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Soumane Touré : "Blaise Compaoré nous a trahis"

Publié le mardi 23 janvier 2007 à 00h00min

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Le Parti africain de l’indépendance (PAI) de Soumane Touré n’est pas du tout content. "Le président Compaoré, dit-il, a été un médiocre révolutionnaire ; il est un médiocre démocrate ; il est en train de conduire notre peuple vers des lendemains douloureux". Ainsi, la présentation de vœux, organisée le 20 janvier à Ouagadougou, s’est vite transformée en une sorte de procès contre le parti au pouvoir.

Le Secrétaire général du PAI, Soumane Touré, estime que le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) "gère mal et même très mal" les affaires publiques. A l’allure où vont les choses, dit-il, la "barque Burkina Faso" risque de "tanguer" et "d’être engloutie par les vagues du désespoirs". En tout cas, le PAI estime qu’il y a urgence en la demeure : "Blaise Compaoré, le gouvernement et l’Assemblée nationale refusent d’avancer", a déploré son leader. Puis, de vive voix, il a invité ses militants à se mobiliser pour "chasser du pouvoir le président Compaoré et son CDP". "2007 doit être l’année du PAI", a-t-il ajouté, sous une salve d’applaudissements.

Sans ménagement, Soumane Touré a décoché des flèches sur le président Compaoré : "Blaise nous a trop trahis. On a fait la révolution ensemble, il l’a rectifiée et liquidée ; on a commencé la démocratisation et voilà qu’il veut liquider ça aussi. Non, nous ne pouvons pas accepter cette façon de gérer le Burkina". Puis, haussant davantage le ton, il affirme que "nous allons nous lever et nous libérer".

Même par rapport aux affrontements entre militaires et policiers en décembre dernier, le Secrétaire général du PAI accuse Blaise Compaoré : "Certains affirment que c’est le ministre de la Défense qui doit démissionner. Non, c’est plutôt Blaise qui doit démissionner. Il est le chef suprême des armées. Et à ce titre, il est responsable de la dérive des 20 et 21 décembre 2006. Il a gravement failli et il doit démissionner". Là encore, les militants ont applaudi.

"Si le PAI n’existait pas..."

Le Bureau exécutif central les a invités, séance tenante, à "engager un combat farouche" pour des "victoires éclatantes" lors des élections législatives du 6 mai prochain. "Nous devons avoir notre propre groupe parlementaire et viser le poste de chef de file de l’opposition", a affirmé Soumane Touré.

Mais à propos de ce scrutin, il doute de la sincérité du parti au pouvoir : "Peut-être que le PAI n’aura pas de bons résultats à cause de la fraude". Cependant, visiblement déterminé, il a, "une fois de plus", invité les militants à ne pas baisser les bras. Car "si le PAI n’existait pas, il aurait fallu le créer".

Selon Soumane Touré, certains s’évertuent à dire qu’en cette année 2007, "ça fera 20 ans que Blaise Compaoré est au pouvoir et que ça fera aussi 20 ans que Thomas Sankara a été tué". Le leader du PAI coupe court au débat : "L’histoire du Burkina ne peut pas être cantonnée à l’histoire de ces deux hommes-là ! Il faut que le PAI s’affirme pleinement en 2007". Et, pour "transformer les choses", il faut, dit-il, que les militants "croient en Dieu".

Et se sentent "responsables d’eux-mêmes, du Burkina Faso et de l’Afrique". Les vœux de Soumane Touré à ses partisans se résument en trois mots : santé, vie, courage. "C’est lourd de sens", a déclaré une dame à la fin de la cérémonie.

Par Hervé D’AFRICK

Le pays

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