Pareil pour la Cour de justice. Les chefs d’Etat, tout comme à Niamey en mars 2006, ont pu surmonter leur divergences.

Le sommet de Ouagadougou a confirmé les divergences d’approches dans la nominations des responsables des institutions de l’Union. Le 20 janvier 2007, ils ont décidé de prolonger le mandat du gouverneur par intérim de la BCEAO, Justin Damo Barro et celui du malien Issa Coulibaly à la tête de la BOAD. La rencontre de Ouagadougou devait être décisive. Mais le sommet a preféré renvoyer le sujet au prochain sommet. En voici quelques raisons. Le Niger, avait un prétendant en la personne du deuxième vice- gouverneur.

En cela , il était soutenu par le Sénégal depuis le sommet de Niamey qui est pour le principe d’un poste tournant. La Côte d’Ivoire n’a voulu rien lâcher, se fondant sur le fait que le poste lui reviendrait d’office. Dans la manoeuvre , on susurre que le président Gbagbo avait son candidat à ce poste en remplacement de Konan Banny, son actuel Premier ministre. Ce dernier a quitté la tête de la BCEAO pour se mettre au service de son pays. D’ailleurs l’intéressé se dit en mission. Devant autant de divergences, les chefs d’Etat ont fait le remake de Niamey. Ils ont prolongé les intérims d’autant que toute décision au niveau de la BCEAO, toucherait également la BOAD où la situation est identique . Le poste de président était occupé par Yayi Boni, aujourd’hui président de la république du Bénin. Celui-ci a nommé un représentant et entend également conserver le poste si d’aventure, la Côte d’Ivoire avait gain de cause.

Le Sénégal dans sa manoeuvre, soutient le Niger pour la BCEAO, parce qu’il visait selon de sources non officielles le poste de président de la BOAD.

De l’avis d’un officiel : "C’était plus dur qu’hier" en faisant allusion au sommet de la CEDEAO qui s’est achevé la veille vers 22 heures. La preuve de cette déclaration viendra après le déjeuner. Les chefs d’Etat sont arrivés très rapidement sur les dossiers de nomination qui en cette année électorale ont pris une envergure particulière : la guerre des postes à l’UEMOA est désormais ouverte.

A 15h30, Wade du Sénégal quitte le huis clos. il a été précédé par Amadou Toumani Touré du Mali. Dès lors, les observateurs bien avertis ont compris que le sommet de Ouagadougou a accouché d’une souris. On a assisté au remake du sommet de Niamey.

Avec une heure d’avance, le sommet clôt ses portes. Seul fait notable mais prévisible : la nomination de nouveaux commissaires au sein de la Commission de l’UEMOA et de nouveaux juges à la Cour de justice.

Le Burkina Faso a nommé un nouveau commissaire. Il s’agit de Christophe Dabiré. Le Bénin et le Togo en ont fait de même. Soumaïla Cissé demeure à la tête de la Commission.

Le sommet a confié le dossier au Conseil des ministres afin que celui -ci propose un mode opératoire pour gérer la nomination des présidents d’institution.

Le président Compaoré qui hérite de ce dossier a reconnu que ce problème ne s’était pas encore posé aux pays membres et qu’il fallait prendre les dispositions qui s’imposent pour le régler. La prolongation des intérims est selon lui une décision de sagesse.

Au plan politique, le président Compaoré a reçu les félicitations de ses pairs pour sa médiation dans le cadre du dialogue intertogolais. La conférence a invité les organes de l’Union à "apporter leur appui au Togo en vue de la consolidation du processus de réconciliation et de la relance de son économie. Sur la crise ivoirienne, une seule phrase. La conférence a "réaffirmé son appui au processus de paix en Côte d’Ivoire"

Au plan économique , l’envol des prix du baril de pétrole a laissé des traces. Le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB) de l’Union est en baisse. Il est de 3,6% , en termes réels en 2006 contre 4,3% en 2005. Une petite satisfaction cependant, le taux d’inflation est maîtrisé. Il se situe autour de 2,3% contre 3,9% en 2005. Quant aux objectifs de convergences qui étaient fixés pour l’horizon 2008, ils seraient compromis selon la conférence des chefs d’Etat si les dépenses liées aux transferts et subventions ainsi que celles relatives aux masses salariales continuent de croître. La conférence a invité les pays membres à assainir leurs finances publiques et à atténuer la vulnérabilité de leur économie.

Quant au processus de mise en oeuvre des reformes du processus d’intégration , 2006 marque la fin des compensations financières des moins-value des recettes douanières. la Commission de l’UEMOA a été invitée à prendre les dispositions utiles pour "résorber les arriérés de compensation dus aux Etats et à engager des actions entrant dans le cadre des compensations économiques. La question des accords de partenariat économique avec l’Union européenne a été abordée par la conférence. Elle a donné des instructions pour que les négociateurs intègrent la dimension du développement lors des négociations.

LISTE DES COMMISSAIRES ET DES JUGES

COMMISSION

 Bénin : Monsieur Guy Amédée AJANOHOUN
 Burkina Faso : Monsieur Christophe Joseph Marie DABIRE
 Côte d’Ivoire : Monsieur Jérôme BRO GREBE
 Guinée-Bissau : Monsieur Rui Duarté BARROS
 Mali : Monsieur Soumaïla CISSE
 Niger : Monsieur Ibrahim TAMPONE
 Sénégal : Monsieur El Hadji Abdou SAKHO
 Togo : Monsieur Ismaël Kpandja BINGUITCHA-FARE

COUR DE JUSTICE

 Bénin : Monsieur Abraham D. ZINZINDOHOUE
 Burkina Faso : Madame Ramata FOFANA
 Côte d’Ivoire
 Guinée-Bissau : Monsieur Daniel LOPEZ FERREIRA
 Mali : Monsieur Ousmane DIAKITE
 Niger : Mon,sieur Hamidou Salifou KANE
 Sénégal : Madame Seynabou NDIAYE DIAKHATE

COULISSES

De la présidence de la Commission

* Le Sénégal qui a assuré la présidence de la Commission sous Moussa Touré pourrait également réclamer cette place si le Bénin et la Côte d’Ivoire avaient gain de cause à la BCEAO et à la BOAD. Pour que le Sénégal récupère la présidence, il faudrait que Soumaïla Cissé soit partant. Une hypothèse qui permettrait ainsi à chacun de garder sa chose. Mais on en est par encore là.

Renouvellement tous azimuts de mandats

Depuis le sommet de mars 2006, on savait que la réunion des chefs d’Etat de l’Union à Ouagadougou allait être décisive pour l’avenir de l’Union. Mais la bourrasque qui a soufflé sur la commission, organe d’exécution du processus d’intégration, a surpris certains observateurs non avertis. Tous les commissaires de la commission ainsi que les juges de la Cour de Justice sont arrivés en fin de mandat. Le renouvellement des mandats était au coeur des débats, qui ont été compliqués par les blocages sur les nominations à la BCEAO et à la BOAD.

Blaise premier, Gbagbo dernier

Le sommet de l’UEMOA s’est ouvert avec près d’une heure de retard. Blaise Compaoré est arrivé en bon hôte à 9h05. Laurent Gbagbo lui est arrivé le dernier soit à 10h50. Dans les coulisses , on s’est demandé si son retard est d’ordre tactique ou pas. L’Ivoirien est un récidiviste car la veille, lors du sommet de la CEDEAO, il est également arrivée le dernier. Par conséquent, il n’a pas eu droit aux honneurs de la garde nationale.

Son retard au sommet de l’UEMOA a un tant soit peu, inquiété le protocole qui n’a pas manqué de multiplier les coups de fil pour se rassurer. Finalement, Laurent Gbagbo est arrivé accompagné de Yéro Boly, le ministre burkinabè de la Défense.

Yeelen et Sami assurent

Yeelen et Sami Rama ont été les vedettes de la chanson burkinabè qui se sont produites devant les chefs d’Etat. Elles ont été à la hauteur du pro dada fait par le speaker du jour vu les applaudissements du public.

Les Français sont là

Le Trésor français double sa participation de le capital dans la BOAD. C’est ce qui ressort du discours du président sortant de l’UEMOA. Il a annoncé que la participation des Français est passée de 6,4 milliards à 12,8 milliards. On annonce également l’entrée en force de la Chine sur la ligne de financement du Fonds de développement et de cohésion de la banque pour un montant de un milliard de dollars.

Yayi captivé

Lors du passage du groupe Yeelen avec la chanson Ina, générique du feuilleton du même nom, le président, béninois est resté très attentif à la prestation de Mawndoe et de Smarty.

Mention spéciale pour un négociateur

Mamadou Tanja, président sortant de la conférence des chefs d’Etat de l’UEMOA a rendu un hommage au travail de médiation du président Compaoré dans la résolution de la crise togolaise. L’esprit d’ouverture du président togolais Faure G. Eyadema a été également salué.

On peut donc espérer que le "Blaiso" aura la même réussite sur le gros dossier ivoirien dont la crise dure 4 ans déjà. Pour ce qui est de son mandat CEDEAO, un nouveau dossier s’invite dans les dossiers de Blaise Compaoré, celui de la crise en Guinée. Un mandat qui risque de ne pas être de tout repos.

Départ très remarqué de la délégation sénégalaise

Presque tout le monde dans ou aux enlentours de la salle de conférences de Ouaga 2000 a noté le départ, marqué par des coups de fanfare et des honneurs militaires, de la délégation sénégalaise, du 11e sommet ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement tenu le 20 janvier dernier dans notre capitale, alors que celle du Mali qui l’a précédée, s’était retirée discrètement. Il était 16 h moins le quart.

La sympathie entre le président Wade et Soumaïlla Cissé de l’UEMOA

Il semble exister une certaine sympathie entre le président Abdoulaye Wade du Sénégal et le président de la Commission de l’Union économique et monétaire ouest - africaine (UEMOA), Soumaïla Cissé. Du moins, c’est ce" que l’on peut en conclure en les voyant échanger bras dessus, bras dessous avant le huis clos des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union. Du reste, pouvait - il en être autrement, au regard des fraternelles relations historiques qui unissent le Mali, pays de l’actuel patron de la Commission de l’UEMOA, et le Sénégal.

La confirmation du tendem Gbagbo - Touré ?

Alors que les chefs d’Etat et de gouvernement présents au 11e sommet ordinaire de l’Union économique et monétaire ouest - africaine (UEMOA) se dirigeaient, le 20 janvier dernier, vers la salle de conférences de Ouaga 2000 pour le début de leur huis clos, l’on a aperçu le président ivoirien Laurent Koudou Gbagbo et son homologue malien Amadou Toumani Touré en plein échange. L’image côte - à - côte des deux hommes fait tout de suite penser au supposé lien fort qu’on dit exister depuis un certain temps entre eux. Est - ce là la confirmation du tandem Gbagbo - Touré ?

Par Abdoulaye Tao

Le Pays