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Sommets de la CEDEAO et de l’UEMOA : Les ministres préparent le menu

Publié le vendredi 19 janvier 2007 à 06h18min

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Le Conseil des ministres de l’UEMOA s’est réuni le 18 janvier 2007 à l’Agence principale de la BCEAO à Ouagadougou.

Préparation de la 11e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement et questions diverses a été l’ordre du jour du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) réuni en session ordinaire le 13 janvier à Ouagadougou. C’est le ministre burkinabè des Finances et du Budget, Jean-Baptiste Compaoré qui a présidé les travaux de la session en sa qualité de président en exercice du Conseil des ministres de l’UEMOA.

Celui-ci, dans son mot d’ouverture des travaux, a tout d’abord exprimé aux délégations étrangères, les « profonds regrets » du gouvernement et du peuple burkinabè suite aux « désagréments entraînés par les incidents malheureux entre les forces de défense et de sécurité qui ont amené les plus hautes autorités de l’Union à reporter la tenue de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement ».

Il a par ailleurs, indiqué que suite à la session extraordinaire du 20 décembre 2006, la présente session vise à examiner les différents points inscrits à l’ordre du jour de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement prévue le 20 janvier 2007 à Ouagadougou. En attendant, les ministres s’attellent à faire le bilan de l’année écoulée et à préparer le menu qui constituera le plat de résistance de la rencontre des chefs d’Etat et de gouvernement.

RAZ


Pour un nouveau départ...

Ainsi donc les Sommets de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de l’UEMOA (Union économique et monétaire ouest-africaine) se tiennent à Ouagadougou, les 19 et 20 janvier. La capitale du pays des hommes intègres sera le centre de convergences des chefs d’Etat et de gouvernement de ces deux institutions d’intégration (économique ou politique ?). Quoi de plus normal quand on sait que l’intégration tant voulue et souhaitée peine encore à être une réalité « vraie ». Certes au plan institutionnel, les Etats ont fait des progrès importants.

La CEDEAO a, en effet, entrepris son programme d’interconnexion routière qui va aider à désenclaver la sous-région. Les présents Sommets se tiennent également dans un contexte où la crise en Côte d’Ivoire perdure avec des blocages de plus en plus accentués. A cela, il faut ajouter l’irrédentisme touareg qui refait surface au Mali ou au Niger avec son corollaire d’effets pervers sur les processus de refondation politique dans ces pays.

Indéniablement, la sous-région est aussi confrontée à la circulation massive d’armes légères qui menacent, en permanence, la stabilité et la sécurité des Etats.

Au plan économique, la crise ivoirienne n’a pas fini de malmener, de « torturer » l’économie de la sous-région (la Côte d’Ivoire représente 40 % du PIB de la sous-région UEMOA). Reste également que la libre circulation des biens et des personnes n’est pas totalement une réalité, vu qu’à certaines frontières, les contrôles policiers sont encore d’actualité. Pire, le risque de dévaluation du FCFA est de plus en plus évoqué dans les « couloirs ». Jusqu’ici, c’est la gestion rigoureuse de Justin Damo Barro (intérimaire du gouverneur Charles Konan Banny parti sauver les meubles à domicile) et de Soumaïla Cissé qui ont permis d’éviter le pire.

Au regard de ce tableau peu reluisant, les rencontres de Ouagadougou devraient donc marquer « la rupture » en proposant un nouveau schéma quand bien même la sous-région ne se porte pas si mal comparée aux autres régions telles la CEMAC et l’Afrique Australe.

Région en proie à la sécheresse, à la famine et la guerre où l’Afrique du Sud lorgne plus vers l’Océan indien que sur le continent. En réalité, ses virées sont très souvent guidées par des intentions hégémonistes.

En fait, on peut tout de même affirmer que l’intégration est en marche dans l’espace CEDEAO. Mais peut-être pas au rythme attendu par les 240 millions d’âmes de la zone. D’où la nécessité d’en donner un coup d fouet car le XXIe siècle sera aussi l’ère des grands regroupements régionaux, des institutions supranationales.

Ouagadougou devra ou doit donc être un point de départ dans cette optique si tant est qu’il est avéré que le développement sera endogène et intégré ou ne sera pas. Les multiples échecs enregistrés jusqu’ici, sont là pour nous le rappeler quotidiennement.

S. Nadoun COULIBALY

Sidwaya

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