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Me Hermann Yaméogo : "Blaise Compaoré met de l’ordre dans ses affaires"

Publié le jeudi 8 février 2007 à 08h13min

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Hermann Yaméogo

Sous les auspices du président en exercice de la CEDEAO et de l’UEMOA Blaise Compaoré, le dialogue interivoirien s’est ouvert à Ouaga depuis le lundi 5 février dernier. Quelle est l’appréciation du président de l’UNDD, Me Hermann Yaméogo, qui est souvent monté au créneau à propos de cette crise ? L’homme répond sans détours et invite également Blaise Compaoré à se pencher sur la situation intérieure.

"Le Pays" : Quelle est votre appréciation du dialogue interivoirien ?

Me Hermann Yaméogo, président de l’UNDD : Une appréciation positive. A voir comment les choses sont engagées, on a le sentiment que Blaise Compaoré commence à mettre de l’ordre dans ses affaires. Il a commencé par l’extérieur. C’est une bonne chose que nous encourageons, d’autant plus que sur la question, j’ai été le premier à dénoncer la situation en Côte d’Ivoire. Ce faisant, j’ai fait des propositions concrètes pour la résolution de la crise en me basant sur des déterminants économiques et sociaux.

J’ai toujours dit également que concevoir la réconciliation en Côte d’Ivoire uniquement entre les protagonistes internes n’aura pas d’aboutissement durable tant qu’on n’implique pas les adversaires extérieurs. Il était en particulier nécessaire que Laurent Gbagbo et Blaise Compaoré se retrouvent et qu’ils fument le calumet de la paix. J’estime que c’est extraordinaire qu’on en vienne à cette solution. Mais, je trouve qu’au plan interne, il y a aussi le besoin de mettre de l’ordre.

Là-dessus, le mal qui sévit à plusieurs niveaux a atteint la côte d’alerte, et peut-être que Blaise Compaoré commence par le plan international avant d’en venir à ce qui nous tient à coeur. Je ne voudrais pas dire les mots qui fâchent aujourd’hui pour ne pas gêner en quelque façon que ce soit les négociations. Mais, il faut retenir que l’orgueil ne doit plus être de mise. L’essentiel, ce n’est pas de savoir qui a perdu ou qui a gagné. C’est l’intérêt des peuples ivoirien et burkinabè qui prime. Je regarde donc avec un peu de regret ces personnes qui estiment que l’intermédiation de Blaise Compaoré est un aveu d’échec de Laurent Gbagbo, que ce dernier, après avoir injustement accusé Blaise Compaoré, viendrait la queue basse pour quémander son secours.

Cet interprétation n’est pas de mise parce que tout le monde sait que, comme l’a dit Zoodnoma Kafando, le régime est considéré comme le petit piment de l’Afrique de l’Ouest et il a montré dans bien de pays comment il pouvait piquer. Une telle attitude est donc insultante vis-à-vis des peuples ivoirien et burkinabè. Aujourd’hui, il faut rengainer les propos haineux pour accompagner ces deux chefs d’Etat qui ont une responsabilité historique vis-à-vis de leurs peuples.

Y a-t-il, selon vous, des préalables dans ce dialogue, et quelles devraient être les dispositions des deux parties ?

Les préalables sont liés au désarmement, à l’identification, à la prise de mesures pour la tenue d’élections transparentes et justes, à la disparition de la zone de confiance. Mais il y a un fond plus important sur lequel, actuellement, on ne s’attarde pas. A supposer même qu’il y ait la paix en Côte d’Ivoire, des élections parfaites, les problèmes de fond entre les deux pays vont demeurer, quel que soit le président qui va être élu. Ce n’est pas tellement l’ivoirité, ce sont des problèmes économiques et sociaux que vivent l’Europe et les Etats-Unis. Il y a une crise de l’emploi qui fait que les gens vont chercher du travail dans les pays riches. Nous avons commencé depuis des décennies à aller en Côte d’Ivoire.

Aujourd’hui il ressort que les étrangers semblent être plus nombreux que les autochtones, et particulièrement les Burkinabè. C’est la pression sur la population ivoirienne qui a engendré la xénophobie et qui a conduit à cette tension entre les deux pays. S’il y a la paix et que les Burkinabè continuent d’aller en Côte d’Ivoire alors qu’il y a un problème d’emploi pour les Ivoiriens eux-mêmes, on ne fait que reculer l’échéance. Comment faire pour créer des pôles régionaux de développement ?

Il faut des investissements structurants au Burkina, au Niger, au Mali de telle sorte que l’immigration diminue. C’est la tâche prioritaire qui va venir après le règlement politique. Il faudrait aussi voir le problème des dissidents militaires qui se trouveraient au Burkina. Les laisser en plan constituerait des problèmes dangereux en suspense.

Ouagadougou sera-t-elle la dernière étape pour la résolution de la crise ivoirienne ?

Absolument. On n’en parle pas tellement mais tout le monde connaît l’influence que Blaise Compaoré a sur la rébellion. S’il dit aux rebelles de rengainer les armes, ils vont le faire. Laurent Gbagbo n’en parle pas aussi mais il n’en pense pas moins. Tout le monde connaît le nom de la vieille dame mais on l’appelle mémé. C’est à Ouagadougou que les choses auraient dû commencer, et nous avons toujours pensé à l’UNDD que, tant que Blaise Compaoré ne se convertissait pas en acteur actif de la résolution de la crise ivoirienne, on n’en verrait pas le bout.

Lors d’une tournée en Côte d’Ivoire, je n’ai pas manqué de demander cet engagement. Et qu’importe si aujourd’hui, de pyromane, il devient pompier. L’essentiel dans ce contentieux, c’est de transiger sur les intérêts civils des deux peuples en concluant le plus rapidement possible la paix. Pour ce qui est des autres volets, les responsabilités s’établiront après.

Un mot sur le prochain congrès de l’UNDD ?

Effectivement, nous tenons nos assises les 9, 10 et 11 février prochains à Ouagadougou. Elles vont se focaliser sur la crise de la démocratie et la nécessité de la rupture. Comme je le disais tantôt, si Blaise Compaoré a une volonté de remise en ordre de ses affaires au plan international, il faudrait qu’il y ait la même chose au plan interne. Et les problèmes, il n’en manque pas. La récente mutinerie de l’armée n’a fait qu’officialiser le mécontentement et cette sorte d’impasse à laquelle nous sommes parvenus. Notre congrès va faire le point pour arriver à la conclusion qu’il faut remettre tout à plat pour répartir sur de nouvelles bases.

Propos recueillis par D. Parfait SILGA

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 8 février 2007 à 11:40, par STELLA En réponse à : > Me Hermann Yaméogo : "Blaise Compaoré met de l’ordre dans ses affaires"

    je voudrais juste dire a me hermann yaméogo que le piment est un épice qui n’a jamais quitté un champ,un marché,ou le panier d’une ménagère pour s,inviter dans le plat ou la marmite d’ un consomateur blaise n’a donc pas pu piqué par magie un pays ami.les pays qui l’accusent sont responsables de leurs propres crises
    hermann doit savoir qu’il y a bien longtemps que les burkinabé ont cesser d’émmigrer en RCI, ceux
    qui y sont aujourd’hui sont le fruit d’une émmigration de très longue date. lui est bien placé pour savoir qu’hier c’étaient eux les ivoiriens qui étaient venus chercher de la main d’oeuvre en haute volta .
    ce n’est donc pas la faute de blaise si les dirigeants de la haute volta de l’époque n’avait pas de plans de retour et de réintégration de leurs citoyenS
    QUAND A UNE SUPPOSEE INFLUENCE DE BLAISE SUR LA REBELLION COMMENT DES IVOIRIENS AIMANT LEUR PAYS PEUVENT ILS SOUS L’INFLUENCE D’UN ETRANGER PRENDRE DES ARMES CONTRE LEURS FRERES.
    HERMANN DOIT SAVOIR QUE BLAISE NE S’EST PAS IMPOSER A LA PRESIDENCE DE LA CEDEAO NI DE L’UEMOA DONC LE NON PYROMANE NE S’EST PAS FAIT POMPIER
    LE PRESIDENT IVOIRIEN POUVAIT S Y OPPOSER COMME DANS LE CAS DE L UNION AFRICAINE AVEC LES MENACES DU TCHAD CONTRE LE SOUDAN MAIS LUI VEUT PROFITER DE LA MEDIATION DE BLAISE POUR SE MAINTENIR AU POUVOIR POUR AU MOINS UN AN ENCORE
    ALORS HERMANN DOIT AIDER SES AMIS IVOIRIENS D’UNE AUTRE FACON TOUCHE PAS A MON BURKINA

    • Le 8 février 2007 à 15:03, par TAMPIRI En réponse à : > Me Hermann Yaméogo : "Blaise Compaoré met de l’ordre dans ses affaires"

      Cher burkinabe,

      Comme le disait feu Houphouet Boigny, il n’ya pas de honte a poursuivre la paix, jusqu’a la rattraper la ou elle se trouve. Si la paix en cote d’Ivoire doit passer par le Faso, pays des petits "tampiris" on ira la bas. Pour nous ivoiriens,l ’essentiel est de pouvoir retrouver notre eclatante Cote d’Ivoire, que certains pays, dont le votre, ont activement contribue,par pure jalousie(comme si c’est la Cote d’Ivoire qui les a empecher, au lendemain des independances ,a avoir des presidents aussi intelligents qu’ Houphouet) a mettre a feu et a sang.

      Quoiqu’on disent nous demeurons fieres.Nous sommes un peuple debout ! Abidjan on dit :"meme quand c’est mort ca pisse !"Que serait le Faso sans la Cote d’Ivoire ? Ce n’est pas parce que l’Elephant d’Afrique a maigri que le Singe (les Mossis) peut porter son body !!!C’est toujours trop grand pour luioooooooo !

      Estimez vous heureux qu’on ait choisit votre pays poussiereux pour abriter notre dialogue direct. Au rtevoir et a bientot, bande de complexes et de petis tampiris. (Monsieur ou Madame,difusez mon message si vous voulez. L’essentiel pour moi, est d’avoir ce que pense les ivoiriens dignent de ce nom)

      • Le 10 février 2007 à 18:56 En réponse à : > Me Hermann Yaméogo : "Blaise Compaoré met de l’ordre dans ses affaires"

        bonjour mon frere ivoirien,je pense que toi tu es vraiment borner aigris tu as une dent contre compaore ou contre les burkinabes,tu as des idees vraiment primitives,et je pense que tu es un individu masquer par ta carrence.:tu sais pourquoi je dit cela
        tu dit que sans la cote d`ivoire le faso n`est rien dommage pour toi.
        et que les burkinabe doivent etre content ,parceque le dialogue direct se deroule a ouaga.as tu vraiment un cerveau ?

    • Le 8 février 2007 à 22:48, par Wendpolma En réponse à : > Me Hermann Yaméogo : "Blaise Compaoré met de l’ordre dans ses affaires"

      je voulais repondre à Hermann,mais je pense que je ne vais pas rajouter à ce qui a été dit. Il ne mérite pas autant d’attention.

  • Le 8 février 2007 à 12:38, par kenleche En réponse à : > Me Hermann Yaméogo : "Blaise Compaoré met de l’ordre dans ses affaires"

    ce sont des gens comme hermann des inconscients politiques qui mettent le feu au pays.nous n avpns aucunement besoins de ses critiques et divagations.Le President du FASO fait son devoir et nous n avons en aucun cas fait office de pyromane.j aimerais bien que hermnn rebosse son cours du primaire :le BURKINA FASO c est le pays des Hommes Integres .abon entendeur salut

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