Maîtriser les stratégies de plaidoyer et de communication afin de pouvoir élaborer des messages et plans à même de convaincre les décideurs et les familles, tel a été l’objectif visé par le séminaire tenu du 25 au 27 janvier 2007 à Ouagadougou par l’UAFA en collaboration avec l’ABPAM. Une trentaine de personnes aveugles et malvoyantes a pris part à ce séminaire.

Selon le président de l’Association burkinabè pour la promotion des aveugles et malvoyants, le Dr Siaka Diarra, ce séminaire a permis d’outiller les participants sur neuf volets relatifs au « plaidoyer et à la communication ». A savoir, « la stratégie, le message, le comportement, le porteur, le canal, les moyens disponibles pour mener la campagne, ceux à mettre en œuvre, le groupe cible visé, la mesure d’impact ».

Cela, en vue de permettre aux handicapés de mener des campagnes de sensibilisation pour impulser un changement dans la communauté. Car, pour le Dr Diarra, « il est important que les adolescents, les enfants, les adultes handicapés voient leurs besoins pris en compte par les décideurs en vue de leur intégration dans les programmes et projets de développement ».

Pour ce faire, la trentaine de participants a bénéficié de l’expertise de formateurs venus du Mali, du Kenya et des Caraïbes. Selon l’un des formateurs, Audrey Pwedson du Programme de développement international de l’UAFA, cette formation a permis aux participants de l’ABPAM d’avoir des stratégies pour mener des plaidoyers sur eux-mêmes et sur la société. « Cela a favorisé le développement de leur capacité à élaborer des plans de plaidoyer en direction de la société » a-t-il expliqué.

Mener le combat de l’intégration dans la société

Les personnes aveugles et malvoyantes par cette formation veulent mener en même temps le combat pour leur intégration dans la société. Le Dr Diarra qui est conscient des multiples difficultés que rencontrent les personnes handicapées en vue de se faire une place au soleil dans la société, appelle à plus d’égards à l’endroit de cette frange de la population.

Et Mlle Martine Bilgo, étudiante en 2ème année de droit à l’Université de Ouagadougou, participante, s’est fait l’écho de cette pensée : « nous sommes des personnes capables de gérer des familles, de travailler comme les autres pour participer au développement socio-économique de notre pays.

Et nous sommes prêts à relever le défi pourvu que l’on nous mette à l’épreuve. » Et ce défi pourra être facilement relevé si et seulement si la société a un autre regard, un regard empreint de confiance aux personnes handicapées. Ils ont des qualités et des capacités à revendre.

Daouda Emile OUEDRAOGO

Sidwaya