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Sénégal : Wade le père, Idi le fils

Publié le jeudi 25 janvier 2007 à 08h17min

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La politique n’est pas une science exacte. Wade, le père et Idi, le fils viennent une fois de plus de confirmer cette vérité. Hypocrisie, loyauté, mensonge, trahison... sont parmi les ingrédients qui composent le cocktail explosif qu’est la politique. En politique, il faut savoir naviguer en eaux troubles. Faute de savoir le faire, on laisse toujours des plumes.

Wade le savait, Idi en a fait l’expérience. Pendant que l’on voyait en Idrissa Seck le "dauphin pressé" à la Sarkozy, Wade, tout comme Chirac, cherchait la bonne stratégie pour éloigner l’échéance inéluctable. Wade a réussi. Chirac a échoué. Sarkozy est seul candidat de l’UMP et Idrissa Seck, lui, rejoint le berceau familial. Loin d’être un retournement de veste, c’est la dynamique de la politique. L’enfant "prodige" sera-t-il adoubé enfant "dauphin" ?

Face à l’évidence, Wade a préféré éloigner son "protégé" par des manigances et des intrigues politiciennes. C’est de bonne guerre. L’essentiel et le plus urgent était d’arriver à ses fins. Etre seul maître à bord du navire battant pavillon PDS. Wade savoure sa double victoire. Celle d’avoir mis au ban, Idrissa Seck, son "rival" et de l’avoir ramené auprès de lui au moment où il le fallait. Sachant qu’une éventuelle victoire à la présidentielle sénégalaise de 2007 passe par une réconciliation avec Idi, son "fils".

Loin du cocon protecteur du père, Idrissa Seck a mûri. Il a croisé le fer, il a compris et tiré les enseignements. Comme pour paraphaser une publicité célèbre qui a fait le tour du monde, disons simplement que l’"on ne devient pas président par hasard". Idi ne le savait pas, il le sait maintenant. Son capital cumulé est au PDS et non dans le nouveau parti (.Rewmi/mon pays) dont il est le propriétaire. Et c’est certainement un destin présidentiel qui se profile pour lui à l’horizon 2012. Comme le dit l’adage : "tout vient à point à celui qui sait attendre".

Sarkozy en est une preuve. Hier choyé par la "chiracquie", puis exclu, vilipendé, le voilà sans ses "mentors" devenu contre leur gré, leur point d’ancrage. Que serait aujourd’hui l’UMP sans "l’homme pressé".

Un destin, fût-il présidentiel, ne se dessine pas, ne s’invente pas, il se construit. Là où Chirac a échoué, Wade a réussi. Idrissa Seck et Nicolas Sarkozy sont deux "dauphins" aux itinéraires différents, mais qui ont les mêmes ambitions : succéder à ceux qui ont guidé leurs premiers pas en politique.

Sarkozy est en passe de réussir son pari, même si pour Idi, le ciel n’est pas encore nettement dégagé. Il a tout de même fait un pas de géant. Ne lui jetons donc pas trop tôt la pierre, comme on l’a fait avec Sarkozy.

Demain peut réserver des surprises et Nicolas Sarkozy en est une. Pourra-t-il s’inspirer de cette référence ? L’avenir nous le dira.

Michel OUEDRAOGO

Sidwaya

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