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Le FESPACO à Paris : La grande lancée médiatique

Publié le mercredi 31 janvier 2007 à 00h00min

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La XXe édition du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou se déroulera du 24 février au 3 mars 2007. Dans l’optique de donner à cette manifestation culturelle d’envergure ses lettres de noblesse médiatique, une conférence de presse a été organisée à Paris, mercredi 24 janvier 2007, au Conseil régional d’Île-de-France. Au menu des exposés, les principales orientations et les nouveautés de la XXe édition du Festival.

Le Conseil régional d’Île de France a abrité mercredi 24 janvier 2007 dans ses locaux, la conférence de presse animée par une équipe du FESPACO, dépêchée à Paris et conduite par la ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme du Burkina Faso, Aline Koala. Au présidium de la conférence, trois animateurs : Désiré Clément Conombo, président du comité d’organisation du FESPACO et secrétaire général du ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, Baba Hama, délégué général du FESPACO et Ardiouma Soma, responsable de la cinémathèque africaine et de la programmation du FESPACO.

Et comme modérateur, Apollinaire Baghnyan, chargé des Relations publiques de l’ambassade du Burkina Faso, responsable du bureau FESPACO de Paris. D’entrée de jeu, c’est le président du Conseil régional d’Île-de-France, Jean-Paul Huchon, hôte de la conférence de presse du FESPACO qui monte à la tribune pour exprimer sa fierté et celle du Conseil régional d’accueillir cette conférence. Sa fierté se justifie par le fait que depuis près d’un an, le Conseil régional d’Île-de-France entretient avec le Burkina Faso « d’excellentes relations de coopération et d’amitié ».

En particulier dans le cadre de leur action commune en faveur de la Francophonie. A plusieurs reprises, Jean-Paul Huchon a eu le privilège d’être reçu en audience par le président burkinabè Blaise Compaoré dont « le pays est engagé dans la voie de la démocratie et de la décentralisation ».

A la suite de ces audiences, il ne fait aucun doute que « la région Île-de France sera plus présente » au pays des Hommes intègres. C’est ainsi qu’en février prochain, un collaborateur de l’Unité des affaires internationales et européennes d’Île-de-France sera à Ouagadougou pour y travailler avec le ministère en charge des Collectivités territoriales du Burkina Faso. En outre, une forte délégation de la région d’Île-de-France sera dans la capitale burkinabè pour assister à la XXe édition du FESPACO. Ce n’est donc pas un fait du hasard que le Conseil régional d’Île-de-France ait abrité la conférence de presse du FESPACO, avec toutes les commodités requises.

Là où la région d’Île-de-France et le Burkina Faso se rejoignent encore : « c’est leur lien avec le cinéma ». En effet, le Burkina est « terre universelle de cinéma », c’est la capitale du cinéma africain. La région d’Île-de-France est « une autre terre de cinéma, celle où se tournent de très nombreux films de grande qualité et de vaste audience ». Tous les ans, 150 films y sont tournés, dont une trentaine sont des réalisations étrangères. 90% des prestations techniques du cinéma en France sont, selon le président Huchon rassemblés sur le territoire d’Île-de-France « où plus de 100 sites de tournage ont été recensés ».

Par ailleurs, la région d’Île-de-France finance et accueille tous les ans, le Festival international du film de l’environnement (FIFE). En 2006, près de 10 000 spectateurs ont fréquenté ce festival où 63 films issus de dix neuf pays ont été présentés. A cette édition du FIFE, le FESPACO en était l’invité d’honneur.

Selon le constat du président du Conseil d’Île-de-France, « quoi de plus naturel que, grâce aux efforts et à la volonté de rapprochement des uns et des autres, ces deux terres porteuses et fondatrices d’une culture cinématographique se rapprochent et collaborent ».

En réaction à cette invite, la ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme, Aline Koala, a relevé sa satisfaction pour le partenariat entre la région d’Île-de-France et le Burkina Faso. Mesurant à sa juste valeur le soutien que cette région apporte à l’organisation du FESPACO 2007, et partant, à l’expression de la culture cinématographique, Aline Koala prophétise « une coopération renforcée qui ira au-delà du FESPACO pour rayonner sur d’autres leviers du développement ».

Et comme pour introduire la conférence de presse, Mme la ministre est catégorique : « Le FESPACO pour l’Afrique est un événement essentiel qui met en exergue la dimension culturelle d’un continent riche de sa créativité et de sa spécificité, ce qui lui donne toute sa place dans le concert des Nations ».

Si le Burkina Faso, malgré ses multiples difficultés économiques, œuvre inlassablement à maintenir et organiser depuis environ une quarantaine d’années ce grand rendez-vous du cinéma africain qu’est le FESPACO, c’est sans conteste parce qu’en cette manifestation « la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles qui fait la beauté de notre monde », y trouvent la tribune par excellence. Il reste qu’on attend toujours la mise en application de la Convention pour la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles adoptée le 20 octobre 2005 à Paris.

Tous conviés au FESPACO 2007
« A ce grand rendez-vous du cinéma africain, vous êtes tous conviés ». C’est l’invitation que n’a cessé de lancer Mme la ministre burkinabè de la Culture, des Arts et du Tourisme à ses convives de la soirée de présentation du FESPACO 2007 à Paris. Mais pourquoi tant d’insistance ? Parce que le déplacement en vaut bien la peine.

En effet, et selon le président du comité d’organisation de la XXe édition du Festival, Désiré Clément Conombo, « ce FESPACO sera l’occasion de célébrer la diversité culturelle tant par les films proposés dans la sélection que par les réflexions qui seront menées lors des rencontres professionnelles ». En réunissant à Ouagadougou entre 70 et 80 nationalités à chaque édition, le FESPACO est devenu « un véritable creuset du dialogue culturel et un cadre d’expression de la diversité culturelle que nous nous devions de promouvoir ». Pour la présente édition, le programme est varié et bien riche.

Ainsi, révèle le délégué général du FESPACO, Baba Hama, outre la compétition des films qui reste l’ossature du festival, il est prévu dans la section « découvertes », un panorama de films africains et du monde, une rétrospective sur le cinéma malien et un focus sur le cinéma marocain. Le Marché international du cinéma et de la télévision africains (MICA), XIIIe édition, sera également au rendez-vous, à travers des expositions et des projections. Sans oublier les rencontres professionnelles avec notamment le colloque sur le thème « Cinéma africain et diversité culturelle ».

A travers ce colloque et autres tables rondes et panels, le FESPACO 2007 entend apporter sa contribution à la recherche de réponses « au comment faire face au mouvement d’uniformisation des idées, au comment promouvoir la diversité culturelle ».

Au rang des innovations de la XXe édition du Festival, Baba Hama cite entre autres, l’institution d’un prix du film documentaire, l’ouverture d’une section de films d’école à l’intention des écoles et instituts de formation audiovisuelle d’Afrique, le Masterclasse FESPACO-AFRICALIA, l’organisation d’expositions et d’animations culturelles qui prendront plus de relief dans trois sites aménagés à cet effet.

Enfin, le quartier général du FESPACO qui se tiendra dans son nouveau siège inauguré en novembre 2005. Pour accompagner la célébration de la XXe édition du FESPACO, le ministère français des Affaires étrangères a édité des coffrets DVD de films ayant remporté l’Etalon de Yennenga.

Aux couleurs de la diversité culturelle
Pour le responsable de la programmation du FESPACO, Ardiouma Soma, « la diversité culturelle en cette XXe édition du Festival ne sera pas seulement dans les discours. Elle sera montée et vécue à travers une sélection de 207 films de réalisateurs originaires de 44 pays d’Afrique et d’autres continents ». Les 207 films ont été retenus parmi environ 500 propositions parvenues à la direction du FESPACO au cours de l’année 2006. La sélection 2007 propose des contenus très variés qui abordent des thèmes tels que : l’immigration, les démocraties en développement et la liberté d’expression, la mondialisation, les traditions, les guerres passées et présentes, la pandémie du Sida...

Pour la compétition officielle, le comité de sélection a retenu :
- 20 longs métrages provenant de 14 pays,
- 16 courts métrages provenant de 9 pays,
- 15 films documentaires provenant de 10 pays,
- 24 films vidéo provenant de 13 pays,
- et sept films de la diaspora africaine pour le prix Paul Robeson.

Au total, 82 films compétiront pour une vingtaine de prix du palmarès officiel.

Concernant les projections des films, Ardiouma Soma rassure : la programmation se fera dans neuf (9) »salles dont cinq salles de cinéma (ciné Neerwaya, ciné Burkina, ciné Oubri, Centre culturel français Georges Méliès (2 salles) et 4 salles de conférence et de spectacles qui seront emménagées pour abriter les séances de projections durant le festival (CENASA) (Centre national des arts du spectacles et de l’audiovisuel)-CGP-CBC SIAO) ».

Les séances de projections du matin, réservées à la presse, sont toujours maintenues à 8 heures dans deux salles : au ciné Neerwaya et au ciné Burkina.

L’équipe chargée de la programmation des films est à pied d’œuvre pour l’organisation des projectios dans les meilleures conditions techniques. Une expertise technique des salles a été réalisée en décembre 2006 et les dispositions sont prises pour une remise à niveau des cabines de projection. Du souhait de Ardiouma Soma, et pour réussir la programmation, il est nécessaire que les cinéastes, les producteurs et les distributeurs jouent leur partition en respectant les délais fixés par le règlement général du FESPACO pour l’expédition des copies de films qui doivent parvenir à Ouagadougou au plus tard le 15 février 2007.

La conférence de presse du FESPACO 2007 à Paris a enregistré la participation de l’ambassadeur du Burkina Faso à Paris, de l’administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie, du délégué du Festival international du film d’environnement, de nombreux cinéastes et professionnels de l’audiovisuel et bien sûr, d’une foule de journalistes et d’invités. C’est dire que la conférence de presse a réussi son pari en termes de médiatisation et de relations publiques. Ce qui, de l’avis de la ministre Aline Koala, augure d’une belle fête. Alors, et comme dirait l’autre « rendez-vous à Ouagadougou du 24 février au 3 mars 2007 ».

Sita TARBAGDO

Sidwaya

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