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Assemblée nationale : Le renouvellement à mi-mandat comme moyen de redynamisation

Publié le vendredi 9 février 2007 à 08h39min

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La physionomie du parlement burkinabè est pratiquement connue. Il y a ceux qui ont acquis la réputation d’ être de grands débatteurs, aux idées et positions courageuses et généralement pertinentes. A côté, il y a ceux qui ne participent presque jamais aux débats et il y a ceux qui somnolent tout simplement.

A ces derniers s’ajoutent ceux qui brillent toujours par leur absentéisme, et ceux qui ont pour habitude de venir faire acte de présence, disparaissant aussitôt après, etc. Bref, à l’Assemblée nationale, on en voit de tous les comportements.

Durant les cinq années que dure une législature, ce sont ces mêmes élus qui occupent les travées de l’Assemblée nationale. Pendant cinq bonnes années donc, le parlement doit s’accommoder de tous les députés, quels que soient leurs qualités et défauts, leurs forces et leurs faiblesses, et pour certains, leurs graves manquements. Dans tout ce lot, il y a des mandataires qui, il faut l’avouer, sont loin d’être des lumières et des élus aptes à imprimer véritablement leur marque.

Comparaison n’est pas raison, mais il n’y a qu’à voir comment les débats se mènent à l’Assemblée nationale française - un vrai régal de l’esprit - pour se convaincre davantage qu’il n’y a véritablement pas match entre l’institution française et sa sœur burkinabè. Notre intention n’est pas de remettre en cause la durée de la législature, mais une demi décennie, avouons que cela peut finir par créer des maux telles la monotonie et la routine au sein de l’institution, et, in fine, créer la sclérose. Pourquoi, dans ce cas, ne pas imaginer un mécanisme qui puisse évaluer, à mi-parcours, le mandat des députés ? Cela contribuerait sans doute à revitaliser le Parlement burkinabè, à lui insuffler un dynamisme nouveau, du sang neuf.

A travers l’organisation d’élections à mi-mandat, comme celle qui a engendré récemment la fulgurante percée des démocrates face aux républicains, les Etats-Unis ne visent sans doute pas autre chose que la redynamisation de leurs institutions en l’occurence le Congrès. Il n’est pas impossible, pour le Burkina aussi, de trouver des voies et moyens permettant aux citoyens d’apprécier, à mi-parcours, le mandat des parlementaires. On imagine tout de suite la promptitude avec laquelle certains parlementaires mettront sur le tapis l’obstacle des moyens financiers.

Mais, nous semble-t-il, aucun moyen ne saurait être de trop quand on est réellement attaché aux valeurs de la démocratie. Soyons clairs : le renouvellement à mi-mandat ne signifie pas forcément changement de majorité parlementaire. Pourquoi en vouloir à une majorité quand le peuple est disposé à lui faire encore confiance ? Le renouvellement dont il est question pourrait prendre l’aspect d’un jeu de chaises musicales qui permettrait au Parlement de renouveller, et ce de façon démocratique, une partie de l’effectif, dans le sens d’assurer une plus grande efficacité à l’action parlementaire.

En tous les cas, un paysage parlementaire plus régulièrement renouvelé et revigoré pourrait, par la même occasion, résoudre le problème du trop plein des candidats à la candidature.

Pour tout dire, la démocratie au sein de l’Assemblée nationale, pourrait être revigorée davantage par l’entrée en scène, de façon périodique, de nouveaux élus. Cela serait bénéfique à une Assemblée nationale qui verrait là des occasions de se donner un nouveau souffle. Avec de nouvelles têtes qui arrivent, ce sont aussi de nouvelles idées qui font leur entrée et tout peut participer à la vitalité des débats contradictoires et briser ainsi la routine et la sclérose. Par ce mécanisme, bien de nouvelles visions peuvent réorienter le cours des choses de la République dans le sens du renforcement de la démocratie.

"Le Pays"

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