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Ayants droit de Denis Yaméogo : "Dépouillés pour raison politique"

Publié le vendredi 16 avril 2004 à 06h36min

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Les ayants droit de feu Denis Yaméogo, ministre de l’intérieur
sous le regime de Maurice Yaméogo, vivent dans des conditions
pénibles. A la faveur de la Journée nationale de pardon, ils ont
décidé d’adresser cette correspondance au Président du Faso.

Excellence Monsieur le Président,

La Journée nationale du pardon que vous avez bien voulu
instituer est dans l’entendement et dans le coeur de tous les
Burkinabè, une Journée de pardon pour tous les fils, sans
distinction, de cette Nation qui nous est chère à tous.
Les ayants droits de Feu Dénis Yaméogo ne sont pas des
parias de la Nation, encore moins les ennemis de la Nation.
Alors, nous nous posons ces questions :

- Pourquoi les mesures de la JNP nous sont difficilement
applicables ?

- Pourquoi tout le monde a droit à un regard humain sauf nous
 ?

Nous avons reçu la réponse à nos requêtes aux fins des
restitutions des biens confisqués par la décision du tribunal
spécial du 7 décembre 1967.
Et cela depuis le 16 août 1994 où vous invitiez, Monsieur le
Président, votre ministre de l’Economie des Finances et du Plan
à soumettre à votre appréciation et celle du Conseil des
ministres, un rapport relatif à la situation d’ensemble des
charges inhérentes à ces restitutions. Dix ans après, nous
constatons avec désolation que la situation n’a point évolué.

Même s’il y a eu faute, elle est très très chèrement payée. En
rappel :
- Depuis 1966, il y a 38 ans, notre famille est dépouillée de tout
pour raison politique ;

- depuis 1968, il y a 36 ans, notre cher père étant toujours en
détention a perdu sa vie "Paix à son âme" ;

- Depuis 1966 à 2004, il y a 38 ans, nous survivons dans la
souffrance, sans soutien, sans revenu, sans patrimoine.

C’est politiquement mais c’est surtout humainement, Monsieur
le Président, que vous avez créé cette Journée nationale du
pardon.
Nous ne pensons pas que nous sommes des exclus de cet
humanisme. Aussi nous osons humblement insister sur votre
sens humain et attirer votre regard sur notre sort, afin que soit
levé le bouclier qui serre hermétiquement le règlement de notre
dossier. Votre Excellence, vous êtes le seul qui pouvez ordonner
la liquidation du dossier et l’allègement de notre souffrance.

Quelle que soit la complexité de notre dossier, il nous est
permis de penser qu’en 3 ans, si une attention particulière, vu
sa complexité, lui était prêtée, nous aurions pu être de ceux-là
qui connaissent aujourd’hui le fruit du Pardon national qui a fêté
son 3e anniversaire le 30 mars passé.

Avec toutes mes considérations, veuillez agréer, Monsieur le
Président, l’expression de mes sentiments les plus distingués.

Chérif YAMEOGO

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