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Pendaison de Saddam Hussein : La diabolique comédie de Bush

Publié le lundi 22 janvier 2007 à 07h24min

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Il voulait une pendaison dans la pure tradition américaine. On lui en a servi la version irakienne. Et pour cela, George Bush est tout rouge, fâché : « L’exécution de Saddam Hussein ressemblait à une vengeance confessionnelle. J’ai été déçu et j’ai eu l’impression qu’ils ont cafouillé l’exécution », a déploré Bush. Et comble de comédie, il a ajouté, la main sur le cœur : « J’aurais aimé que la procédure ait été conduite de manière plus digne... Le gouvernement irakien manque de maturité ».

Voici, en substance, la déclaration de dépit dont s’est fendu nerveusement l’actuel président américain, quelques jours après l’exécution par pendaison, de Saddam Hussein le 31 décembre 2006 et de ses deux coaccusés, Barzan Ibrahim Al-Tikriti (demi-frère de l’ex-raïs irakien) et Aouad Hamed Al-Bander le 15 janvier dernier. « Non à la vengeance confessionnelle ». « Oui à la dignité ». « Le gouvernement irakien manque de maturité ». Que de fadaises ! Quel sacrilège ! Pur cynisme.

Finalement, de qui se moque le président Bush ? Des Chiites, ses alliés circonstanciels dans cette guerre civile et religieuse qui ravage l’Irak tout entière et qui met en mal la stabilité de tout le Moyen Orient ? Des partisans de l’abolition de la peine de mort, qu’il n’a cessé de narguer depuis son passage à la tête de l’Etat du Texas jusqu’à son atterrissage au bureau ovale ?

Et si tout simplement, les « confessions » de ce protestant au couteau entre les dents signifient, pour le premier ministre irakien Nouri Al-Maliki, abandon aux fauves ? Bush a beau vouloir se laver les cordes dans ces pendaisons, personne n’oublie que c’est lui qui a livré Saddam, pieds et mains liés, au tribunal spécial irakien dont les juges ne faisaient aucun mystère de leur sentiment anti-sunnite et anti-baasiste.

Personne n’ignore que l’actuel locataire de la Maison Blanche aurait pu, s’il l’avait voulu, épargner à son ennemi juré une exécution humiliante et indigne d’un ex-chef d’Etat, fût-il un dictateur. Enfin, personne ne se fait d’illusion sur la tartufferie immonde de ce conquistador assoiffé d’or noir. L’horreur de ces pendaisons (la tête de Barzan s’est détachée du reste du corps) a suscité émoi et consternation dans le monde entier. George Bush veut dormir avec à peine un soupçon de mauvaise conscience. The comedy is over.

Rabi Mitibkèta
Observateur Paalga

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