIVIL A ETE UN ACCIDENT HISTORIQUE, CELA ME SURPREND ENORMEMENT. EN EFFET, ETANT DAGARA(ET NON DAGARA QUE DE NOM) ET AYANT GRANDI AUPRES DE MES PARENTS DAGARA DANS UN VILLAGE DAGARA, IL ME SEMBLE SELON LES COUTUMES DAGARA QUE LA TENDANCE EST BELLE ET BIEN MATRILINEAIRE. IL FAUT CEPENDANT RECONNAITRE QUE AVEC L’EVOLUTION DU MONDE, NOUS AVONS TENDANCE A ABANDONNER CERTAINES COUTUMES DONT CELLES A TENDANCE MATRILINEAIRE. JE CROIS QUE CERTAINS PROBLEMES SOULEVES PAR L’AUTEUR SONT REELS MAIS AU PAYS DAGARA, TOUT CECI CONSTITUE UN FAUX DEBAT. QUAND IL NOUS PARLE DES INTERDITS PAR EXEMPLE AU NIVEAU DES LIENS MATRIMONIAUX DES JEUNES DE LA VILLE, JE L’INVITE A FAIRE UN TOUR DANS LES VILLAGES DAGARA NOTAMMENT A DISSIN, ET IL SE RENDRA COMPTE QUE CELA CES INTERDITS ONT ETE FRANCHIS A BIEN DES EGARDS EN TOUTE CONNAISSANCE DE CAUSE. LE DAGARA EST PLUTOT UN PEUPLE TRES OUVERT ET NE TARDE PAS A ABANDONNER UNE PRATIQUE COUTUMIERE QUI NE RIME PAS AVEC LE TEMPS. DEJA JE CROIS AUSSI QUE LE PROBLEME NE SE POSE PLUS DE NOS JOURS CAR DEUX NOMS(MATRONYME ET PATRYNOME) SONT INSCRITS SUR NOS DOCUMENTS D’IDENTIFICATION. COMME IL A EU A LE SOULIGNER, CELA IDENTIFIE EN GRANDE PARTIE LE DAGARA MEME SI LE DOWLU(PATRONYME) DE LA MERE N’Y FIGURE PAS. MAIS JE CROIS QUE INSCRIRE LE BELU COMME UN PRENOM SERAIT UNE "TRES" MAUVAISE TRADUCTION, IL VAUT MIEUX GARDER CELA AVEC LE DOWLU COMME DES NOMS.

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