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François Compaoré, l’affaire Zongo et les médias : Quand presse rime avec médiacrature au Faso

Publié le mardi 6 février 2007 à 07h43min

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Juge et peut-être sans partie, Marcellin Ouédraogo, auteur des lignes qui suivent, s’invite dans la bataille que se livrent certains médias burkinabè depuis les événements de Sapouy pour la conquête de l’opinion. Ainsi passe-t-il en revue principalement des titres tels Bendré, l’Evénement et l’Indépendant d’un côté, et de l’autre l’Hebdo et l’Opinion.

Un regard critique dont il tire la conclusion que l’opinion publique est aujourd’hui victime de la dictature de certains médias. Lisons plutôt.

Le 22 janvier dernier, le directeur de publication du bimensuel L’Evènement, Germain B. Nama, et le rédacteur en chef dudit journal, Newton Ahmed Barry, ont été condamnés chacun à deux mois de prison avec sursis, à payer chacun une amende de trois cent mille (300.000) francs CFA, à faire publier dans Le Pays, L’Observateur paalga et Sidwaya le verdict et à verser à François Compaoré un (1) franc symbolique. Un autre aspect non moins important, ils ont été condamnés aux dépens, c’est-à-dire à honorer les frais occasionnés par la tenue du procès. Lequel procès a été intenté par François Compaoré contre la publication pour l’avoir diffamé dans son numéro 102 du 25 octobre 2006.

G.B. Nama et N. A. Barry ont instruit leurs avocats d’interjeter appel. Ce qui signifie que c’est une affaire à suivre. Dans l’attente de ce que la Cour d’appel pourrait prendre comme décision, il est instructif de jeter un coup d’œil critique sur le travail que les médias (notamment Bendré, L’Evènement et L’Indépendant d’une part et d’autre part L’Hebdo et L’Opinion) ont effectué jusque-là au sujet du fait que le nom de François Compaoré est revenu plusieurs fois dans l’affaire Norbert Zongo et à propos du procès contre L’Evènement. Dans ce sens, rappelons quelques certitudes connues de tous :

- il y a indéniablement un lien entre l’affaire David Ouédraogo et l’assassinat de Norbert Zongo, que même les plus zélés des thuriféraires du régime Compaoré reconnaissent ne serait-ce qu’en privé ;

- il est un fait que, même si rien de façon irréfutable ne permet d’affirmer que les six (6) suspects sérieux identifiés par la Commission d’enquête indépendante (CEI) sont responsables et coupables de l’assassinat de Norbert Zongo, leurs emplois du temps confus et les contradictions dont regorgent leurs dépositions n’aident pas à les laver de tout soupçon ;

- le nom de François Compaoré revient à tout bout de champ dans l’affaire Norbert Zongo, ce qui intrigue plus d’un citoyen ;

- l’interview de Moïse Ouédraogo publiée dans le n° 107 du 10 janvier 2007 de L’Evènement et sa déposition auprès du procureur du Faso Adama Sagnon contribuent à jeter davantage le trouble dans les esprits, car elles sous-entendent ou insinuent que François Compaoré est le commanditaire de cette sordide fin du directeur de publication de L’Indépendant. Or, aucun des activistes les plus engagés du Collectif d’organisations démocratiques de masse et de partis politiques n’a pu fournir, jusqu’à l’heure où nous traçions ces lignes-ci, le moindre indice, encore moins la moindre preuve susceptible d’inculper François Compaoré.

Les conséquences de cette situation sur les médias

De cette situation sont nées deux positions fondamentalement opposées l’une à l’autre :

Ainsi, même sans pouvoir le prouver, le Collectif contre l’impunité est convaincu et insinue bien souvent que c’est François Compaoré qui est le cerveau du coup et qui, de ce fait, doit payer.

Ainsi encore, bien que ses arguments ne lèvent pas les doutes (mieux, ils les empirent parfois) qui pèsent sur le frère cadet du Président du Faso, le camp systématiquement opposé au Collectif réfute tout aussi systématiquement toute piste (en rapport avec François Compaoré) pouvant permettre de faire la lumière sur l’affaire Norbert Zongo. Pire, il en arrive même à précéder les autorités judiciaires dans la décrédibilisation des indices des témoins.

Conscient du rôle que les médias peuvent jouer dans le rayonnement de leurs opinions, chaque camp a ses médias : le premier utilise Bendré, L’Evènement (né à la faveur de l’affaire Norbert Zongo) et L’Indépendant (dont l’attitude peut se comprendre, car Norbert Zongo est son fondateur), tandis que le second a comme tribunes L’Hebdo et L’Opinion (enfantés justement au lendemain de l’assassinat de Norbert Zongo) pour donner la réplique à ceux qui chercheraient noise au pouvoir dans ce cadre ou dans tout autre domaine.

Dès lors, au mépris de la vérité, de la décence, de la morale, de l’éthique et des règles déontologiques de ce métier exaltant qu’est le journalisme, chaque camp (clan ?) va s’employer à détruire l’autre : des procès d’intention, de subtiles insinuations et des figures de style assassines à des fins de manipulation de l’opinion publique (comme « Ainsi donc, c’est lui ! Jusqu’à présent, on pensait à lui... ») à l’endroit de François Compaoré par Bendré (hebdomadaire), L’Evènement (bimensuel) et L’Indépendant (hebdomadaire) ; et la langue de bois, des dénigrements orduriers et des accusations sans preuve de leurs vis-à-vis par L’Hebdo (hebdomadaire) et L’Opinion (hebdomadaire).

C’est dans ce climat malsain de prise en otage, par les deux camps, du débat qu’est intervenue la plainte de François Compaoré à l’encontre de L’Evènement. C’est dommage que quelqu’un comme lui, connu pour être un bon encaisseur et soucieux de la réalisation du programme quinquennal de son frère aîné, en soit arrivé là.

En cela, je partage totalement le contenu bien à propos du ‘’Regard sur l’actualité’’ de L’Observateur paalga n°6812 du 25 janvier 2007, dont le titre, ‘’Procès François Compaoré contre L’Evénement : Qui perd gagne’’, est suffisamment évocateur de l’inopportunité dudit procès.

En effet, il ne trouvera aucun journaliste ni aucun intellectuel dignes de ce nom pour le défendre à visage découvert. Tant et si bien que dans la lutte pour le contrôle de l’opinion, à laquelle les principaux protagonistes de cette affaire se livrent, François Compaoré est moins outillé. Même ses laudateurs dans les deux journaux cités utilisent soit des pseudonymes, soit des noms de plume, soit les deux à la fois.

Par principe, les journalistes sont solidaires face aux différents types de pouvoir, quitte à se dire les vérités entre eux. Et dans une affaire comme celle-ci, rien d’étonnant qu’une majorité de journalistes soutiennent leurs confrères. Mieux, l’opinion publique, même en l’absence de sondage, semble solidaire des condamnés ; ce qui fait qu’en tout état de cause, la voie judiciaire ne pouvait pas changer grand-chose : François Compaoré a certes gagné son procès, pour l’instant, mais il a perdu la bataille de l’opinion publique pour l’avoir gagné. S’il avait perdu le procès, il aurait doublement perdu, car l’opinion publique aurait été confortée dans ses positions.

L’Evénement est-il pour autant irréprochable ?

Bien que n’étant pas journaliste, je me permets d’opiner sur les médias en général et sur L’Evènement en particulier. Il se peut qu’au cours de cet exercice, je me rende coupable de maladresses, mais mon souci, c’est de dire ce que je pense des médias, en tant que citoyen, et vous conviendrez avec moi que c’est mon droit. De même que les organes d’information se saisissent, avec raison, des inconduites des hommes et femmes publics ou non du fait qu’ils doivent, au même titre que d’autres institutions au sens large du terme, assumer le rôle de sentinelles vigilantes en démocratie, de même, leurs animateurs, parce qu’ils ne sont rien d’autres que des humains et donc exposés à des erreurs, des lacunes et des insuffisances, ne sont pas au-dessus de la critique.

Dans le cas d’espèce, il faut avoir l’honnêteté (même si le manichéisme ambiant a signé l’arrêt de mort de cette vertu) de reconnaître que rien que le titre de l’article querellé, à savoir « Ainsi donc, c’est lui ! », avec la brève introduction « Jusqu’à présent, on pensait à lui sans oser le nommer. RSF vient de franchir le pas... » sont plus que tendancieux et conduisent à la manipulation de l’opinion alors qu’aucune preuve ni source servant de preuve n’étaie de tels propos.

Il faut également noter que bien de fois, les articles du journal versent dans le subjectivisme, confondant ainsi droit d’informer et opportunité de régler des comptes personnels. Dans l’affaire Issaka Korgo, on sait par exemple que le zèle avec lequel certains articles ont été rédigés s’expliquait par le fait que la belle-famille d’un membre de l’équipe de rédaction est en bisbilles avec l’homme d’affaires.

Pas surprenant alors que dans sa livraison n° 108 du 25 janvier 2007, le journal ait légendé le décret n°2006-64/PRES/GC du 28 décembre 2006 portant suspension provisoire d’un membre de l’Ordre National (en l’occurrence I. Korgo) ainsi qu’il suit : « La Copie (sic !) du décret qui retire la médaille de Korgho ».

Même si la suspension peut laisser penser qu’I. Korgo a dû remettre de façon temporaire ladite médaille, nulle part, il n’est écrit qu’elle lui a été retirée. Et à supposer qu’elle lui ait été retirée, c’est d’un retrait provisoire qu’il s’agit (en attendant le verdict de la Cour de cassation) et non d’un retrait tout court contrairement à ce qu’affirme la légende.

Dernier élément à même de confondre L’Evènement, c’est qu’en dehors de François Compaoré, Issaka Korgo et Paramanga Ernest Yonli, il y a, depuis août 2006, peu ou pas du tout d’autres personnalités à faire passer sous ses fourches Caudines.

Certes, le premier et le dernier cités le sont à cause du fait que l’un a son nom régulièrement mêlé à l’affaire Norbert Zongo et que l’autre a pris une position controversée au sujet du non-lieu dans la même affaire sans oublier qu’il a rendu officielle sa disponibilité à jouer un rôle politique plus important dans l’histoire du Burkina (ce qui n’a pas plu à tout le monde dont L’Evénement).

Cependant, ils ne devraient pas être les seules personnalités à payer pour cela si le bimensuel regarde bien autour de lui ; lui qui est si bien renseigné. A moins que ce ne soit un jeu dans lequel son rôle consiste à prendre parti pour certaines chapelles du système contre d’autres. Ce serait alors un jeu tout à fait risqué car comme tout système, c’est un tout : on sait par où on entre, mais on ignore tout de la porte de sortie.

Au regard de cela, il est certes injuste et indéfendable, le point de vue selon lequel L’Evènement n’a eu que ce qu’il mérite, et que clament L’Hebdo et L’Opinion ; cependant, le bimensuel gagnerait à diversifier davantage ses cibles et la manière dont il rédige ses papiers dans son effort de consolidation des acquis de la démocratie.

Mais L’Evénement n’est pas le seul faillible

N’ayant aucun a priori à l’endroit des médias quels qu’ils soient, j’ai l’obligation de dire que L’Evènement n’est pas le seul à être faillible. Contrairement à ce dont ils peuvent être convaincus, L’Hebdo et L’Opinion sont tout aussi si non plus reprochables que le journal de Germain B. Nama. Morceaux choisis dans L’Hebdo n°405 du 19 au 25 janvier 2007 : « Aujourd’hui, des journalistes (entendez de L’Evènement et de L’Indépendant) en sont venus à vouloir remplacer la police, la gendarmerie, bref, les auxiliaires de justice et les juges eux-mêmes au prétexte qu’ils sont défaillants ou acquis à la cause du système en place ».

Il n’y a pas de mal, pour les journalistes, à se substituer à la justice, quel que soit le niveau de compétence de celle-ci. N’importe quel citoyen, y compris le journaliste, peut et doit même contribuer au triomphe des valeurs fondatrices de toute société : le vrai, le juste, le bien. Le Watergate dont tous les journalistes sont fiers aujourd’hui n’aurait pas été possible et toutes les démocraties du monde n’auraient pas pu en profiter si des journalistes n’avaient pas remplacé les juges, la police et la gendarmerie.

On peut et on doit défendre le régime dont on est proche ou dans lequel on se reconnaît pour une raison ou pour une autre, mais avec plus d’intelligence et de culture politiques sinon on finit par lui nuire au même titre que ses adversaires et ennemis. Et pendant qu’on y est, L’Hebdo lui-même finit par se substituer à la justice et aux auxiliaires de justice en prononçant la non-validité de la déposition de Moïse Ouédraogo.

Quant à L’Opinion n°484 du 17 au 23 janvier 2006 (sic ! Lisez 2007), il brille par sa non voire son anticonfraternité même s’il parle de ses « confrères de L’Evènement » : « Ainsi donc, la saga continue chez nos confrères de L’Evènement.

Après ‘’le Sergent qui fait trembler la République’’, suivi de la parenthèse grotesque des ‘’faits nouveaux de Robert Ménard’’ dans laquelle ils ont par ailleurs joué un rôle important, ils nous servent un épisode qu’on pourrait bien titrer ‘’le repentir d’un repris de justice’’ avec, dans le rôle principal, un cousin de feu David Ouédraogo, Moïse Ouédraogo tout sourire, débarquant fraîchement de la MACO et cornaqué par Me Farama qui, comme par hasard, est leur conseil dans le procès que François Compaoré a intenté contre eux pour diffamation. Comme on se retrouve entre amis ».

Que les lignes éditoriales de L’Opinion et de L’Evènement soient différentes voire contradictoires n’est pas en soi un mal, car nous sommes en démocratie et tous les courants de pensée et d’opinion doivent avoir la possibilité et le courage de s’exprimer.

Que L’Opinion ait une lecture autre que celle de L’Evènement dans l’affaire Norbert Zongo et la suite judiciaire qui lui a été donnée est un droit inaliénable dudit journal.

Cependant, construire le substrat de son existence sur le contenu de L’Evènement en reprochant à celui-ci de n’être né et de n’exister que grâce à l’affaire Norbert Zongo et en oubliant qu’en dernière instance, c’est la même affaire qui l’a fécondé, lui L’Opinion, relève visiblement d’une inculture inqualifiable pour des gens qui prétendent être des journalistes.

L’opinion publique victime de la dictature de certains médias

On l’aura constaté : Bendré, L’Evènement et L’Indépendant, profitant du fait que le journalisme en démocratie et l’opinion publique dans un Etat de droit libéral et démocratique sont généralement du côté du plus faible, ne manquent pas d’ingéniosité pour accréditer et défendre dans la pratique la thèse selon laquelle le fait que le nom de François Compaoré revient régulièrement dans l’affaire Norbert Zongo est la preuve que celui-ci est le commanditaire de cet odieux forfait. Et sans preuve !

A l’autre extrême, L’Hebdo et L’Opinion, à la faveur de la réalité selon laquelle il n’y a, jusqu’à présent, pas de preuve concernant la culpabilité de François Compaoré se font plus « compaoristes » que ce dernier en décidant de l’impertinence des arguments de certains témoins avant même que la justice n’en pipe mot.

On assiste alors, impuissant, à la dictature du pouvoir de deux types et genres de média dont les principales victimes sont l’opinion publique et la justice. Tant et si bien qu’il n’y a point de place pour le centre et le juste milieu : « Celui qui n’est pas avec nous est contre nous » comme si personne n’a tiré les leçons de l’expérience révolutionnaire.

Mal conseillé, François Compaoré est tombé dans ce piège parce qu’excédé, mais ce n’était point la solution.

Ayant adopté vis-à-vis de certaines personnalités dont F. Compaoré une attitude de lyncheur zélé afin de se présenter en cas de procès en diffamation comme une victime à la place de la victime, L’Evénement montre de moins en moins le souci d’objectivité qui l’avait animé jusqu’à présent.

Quant à L’Hebdo et à L’Opinion, leur stratégie de défense mal ficelée, contrairement à ce qu’ils pensent, n’aide pas F. Compaoré, ils s’éloignent ainsi de plus en plus de la profession dont ils se réclament et sont menacés, à l’évidence, par le syndrome de la presse ivoirienne.

Le csc et l’onap aphones et les associations de communicateurs atones

Face à cet état de fait, la sonnette d’alarme devait être tirée, soit par le Conseil supérieur de la communication (CSC) en sa qualité d’autorité de régulation des médias, soit par l’Observatoire national de la presse (ONAP) du fait qu’il est l’instance d’autorégulation des organes d’information, soit par les associations de communicateurs, soit enfin par tous les trois types de structures à la fois. Malheureusement, ni individuellement ni collectivement, ces structures n’ont eu à attirer l’attention des deux camps sur le danger qu’ils font encourir à la profession à cause de leurs visions étriquées, étroites et bornées des phénomènes de notre société politique et (particulièrement) des faits liés à l’affaire Norbert Zongo.

Certains de leurs dirigeants, probablement plus soucieux de leur image que de la rigueur avec laquelle ils devraient faire leur travail, ont opté de ne pas œuvrer au renforcement de l’éthique et de la déontologie, laissant ainsi ce puissant pouvoir sans contre-pouvoir en face de lui. D’autres ont carrément choisi leur camp, qui est celui d’une opposition de principe aux gouvernants.

Une telle situation ne peut accoucher que des vieux démons dont le spectre n’a cessé de planer sur le Burkina depuis le 13 décembre 1998 : il est naturel pour l’humain d’abuser du pouvoir qu’il détient et c’est pourquoi en démocratie libérale, le système est construit de sorte que les velléités d’abus de pouvoir d’un dirigeant ou d’un pouvoir soient, en principe, automatiquement contrecarrées par les compétences d’un autre pouvoir.

Dans le domaine des médias, ce rôle doit être joué par eux-mêmes. Autrement dit, le journaliste ne reconnaissant que la sanction de ses pairs, les médias devraient être eux-mêmes leur propre contre-pouvoir à travers les structures citées plus haut. Mais hélas, mille fois hélas, ces structures se sont révélées toutes et jusque-là inefficaces lorsqu’il s’est agi de ramener leurs confrères sur le droit chemin.

Disposant du droit de pourfendre n’importe quel citoyen et leurs confrères à souhait sans avoir à intégrer dans ce droit le sens de la mesure et du respect d’autrui et conscients du fait que les gouvernants et, d’une manière générale, les personnalités publiques sont de plus en plus convaincus qu’intenter un procès contre un média ne contribue qu’à le victimiser aux yeux de l’opinion publique (même si, par ailleurs, ces personnalités peuvent avoir raison), les professionnels des organes d’information Bendré, L’Evénement et L’Indépendant d’un côté, L’Hebdo et L’Opinion de l’autre en usent et en abusent au grand dam de leurs ‘’victimes’’.

Une chose qui se situe aux antipodes de l’Etat de droit démocratique et libéral, car il ne devrait pas y avoir de pouvoir sans contre-pouvoir. Le Journal du jeudi, qui s’y est courageusement essayé dans son numéro 801 du 25 au 31 janvier 2007, en réprouvant avec force arguments l’anticonfraternité avérée de L’Opinion, l’aura appris à ses dépens, puisqu’il a fait l’objet d’une attaque au vitriol teintée de xénophobie dans l’éditorial de L’Opinion n° 446 du 31 janvier au 06 février 2007. Où se trouve donc la solution ? me demanderez-vous.

Certainement dans le courage avec lequel les deux types de média vont dorénavant approcher l’élaboration de leurs menus respectifs et dans la manière dont François Compaoré va appréhender le fait que l’acharnement (et même le lynchage) médiatique dont il fait l’objet ne peuvent trouver leur solution dans les décisions de justice. Mais tout cela a, hélas, toutes les chances (toutes les malchances devrais-je dire) d’être des vœux pieux, les acteurs ne semblant pas avoir une oreille attentive pour ce genre de discours. C’est dommage pour la République !

Marcelin Ouédraogo

L’Observateur

P.-S.

Lire aussi :
Affaire Norbert Zongo

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Vos commentaires

  • Le 6 février 2007 à 10:01 En réponse à : > François Compaoré, l’affaire Zongo et les médias : Quand presse rime avec médiacrature au Faso

    Très bon article avec des analyses solides, pertinentes et impartiales. Vivement que vous soyez entendu par les parties concernées ! Sanwé !

  • Le 6 février 2007 à 11:55 En réponse à : > François Compaoré, l’affaire Zongo et les médias : Quand presse rime avec médiacrature au Faso

    Toutes mes félicitations Monsieur Marcelin Ouédraogo. Chapeau vraiment.
    J’avoue que je n’ai aucun sentiment pour ce Monsieur de François Compaoré et en plus je suis fidele lecteur de L’Evénement, Bendré et L’Indépendant. Cependant, je trouve votre analyse formidable et je dirais vraiment centrée. Je suis d’accord avec vous que l’Evénement doit diversifier ses écrits car en plus de personnalités citées dans votre écrit sur lesquelles l’Evénement tire sans cesse, il y a bcp d’autres choses (injustices) á dénoncer au Burkina Faso. Par exemple faites un tour á Ouaga 2000, prenez au hasard une superbe villa et cherchez á savoir d’où vient l’argent de sa construction et vous verrez qu’il y a au Burkina Faso des gens pires que Issaka Korgo et qui eux n’ont même pas besoin de falsifier un document pour avoir le poignons. Ils l’enlèvent tout simplement dans les crédits-aides que les soi-disant « bailleurs de fonds » nous « donnent » et qu’il faudra payer avec plus de 100% d’intérêt demain. Quand á l’Opinion et L’Hebdo, je ne prend même pas la peine. Pour le moment ils ne font pas du journalisme, ce sont des « bagarreurs ». Quand ils commenceront á faire du journalisme je les lirai. Promis.

  • Le 6 février 2007 à 12:40, par Soumaila En réponse à : > François Compaoré, l’affaire Zongo et les médias : Quand presse rime avec médiacrature au Faso

    M.Marecelin Ouedraogo,je viens de lire á present votre article et j’avoue que je partage point par point votre analyse ;
    Seulement j’aimerais vous faire observer que le journal l’Opinion n’est pas né au lendemain du drame de sapouy et que de la meme maniere qu’il s’en prend aujourd’hui a ses confreres, surtout de l’Evenement,il s’en prenait aussi a HS de son vivant lorsqu’il investiguait sur le "mort du conseil".

    Je vous encourage

  • Le 6 février 2007 à 13:37 En réponse à : > François Compaoré, l’affaire Zongo et les médias : Quand presse rime avec médiacrature au Faso

    oui monsieur cest beaux tout ce que vous avez dis, mais où est votre proposition dans tout ça . Tout ce que vous avez dis nous sommes déja au courant. Nous vonlons des propositions pas des commentaires . Et que voulez vous`c`est ça la democratie à la française vue aussi ce qui se passe en france avec les médias .MAis une chose est sure même si selon vous il nexiste pas de preuves cest que françois compaoré est le commenditaire de l`assassinat du journaliste NOBERT ZONGO. Maintenant, les 2 camps de journalistes utilisent l`afaire pour des raisons financières. D`un coté ceux qui soutiennent françois compaoré et notre argent ( cèst largent du burkina qu`ils utilisent) qui on sait rapporte beaucoup et de l`autre ceux qui veulent profiter des petites sommes dont dispose le peuple . essayons de trouver des solutions au lieu de commenter. un burkinabé de létranger

    • Le 7 février 2007 à 07:51 En réponse à : > François Compaoré, l’affaire Zongo et les médias : Quand presse rime avec médiacrature au Faso

      L’ecrit ne propose pas de facon enumeree des solutions ,mais a travers le commentaire, il fait des propositions pour ceux des journalistes qui peuvent lire entre les lignes. Loin de moi toute idee de dire que vous avez fait une lecture superficielle mais si vous relisez attentivement les differents papragraphes vous vous apercevrez que des pistes sont proposees aux deux camps en face.

      Amicalement

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