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Côte d’Ivoire - Discussions directes : quand la raison s’impose

Publié le jeudi 25 janvier 2007 à 08h38min

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Gbagbo_Compaoré

S’il y a une personnalité, qui a fait preuve de pragmatisme, de vision et de sagesse pour une résolution pacifique de la crise ivoirienne, c’est bien Blaise Compaoré. L’homme a eu tort d’avoir eu raison trop tôt. Blaise n’est pas incontournable dans la recherche de solutions, mais il est celui qui, yeux dans les yeux, a toujours indiqué la bonne voie à suivre.

A la survenue de la tentative de putsch qui s’est mué en rébellion armée, Blaise avait à l’époque préconisé la discussion directe avec les "enfants", les "mutins". Pour toute réponse, on a vu sa main derrière cette rébellion. Dès lors, l’escalade, la surenchère, la désinformation et le radicalisme ont pris le pas et Gbagbo était devenu l’otage d’une machine à perdre.

Malgré les accusations gratuites, Blaise Compaoré est resté serein. De très haut, il regardait certains de ses opposants politiques se livrer à un spectacle honteux et indigne qui a frisé par moment l’apatrisme. Fort de son expérience, il savait qu’un jour viendra où l’on reconnaîtra que le dialogue et la solution pacifique sont inévitables pour le retour de la paix en Côte d’Ivoire.

Si Blaise s’était engouffré dans le sillon des "anti-rebelles", il ne serait pas aujourd’hui le dernier recours pour un espoir de retour à la concorde en Eburnie. Et tout cela, il l’a fait au risque d’exposer son pays et ses compatriotes. Ce qui n’a pas manqué. C’est à ce sacrifice extrême que Blaise doit sa renommée de faiseur de paix et de médiateur écouté.

Il est heureux de savoir que Gbagbo est revenu à des sentiments nobles. S’il l’avait compris tôt, ce serait des années gagnées pour la réconciliation et la reconstruction de son pays. A présent, c’est la neutralité du Burkina et de son président qui est reconnue. Encore une fois, le sens élevé du devoir, fait de Blaise un médiateur. A peine sollicité, il a mis sa grande capacité d’écoute en recevant successivement Soro et Gbagbo.

Ceux qui s’offusquaient au Burkina du fait que Blaise recevait les "rebelles" sont bien payés pour leur sens de l’aventurisme politique. Ces conseillers burkinabè de Gbagbo savent à présent que leur amateurisme politique les perdra. N’est-ce pas Gbagbo "himself" qui milite pour des discussions directes avec "ses rebelles" ? N’est-ce pas le même président ivoirien qui a voulu de Blaise comme "médiateur" ou "facilitateur" ? Comme cela est évident, Laurent Gbagbo est le problème à la crise ivoirienne et il peut être la solution s’il le veut.

Espérons seulement que son dernier essai sera le bon et que Blaise Compaoré saura convaincre son "ami" Gbagbo et Soro que eux seuls ont le destin de la Côte d’Ivoire entre leurs mains.

Michel OUEDRAOGO

Sidwaya

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