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Médiacrature ou médiocrature kif-kif idem

Publié le samedi 10 février 2007 à 07h49min

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A la place ce qu’il appelle médiacrature, Monsieur OUEDRAOGO semble vouloir porter aux pinacles la « médiocrature » c’est-à-dire une sorte de nivellement par le bas qui voudrait un journalisme au rabais s’autorisant certaines libertés avec les principes fondamentaux de la profession.

Trois pages de L’Observateur paalga ; trois pages et pas une de moins ; voilà ce dont M. Marcellin OUEDRAOGO a usé pour nous descendre en flammes et faire la peau, à l’occasion à 4 autres confrères (L’Evènement, Bendré, L’Indépendance et L’Hebdo) tous accusés comme nous d’abuser de la liberté de presse et de prendre ainsi toute l’opinion publique nationale en otage avec l’affaire Norbert ZONGO.

En tous les cas, chacun en a eu pour son grade, tant il en avait gros sur le cœur et s’est offert toutes les libertés au point de dire une chose dans une phrase et de faire tout à fait le contraire dans la phrase qui suivait.
Un véritable procès en inquisition dans lequel Monsieur OUEDRAOGO jouera tour à tour le rôle de procureur, d’avocat, de juge et de régisseur de prison si ce n’est du bourreau, le tout les doigts dans les marines au point de paraître quelquefois faire exprès de s’en mêler les pinceaux comme l’autre...

Pour un spécialiste des embrouilles, il serait difficile d’en trouver mieux car si Monsieur semble fort bien renseigné sur des faits apparemment cachés et qui se murmurent sous les manteaux comme les raisons profondes de l’acharnement de “L’Evènement” contre François COMPAORE, Paramanga Ernest YONLI et Issaka KORGO, il ignore parfaitement certains qui sont pourtant de notoriété publique.

C’est le cas lorsqu’il lie la naissance de “L’Opinion” à l’Affaire Norbert ZONGO, alors que nous existons depuis 1997, soit plus d’une année avant sa survenue. Le fait est-il anodin ou réellement symptomatique de l’état d’esprit de Monsieur OUEDRAOGO ? A chacun sa lecture des faits.
Sur le fond des questions soulevées, il y a tant à dire que nous nous contenterons de relever juste quelques faits, même si l’envie nous prend de ne rien lui céder.

D’abord il faut dire, et avec force, que Monsieur OUEDRAOGO a parfaitement le droit d’avoir les opinions qu’il a et surtout de les exprimer dans le ton qui est le sien. Il n’est donc pas question de lui disputer ce droit même si lui ne se prive pas de s’essayer à cet exercice sur lequel d’autres se sont cassés les dents ; car jamais nous ne laisserons quiconque nous dicter nos opinions.
D’ailleurs sur de nombreux points nos points de vues se rejoignent même si par une alchimie intellectuelle très discutable, il finit toujours dans un mouvement d’équilibrisme incroyable à déboucher sur des conclusions bancales.

C’est à croire qu’il est tenu en lesse quelque part et qu’il n’est pas totalement maître de lui-même.
Ainsi comment peut-il reconnaître que “L’Evènement” a pris des libertés avec la déontologie et l’éthique du métier et dans le même temps nous accuser d’« anti-confraternité » parce que nous refusons de cautionner ces fautes. Quelqu’un l’a dit et avec la bénédiction des mêmes confrères : la solidarité dans le métier ne doit pas être une solidarité de franc-maçon.

D’ailleurs nulle part nous ne nous sommes réjouis de leur condamnation, notre propos étant de critiquer, comme il le fait lui-même, la manière cavalière de braconner dans l’honneur et la dignité d’autres citoyens, accusés sans preuve, sans aucun égard.

De même Monsieur OUEDRAOGO nous fait tomber des nues lorsqu’il reconnaît qu’aucun fait n’étaie les accusations portées contre François COMPAORE alors qu’il présente certains faits comme des « certitudes connues de tous ». C’est à croire qu’il ne sait pas ce qu’il veut à moins que de peur de se faire taxer de parti pris, il ne prenne justement le parti de raser les murs en se coulant dans les affirmations gratuites et convenues imposées par la « Médiacratie » qu’il dénonce par ailleurs.

C’est vrai que c’est plus commode de montrer ainsi patte blanche que d’oser aller jusqu’au bout du raisonnement. N’est pas honnête qui veut, mais qui peut, comme il le laisse entendre, car dans le manichéisme ambiant très peu de place est faite à ceux qui n’ont pas le courage de leurs opinions.

A la place ce qu’il appelle médiacrature, Monsieur OUEDRAOGO semble vouloir porter aux pinacles la « médiocrature » c’est-à-dire une sorte de nivellement par le bas qui voudrait un journalisme au rabais s’autorisant certaines libertés avec les principes fondamentaux de la profession.

En effet, on comprend difficilement ce qu’il veut réellement, car à lire et à relire son propos on ne voit nulle part de grief d’ordre professionnel à notre encontre. Alors qu’il ne relève contre nous que des faits qu’il estime porter atteinte à la confraternité, tandis que, faits à l’appui, il accuse “L’Evénement”, de violations flagrantes de la déontologie il ne se gêne pourtant pas d’écrire « que “L’Evénement” n’est pas le seul à être faillible. Contrairement à ce dont ils peuvent être convaincus, “L’hebdo” et “L’Opinion” sont tout aussi si non plus reprochables... ».

Dans le même sens c’est un véritable procès d’opinion qu’il nous fait en nous accusant de décider « de l’impertinence des arguments de certains témoins avant même que la justice n’en pipe mot... ». N’est-ce pas nous refuser la liberté d’opinion alors même qu’il accepte que ceux qui présentent ces arguments les déclarent « faits nouveaux devant entraîner la réouverture du dossier ». A tout le moins Monsieur veut « s’amuser » avec les gens comme on dirait trivialement à moins qu’il n’ait perdu le sens des réalités.

Qui a interviewé Moïse OUEDRAOGO ; qui a écrit qu’il s’agissait de faits nouveaux ; qui a écrit qu’il accuse François COMPAORE... Tous ces faits ne sont-ils pas des prises de positions ? Pourquoi “L’Opinion” ne devrait-il pas pouvoir s’exprimer sur le sujet ?

Si ce n’est pas une volonté d’ostracisme, c’est que je suis le Pape. On pourrait multiplier les exemples du genre par « n » pour montrer qu’en réalité Monsieur OUEDRAOGO ne peut rien nous reprocher sur le plan professionnel. Ni même sur le plan de la confraternité puisque comme l’écrit si bien un internaute dont nous publions l’écrit « la confraternité entre journalistes n’est pas synonyme d’unanimisme et de formatage des opinions... ».

Lui qui aime si bien les références historiques devait avoir à l’esprit le célèbre « J’accuse » de l’écrivain-journaliste Emile ZOLA, qui avec une petite poignée de personnes s’était élevé contre l’opinion publique et les « intellectuels honnêtes » qui condamnaient « unanimement » le capitaine Dreyfus. Malgré la pression des « honnêtes » du moment ils ont tenu bon et l’histoire a fini par leur donner raison. Contre Dreyfus, il y avait aussi les « certitudes connues de tous » qu’évoquent aujourd’hui Monsieur OUEDRAOGO ; et pourtant...

En plus de se satisfaire de lieux communs pour nous nier le droit d’avoir nos opinions et de les défendre, Monsieur OUEDRAOGO n’a pas trouvé mieux que de se laisser aller à des injures gratuites qui expriment en définitive la profondeur de son mal-être. Nous accuser de xénophobie parce que nous interpellons un confrère en rapport avec les expériences malheureuses de son pays d’origine est pour le moins faire preuve d’un nanisme intellectuel et moral avéré. A moins que ce ne soit une mauvaise foi crasse ou les deux à la fois.

Dans cette veine comment devrait-on le considérer, lui, qui, demande aux uns et aux autres de tirer « leçons de l’expérience révolutionnaire ». Dans tous les cas, nous prenons bonne note de l’avertissement et serons attentifs à son évolution, car pour avoir lâché ce mot il doit certainement avoir des idées derrière la tête. En effet comme le dit l’adage « il n’y a pas de mauvais propos, il n’y a que de mauvaises interprétations ».

Comme s’il n’avait rien à dire Monsieur OUEDRAOGO nous accuse aussi de couardise parce que nous n’aurions pas le courage de signer nos articles de nos vraies identités. Lui qui semble être tombé sous les charmes du courage des autres s’accommode pourtant des noms de plumes et des pseudonymes qui pullulent dans leurs journaux.

Sait-il seulement qu’il ne trouvera nulle part dans L’Indépendant un article signé du nom de Norbert ZONGO et que celui-ci a toujours signé d’un nom de plume ? A force de vouloir frapper comme un sourd, Monsieur se sera donc plus d’une fois écrasé les orteils. Tant pis pour lui...

Par Cheick Ahmed

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 11 février 2007 à 11:13 En réponse à : > Médiacrature ou médiocrature kif-kif idem

    On reconnait l’Opinion dans le registre qui est le sien. Dans votre analyse, vous faites semblant de tolerer la pluralite des opinions au Burkina mais cet article demontre tout a fait le contraire. Vous donnez l’impression qu’on peut critiquer tous les autres titres mais pas vous.
    La confraternite !!! Des votre creation, vous avez ete le premier journal a remplir vos colonnes d’articles qui attaquaient l’Independant... comme si vous aviez ete cree avec une mission specifique qui serait de repondre a chaque article de l’independant (On se souvient qu’a l’epoque l’Independant etait peut-etre le journal le plus lu du BF).
    Il y a eu le rappel a l’ordre des lecteurs que nous sommes, invitant la famille des journalistes a ne pas se "deshabiller" en public. Avant d’etre assassine, Norbert Zongo a reagi positivement a l’appel. Il a cesse de vous repondre. Vous, vous avez continue a agresser l’Independant. Aujourd’hui vous agressez l’Evenement de facon continue. On se pose des questions sur votre "confraternite".
    L’article de Monsieur Ouedraogo ne merite pas un tel lever de bouclier de votre part. Malgre les faiblesses de son article, il a tout de meme essaye ou tente d’etre objectif en critiquant les deux camps : vous et vos "adversaires".
    Il serait bon que vous nous dites un jour pourquoi vous etes toujours sur la defensive. SVP Projettez une meilleure image de vous aux lecteurs. Vous y gagnerez beaucoup ; les lecteurs aussi./

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